Ignorant le sarcasme du policier, la jeune femme explique ingénument :
- C'était dans notre contrat : je venais deux fois par semaine à la ferme pour le ménage, et deux fois par semaine, je couchais avec un M. Claeneboo. Chacun sa semaine. Ce qui fait qu'avant que ces pauvres Monsieur Jean-Louis et Monsieur Jean-Pierre ne meurent, chacun couchait avec moi une semaine après l'autre. Remarquez, y'avait quand même des jours de relâche. Les week-ends et puis aussi les jours où je suis indisposée, parce que là, je peux quand même pas...
- Stooooop ! crie Marquet. C'est pas possible...
Quatre cafés sur six commerces. C'est à ce genre de détails qu'on mesure la vitalité d'un village.
[...]
- T'as tout résumé, frangin. La meilleure défense, c'est l'attaque. T'as dû lire ça dans tes livres à la con, Paulo ? Alors maintenant, on fait comme ça : jamais, au grand jamais, je veux voir l'un d'entre nous tout seul. C'est compris ? Toujours à trois, deux au minimum. Mais jamais seul. Désormais, on dormira dans la même chambre. Et même quand vous irez chier, je veux que l'autre tienne la porte ouverte pour vérifier ! C'est clair ?
Timidement, Jean-Paul lève la main.
- Quoi encore ? s'exclame Jean-Marc.
- Ben ça va pas, ton truc... Excuse-moi, je veux pas te contredire, mais t'as dit qu'on devait jamais être tout seul, à deux au minimum. Mais vu qu'on n'est plus que trois, si deux d'entre nous sont ensemble, ça veut dire qu'y en a forcément un qui reste tout seul. Tu me suis ?
[...]