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Critique de garat76


Une des choses que j'adore faire quand je loue une chambre d'hôte ou un Airbnb, c'est de fureter dans la bibliothèque de la maison à la recherche d'un livre que je n'aurais jamais eu l'occasion de lire autrement, et de me jeter dessus.
Notre hôte marseillais, d'origine anglaise, avait une bibliothèque essentiellement axée sur la production insulaire, éditée dans la langue de Shakespeare. Je portais mon regard vers les Greene encore inconnus (j'avais dévoré deux inédits dans les mêmes conditions à Villers-sur-Mer, quelques années auparavant) quand mon regard s'arrêta sur une curiosité, le vilain canard, le Cherchez-Charlie des tranches imprimées.
Excusez du peu : Valéry Giscard d'Estaing – de l'Académie française - : La victoire de la Grande Armée. Fidèle à ma tactique, je ne regardais rien qui puisse m'influencer, pas plus internet que la 4e de couv. ou l'avant-propos. Je n'avais en mémoire, de l'ex-président et de son oeuvre littéraire, que les échos amusés ou outrés de la presse britannique, justement, suite à la publication de son livre, La Princesse et le président (Fallois, 2009).
Ahhhhh, Voilà t'y-pas du curieux ! L'ex futur potentiel amant de Lady-Di, l'accordéoniste des chaumières (samedi soir, ça dérange pas ? on fera simple), l'homme du Bonchoir, l'académicien aux lourdes valises (je ne parle pas des paupières mais des diamants bocassiens) se risquait à une épopée russoïque d'envergure, nom de Dieu Larirette, je voulais lire ça.
Mes quelques notions d'Histoire (Fac rouennaise, peut mieux faire, mais quand même) furent rapidement mises à mal par le déroulement de ce que l'on pourrait nommer le fil, dans la seconde partie. Abdication de N1, crise de sagesse (ça le prend à Moscou, un peu comme une crise d'hémorroïdes) , vas-y que je t'imagine une Europe pacifiée, d'ailleurs j'en-ai-le-pouvoir, car je vais foutre la méga branlée aux Russes grâce à une méga ruse et qu'ils vont bien tomber dans le panneau, les cons (le Russe est un peu con, il ne faut pas le nier). « Assieds-toi là Alexandre et toi Friedrich prends l'autre chaise et discute-pas, vous verrez, ça sera pas long et tout le monde vas s'y retrouver, on dit réunion finie à 16 :00 ».
Bon, sous la coupole, ça a dû tousser un peu pour ceux qui arrivent à lire plus de 15 pages sans piquer du nez. Mais, ouiiiiiiii, comble de la modernité, le cacochyme auteur tentait une uchronie échevelée ! Et si Napoléon avait gagné la campagne de Russie, et si, et si, et si…
Et si Napoléon n'avait pas été Napoléon en fait, tout simplement. Car au niveau crédibilité psychologique, les spécialistes du personnage ont dû bien pouffer (moi-même j'ai pouffé).
Ahhhh VGE, un grand romantique, en fait, tout simplement ! Il vous pimente ça d'un jeune Fabrice del Dongo maison (François Beille, ici), deux trois amourettes, mission d'État…
Hélas hélas, (Heu ! Heu ! en grec) il y a autant de souffle épique dans l'affaire que de capacité thoracique chez le nonagénaire. C'est édité chez Plomb (ah ah) et ça en pince pourtant pour les beaux uniformes, les cavalcades, les scènes destinées à être d'anthologie. Les lanciers polonais sabrant à tour de bras ces couilles molles de cosaques, ça vous a quand même une autre gueule que les cohortes de pieds gelés et les lamentations au passage de la Bérézina (chef, elle est froide quand même !).
Mais voilà, c'est plat comme un bortsch sans betterave, souvent maladroit, voire mal écrit (il arrive par le passage qu'il avait emprunté si souvent et il part par le passage … qu'il avait emprunté si souvent) et totalement – disons-le- insipide et délirant.
VGE : Tolstoï le Petit.
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