Jacques était sans voix. Sa stupeur atteignit son paroxysme quand il réalisa que cette foule menaçante n’était constituée que…
— Des nains ! Des putains de nains !
Des centaines, des milliers de nains se massaient sur le sable, hostiles, menaçants. Pendant quelques secondes personne ne bougea. Puis, comme un seul homme, la horde des nabots se mit à courir vers Jacques, l’écume aux lèvres, en rugissant son cri de guerre :
— Félix, il a un gros kiki !
_Tu me déçois,Clarence. Merde,un faf dans ton genre§T'as pourtant l'habitude des interrogatoires musclés!Tu sais tout de suite quand un mec bleffe ou non!Alors,joue pas au plus malin avec nous.
_Ouais,t'as raison,ça me file la gerbe.Mais tu m'étonnes que personne ne régisse,ils ne pensent qu'à se goinfrer.Ils n'en ont rien à carrer de l'expo,tous ces gros porcs.
Épargnons-nous une joute verbale inutile,monsieur Bower. A voir ces disgracieux pansements sur votre nez,je conclus que vous avez eu affaire aux méthodes de Clarence. Mais si je n'obtiens pas satisfaction,la correction d'hier vous semblera bien douce à côté de ce qui vous attend.
_A mort,je n'irai pas jusque-là...Mais sait-on jamais?Les rancœurs les plus anciennes vous font parfois sombrer dans le déraisonnable.
La peinture,c'est comme une bonne pignole. On peut toujours la partager mais,pour bien la savourer,vaut mieux rester seul avec son engin et son imaginaire.
Si l'enfer existe, il y règne une odeur de frites.