Toujours conseillé par Giraud, dans un premier temps, par Linus ensuite, Auclair délimite peu à peu, quoique encore vaguement, les contours d'une France post-atomique.
Les premiers épisodes de Jason Muller tiennent plus de la narration fragmentaire privilégiant l'anecdote aventureuse (chasse à une bestiole volante vénusienne, dénonciation de charlatans jouant sur les superstitions) que d'un projet conscient délivrant ses prologues.
Autant "Simon du Fleuve" témoigne d'une cohérence globale immédiatement perceptible, autant "Jason Muller" se livre par bribes éparses qui ne peuvent se relier entre elles, d'un point de vue narratif, que très artificiellement - en témoigne le résumé des différents épisodes inclus dans "Cité N.W. N°3"....
(extrait de "Jason Muller, premier mouvement (1970)", article du journal "Les cahiers de la bande-dessinée" consacré à Claude Auclair et paru en juin/juillet 1984)
Vers 1958, Claude Auclair quitte Nantes pour Paris. Illustrateur, il collabore à la revue "Fiction". Il dessine quatre pages sur un scénario de Gir dans la revue "Underground", et, sur les conseils de Jean Giraud, se présente à "Pilote" où après quelques pages d'actualité, il signe sa première bande-dessinée "Jason Muller" (avec Gir et Christin)
En 1973, il illustre pour le journal "Tintin", Simon du fleuve et "les naufragés d'Arroyoka (texte de Greg)
En 1978, il publie, dans "à suivre", "Bran Ruz (scénario de Deschamps) où il prend parti pour les minorités culturelles.
En 1988, avec Alain Riondet, pour l'écriture, il dessine "le sang du flamboyant", oeuvre inachevé à la mort de l'auteur en 1990.
(extrait de "Chronologie de la bande-dessinée" paru aux éditions "Flammarion" en 1996)