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EAN : 9782359731521
192 pages
Ravet-Anceau (01/01/2011)
3.71/5   14 notes
Résumé :
Ils ne font de mal à personne, les Reculistes. C'est juste un groupe de copains, des artistes médiocres et illuminés qui refont le monde derrière leurs chopes. Sauf que l'un d'entre eux connaît soudain la gloire et la fortune. Sauf qu'un autre est retrouvé mort dans une éplucheuse à patates. Sauf que l'haleine fétide de l'extrême droite flamande vient polluer le plat pays. Face à la jalousie, la corruption et les histoires de fesses, les amitiés volent en éclats et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jacques Bower n'est pas au mieux de sa forme. Contraint à l'eau claire et au jus de fruits par sa dernière visite médicale, il peine même à satisfaire Véro, sa petite amie, toiletteuse pour chiens. Celui qu'on surnomme "le Goret" a besoin de changer d'air. Un petit article dans le journal va lui donner l'occasion de quitter Paris pour la côte belge. Là-bas, il rencontre Les reculistes, un groupes d'amis artistes qui vénèrent le peintre Paul Delvaux. L'un d'entre eux a renié ses idéaux de jeunesse pour enfin accéder à la fortune et la célébrité, un autre est mort, les autres sont terrorisés. Que se passe-t-il donc dans le petit monde de l'art de la côte belge?


C'est uniquement le titre qui m'a attirée avec ce livre de la collection "Polars en Nord". En vacances sur la côte belge, je ne pouvais qu'emporter dans mes bagages un roman dont l'action s'y déroulait. Bonne pioche avec ce polar bien sympathique. On y fait la connaissance du Goret, un détective atypique puisqu'il ne travaille que pour son bon plaisir. C'est lui qui choisit ses enquêtes et qui les mène jusqu'au bout peu importe s'il dérange. En l'occurrence, il a décidé d'aller se mêler des affaires d'un galeriste belge. Mais le détective free lance va vite se rendre compte que ce n'est pas l'amour de l'art qui prédomine dans ce petit coin de Flandres occidentale et va se frotter aux nationalistes flamands, des radicaux peu sympathiques bien décidés à se débarrasser de l'encombrant français.
Une petite ballade sur la côte, d'Ostende à Coxyde, en passant par Veurne, un poil d'humour, des répliques qui font mouche, un héros opiniâtre et libre, une enquête dans le monde des partis radicaux flamands(dont on ne soupçonne pas la violence, nous français), un cocktail réussi pour un polar divertissant qui se lit avec jubilation.
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La fracture de Coxyde aurait pu lancer une série de polars. Six ans après sa sortie, il faut se rendre à l'évidence : cette aventure de Jacques Bower est un one-shoot (et après ça les éditeurs voudraient te donner des leçons de français…). C'est pas plus mal. C'est même parfait.
Gillio a tout dit de Jacques Bower dans cet opus. Pas au sens littéral, les trois quarts du personnage restent en blanc. Mais on peut combler les vides à partir de quelques infos biographiques disséminées le long du roman et au besoin inventer grâce à cet outil formidable qui s'appelle l'imagination. En outre, Bower est posé d'emblée comme un personnage sur la fin. Usé, malade, fatigué, il en a trop vu, trop vécu, trop fait (de chasse).
Partant, pas évident d'ajouter quelque chose derrière. Certes broder sur son passé à travers x volumes n'aurait rien d'insurmontable. Mais autant tu peux confronter d'aventure en aventure un héros fringant à l'attrition, autant un vieux est déjà grignoté de partout. Restreint en matière d'évolution, sauf à donner dans la redite.
Cette histoire de Jacques Bower ouvre et clôt parfaitement la série la plus brève de la littérature. Mieux vaut du court et du bon que le pensum de son cousin américain Jack Bauer : 9 saisons de 24 heures chrono dont 7 de trop.

Le premier chapitre donne le ton avec un type retrouvé mort dans une éplucheuse à patates. Deux pages plus loin, Bower dit le Goret déboule. Entrée en scène pas piquée des hannetons-prend-sa-faucille. le bonhomme condense San A (le chevalier), Béru (le tortoreur) et Pinuche (la ruine). La fracture de Coxyde ne serait-elle qu'un énième San-Antonio-like ? Gillio a baigné dans la prose de Dard père et fils, il assume et revendique la filiation. Il parvient à la dépasser, à épigoner sans pasticher quand d'autres se viandent dans le copier-coller.
Esprit commun à travers les vannes, la gaudriole, la tatane, avec la touche Gillio en plus (ou plutôt “à la place de”), entre parfum de mélancolie et ambiance belge. Deux traits qu'il explorera à travers d'autres romans, le premier dans Batignolles Rhapsody, le second dans Anvers et Damnation.
Pas simple de marier déconnade et mélancolie, mais ici le procédé fonctionne sans donner l'impression d'un roman bancal qui ne sait pas où se situer.

On rigole beaucoup, on se détend, mais pas que.
En Belgique, tu t'attends à trouver des Belges. En pratique, tu tombes sur des Wallons et des Flamands qui ont “un peu” de mal à cohabiter. Sur les rapports entre francophones et néerlandophones, le texte tient moins du roman que du documentaire. Des scènes, des phrases sentent le vécu, que ce soit entre Belges ou via un Français qui débarque sans savoir à quel point le seul fait d'ouvrir la bouche peut générer du conflit.
Gillio dresse un état des lieux très juste, sans enfoncer les uns ou les autres. Il y a un problème réel de communication, donc de “vivre ensemble”. Et qui dit problème dit que tout le monde n'y met pas du sien pour le résoudre au mieux. Alors ça y va des dérives, du rejet bête et méchant, d'une espèce de xénophobie interne (de l'endoxénophobie ?), de mains qui ne se tendent pas vers l'autre mais en direction du ciel en mode Léon Degrelle. Bonjour l'extrême droite, comment ça va ? Vous ne nous avez pas manqué en fait, vous êtes sûre de vouloir rester ? Oui ? Ah…

Un mot enfin sur la peinture. J'ai pu lire des bouquins très prétentieux qui enfilaient les références comme Christophe Clark des Hongroises. Drame des rimes faciles entre culture et confiture… En dépit de son titre fracassant, La fracture de Coxyde ne te cassera pas les noix avec du tsointsoin intello-pictural collé là pour faire style.
Paul Delvaux et sa peinture ne servent pas de prétexte décoratif, ils sont indissociables de l'intrigue. Mieux ils font sens en créant un écho au personnage de Bower et à la question linguistique belge, à travers par exemple la thématique du temps (figé chez Delvaux, compté pour le Goret) ou de l'impossible communication (cf. le tableau "Le tunnel", festival de lèvres closes et de regards qui s'évitent).

Du très bon roman capable de combiner divertissement et intelligence, bien écrit, bourré de punchlines et de scènes surréalistes (imagine une horde de nains hurlant “Félix il a un gros kiki !”). Bref, un bouquin qui joue sur plusieurs tableaux, normal quand on parle de peinture. (J'avoue, c'est moi qui écris les répliques d'ouverture d'Horatio “Sunglasses” Caine.)
Lien : https://unkapart.fr/la-fract..
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"La fracture de Coxyde" de Maxime Gillio est un polar, mais le personnage principal est plutôt un détective privé, un peu farfelu comme il se doit, et ça change un peu. L''écriture de Maxime Gillio est pleine d'humour et même les passages un peu osés font rire, même moi… On retrouve les rivalités croustillantes entre Flamands et Wallons mais aussi avec les gens du Nord de la France et ça me fait toujours irrésistiblement rire.
Les passages sur Paul Delvaux, plus sérieux et documentés, sont très intéressants.
Un roman qui fait du bien on a besoin de ça de temps en temps. Et c'est écrit en bon français enfin, sauf les passages où les Flamands parlent… et ça fait du bien aussi. Un vrai plaisir pour moi.
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Un drôle de roman policier avec un drôle d'enquêteur enfin une histoire normale pour un drôle d'auteur.
J'aime l'humour de M. Gillio. En plus il se promène dans le Nord et en Belgique des endroits qui me sont familiers.
Un livre détente pour se faire plaisir sans prise de tête mais ce n'est que mon avis...
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Suite à un article dans le journal sur la mort accidentelle d'un artiste dans une usine de pommes de terre, l'enquêteur Jacques Bower se met en quête de vérifier si cela ne serait pas un assassinat. Cela va le mener droit dans les griffes de l'extrême droite flamande.

J'y apprécie toujours le ton "familier" et réaliste de l'auteur ainsi qu'un dénouement inattendu.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Jacques était sans voix. Sa stupeur atteignit son paroxysme quand il réalisa que cette foule menaçante n’était constituée que…
— Des nains ! Des putains de nains !
Des centaines, des milliers de nains se massaient sur le sable, hostiles, menaçants. Pendant quelques secondes personne ne bougea. Puis, comme un seul homme, la horde des nabots se mit à courir vers Jacques, l’écume aux lèvres, en rugissant son cri de guerre :
— Félix, il a un gros kiki !
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Épargnons-nous une joute verbale inutile,monsieur Bower. A voir ces disgracieux pansements sur votre nez,je conclus que vous avez eu affaire aux méthodes de Clarence. Mais si je n'obtiens pas satisfaction,la correction d'hier vous semblera bien douce à côté de ce qui vous attend.
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_Tu me déçois,Clarence. Merde,un faf dans ton genre§T'as pourtant l'habitude des interrogatoires musclés!Tu sais tout de suite quand un mec bleffe ou non!Alors,joue pas au plus malin avec nous.
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_Ouais,t'as raison,ça me file la gerbe.Mais tu m'étonnes que personne ne régisse,ils ne pensent qu'à se goinfrer.Ils n'en ont rien à carrer de l'expo,tous ces gros porcs.
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La peinture,c'est comme une bonne pignole. On peut toujours la partager mais,pour bien la savourer,vaut mieux rester seul avec son engin et son imaginaire.
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