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EAN : 9782259213905
324 pages
Plon (18/11/2010)
2.96/5   13 notes
Résumé :

Le 14 septembre 1812, Napoléon fait son entrée dans Moscou. Pourtant, à peine arrivé il pressent la catastrophe et donne alors un ordre stupéfiant : évacuation de la ville et retour en France. Il ne s'agit pas d'une fuite, mais d'une manoeuvre par laquelle il veut anéantir Koutouzov en l'acculant à l'offensive. Le lieu de la bataille est choisi par Napoléon, près de Vilna. C'est un massacre : les Russes sont écrasés. S'ouvre alors une nouvelle période : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une des choses que j'adore faire quand je loue une chambre d'hôte ou un Airbnb, c'est de fureter dans la bibliothèque de la maison à la recherche d'un livre que je n'aurais jamais eu l'occasion de lire autrement, et de me jeter dessus.
Notre hôte marseillais, d'origine anglaise, avait une bibliothèque essentiellement axée sur la production insulaire, éditée dans la langue de Shakespeare. Je portais mon regard vers les Greene encore inconnus (j'avais dévoré deux inédits dans les mêmes conditions à Villers-sur-Mer, quelques années auparavant) quand mon regard s'arrêta sur une curiosité, le vilain canard, le Cherchez-Charlie des tranches imprimées.
Excusez du peu : Valéry Giscard d'Estaing – de l'Académie française - : La victoire de la Grande Armée. Fidèle à ma tactique, je ne regardais rien qui puisse m'influencer, pas plus internet que la 4e de couv. ou l'avant-propos. Je n'avais en mémoire, de l'ex-président et de son oeuvre littéraire, que les échos amusés ou outrés de la presse britannique, justement, suite à la publication de son livre, La Princesse et le président (Fallois, 2009).
Ahhhhh, Voilà t'y-pas du curieux ! L'ex futur potentiel amant de Lady-Di, l'accordéoniste des chaumières (samedi soir, ça dérange pas ? on fera simple), l'homme du Bonchoir, l'académicien aux lourdes valises (je ne parle pas des paupières mais des diamants bocassiens) se risquait à une épopée russoïque d'envergure, nom de Dieu Larirette, je voulais lire ça.
Mes quelques notions d'Histoire (Fac rouennaise, peut mieux faire, mais quand même) furent rapidement mises à mal par le déroulement de ce que l'on pourrait nommer le fil, dans la seconde partie. Abdication de N1, crise de sagesse (ça le prend à Moscou, un peu comme une crise d'hémorroïdes) , vas-y que je t'imagine une Europe pacifiée, d'ailleurs j'en-ai-le-pouvoir, car je vais foutre la méga branlée aux Russes grâce à une méga ruse et qu'ils vont bien tomber dans le panneau, les cons (le Russe est un peu con, il ne faut pas le nier). « Assieds-toi là Alexandre et toi Friedrich prends l'autre chaise et discute-pas, vous verrez, ça sera pas long et tout le monde vas s'y retrouver, on dit réunion finie à 16 :00 ».
Bon, sous la coupole, ça a dû tousser un peu pour ceux qui arrivent à lire plus de 15 pages sans piquer du nez. Mais, ouiiiiiiii, comble de la modernité, le cacochyme auteur tentait une uchronie échevelée ! Et si Napoléon avait gagné la campagne de Russie, et si, et si, et si…
Et si Napoléon n'avait pas été Napoléon en fait, tout simplement. Car au niveau crédibilité psychologique, les spécialistes du personnage ont dû bien pouffer (moi-même j'ai pouffé).
Ahhhh VGE, un grand romantique, en fait, tout simplement ! Il vous pimente ça d'un jeune Fabrice del Dongo maison (François Beille, ici), deux trois amourettes, mission d'État…
Hélas hélas, (Heu ! Heu ! en grec) il y a autant de souffle épique dans l'affaire que de capacité thoracique chez le nonagénaire. C'est édité chez Plomb (ah ah) et ça en pince pourtant pour les beaux uniformes, les cavalcades, les scènes destinées à être d'anthologie. Les lanciers polonais sabrant à tour de bras ces couilles molles de cosaques, ça vous a quand même une autre gueule que les cohortes de pieds gelés et les lamentations au passage de la Bérézina (chef, elle est froide quand même !).
Mais voilà, c'est plat comme un bortsch sans betterave, souvent maladroit, voire mal écrit (il arrive par le passage qu'il avait emprunté si souvent et il part par le passage … qu'il avait emprunté si souvent) et totalement – disons-le- insipide et délirant.
VGE : Tolstoï le Petit.
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Scénario audacieux mais seulement partiellement réussi !

Une belle mise en bouche avec un départ précipité de la Grande Armée et une bonne retranscription de la tactique militaire de l'époque ainsi que de l'inertie à laquelle est confrontée la Grande Armée dans ses déplacements. Est souligné également le caractère évolutif du comportement de Napoléon qui passe d'un chef de guerre fougueux et vif se déplaçant sur le champ de bataille d'Austerlitz à un Napoléon plus passif voire diminué par des soucis de santé lors de la campagne de Russie.
On perçoit au cours de ce repli stratégique des troupes françaises la misère des villages russes détruits et d'une population vaincue. L'auteur souligne également les vestiges de la haute raffinerie de la noblesse russe inspirée de la cour de France des décennies passées (mobilier français, moeurs, mode, etc.).

De retour en France, de guerre las et contre toute attente, l'empereur abdique pour se consacrer à l'instauration de la paix en Europe. En effet, sa présence en tant qu'empereur aurait suscité la création d'une sixième coalition et ainsi de suite, laissant place à une Europe sans cesse en guerre. En outre, la campagne de Russie lui aurait permis d'entrevoir les limites d'une conquête militaire de l'Europe et la nécessité de poursuivre sous un autre angle le souhait d'unifier et de pacifier l'Europe.
Cette seconde partie de l'ouvrage manque son objectif et coupe court à l'intérêt de cette uchronie en omettant d'approfondir les rouages politiques et militaires complexes que cette paix instaurée en Europe aurait nécessité. Dommage !
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Curieuse idée qu'a eue VGE de décrire fidèlement la marche de la Grande Armée jusqu'à Moscou, pour inventer ensuite un retour triomphal, à la place de la débandade meurtrière que l'histoire a retenue, mais pas seulement, au travers de l'épisode de la Bérézina. Ah, si Napoléon était resté moins lontemps à Moscou, s'il était revenu avant le début des froids de l'automne et de l'hiver! Il faudrait refaire l'histoire. VGE l'a refaite: on peut marcher.
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Un roman historique qui revisite et modifie l histoire.
Bien écrit facile à lire avec son côté romancé
Vge nous entraîne dans une belle histoire
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critiques presse (1)
Cultivé et « smart », le roman ressemble à son auteur, semblant collectionner les soldats de plomb et figé dans une ambiance proustienne.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
"L'Empereur exigea d'abord de bannir le mot « retraite » - « on ne bat pas en retraite après une victoire! » déclara-t-il - et de lui substituer le mot « retour ». D'après les propos de Napoléon, le retour se ferait suivant trois axes. Le gros des forces reprendrait la route qui mène de Moscou à Smolensk, sous le commandement du maréchal Ney et du prince Eugène. Après son arrivée à Smolensk on déterminerait l'itinéraire de la fin du parcours. II faudrait prendre en compte la détérioration des routes par la boue et la pluie, et éviter de repasser par les endroits où les approvisionnements et les hébergements avaient été ravagés par le trajet d'aller. Une option possible serait de prendre la route de Minsk , où I'Empereur avait ordonné au général Dumas d'organiser un base importante d'approvisionnement. Le flanc droit du retour serait couvert par les corps d'armée de Murat et de Davout. Pendant les premiers jours, ils prendront la direction du nord, pour accréditer l’idée d'une marche sur Saint-Pétersbourg, et fixer les forces russes dans cette direction, puis ils s'orienteront plein ouest, en vue d'arriver à Vitebsk, peu de temps après l'arrivée de Ney à Smolensk. Le flanc sud du dispositif serait assuré par le corps d'armée d'Oudinot, et l'armée wurtembergeoise. Leur objectif consistera à interdire la remontée des forces russes du sud, et à les rejeter dans les marais du Pripet. La direction générale de sa marche sera celle de Minsk."
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Comtesse Kalinitzy : "Vous avez tous, en Europe de I'Ouest, y compris l'empereur Napoléon, l'habitude de sous-estimer la qualité de notre armée. Vous oubliez que cette armée est la condition même de notre survie. Nous nous battons pratiquement depuis deux siècles sur toutes nos frontières: à l'ouest contre les Suédois et les Polonais, au sud contre les Turcs et les Khans de Crimée sans compter les forcenés du Caucase, à l'est contre les Tartares et les Mongols. Il était vital pour notre existence de perfectionner notre armée. C'est pourquoi nous avons fondé des écoles militaires, et mon mari me disait que nous avions réussi à organiser la meilleure artillerie au monde, sans doute plus efficace que la vôtre.
L'autre point, c'est que vous ne comprenez pas comment des serfs incultes peuvent être d'aussi bons soldats. Il est vrai que c'est mystérieux. Ces serfs sont désignés par leurs propriétaire pour aller effectuer un service qui dure au moins quinze ans. La plupart ne reverront jamais leur famille. La discipline de l'armée russe est féroce, bien plus dure que la vôtre, m'a-t-on dit. Et pourtant ils se battent comme des lions, et sont prêts à se taire tuer sur place plutôt que de reculer. Je crois que dans leur âme primitive chacun d'eux se voit chargé d'une mission celle de défendre jusqu'à la mort le sol de la Sainte Russie. Ils ont, si je puis dire, une mentalité d'assiégés mystiques."
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"Je pouvais poursuivre la marche jusqu'à Saint-Pétersbourg, et forcer Alexandre à signer la paix. Mais c'était loin, près de 800 kilomètres, pour des marcheurs épuisés. Et Alexandre ne se serait jamais prêté à une négociation dans sa capitale occupée. II aurait fui à temps dans l'est de l'immense espace russe, ou il nétait pas question de le poursuivre. Cela ne m'aurait mené à rien. «Une autre solution aurait été de poursuivre la destruction des forces de Koutouzov. Pour cela il fallait demeurer à Moscou et lancer des opérations autour de la ville, en direction de l'est et du sud. L'hiver serait arrivé. Nous serions immobilisés sous la neige. II faudrait attendre le printemps pour en repartir. Nous aurions perdu la quasi-totalité de nos chevaux, faute de fourrage et de soins appropriés. Pendant ce temps, des troubles auraient éclaté en Allemagne, notamment en Prusse, et peut- être en France, où on m'informait que des conspirateurs s'agitaient, ce qui fait partie de la culture parisienne. Cette solution devait être écartée. Il y avait enfin des rêveries parmi les officiers. Celle d'aller hiverner en Ukraine, où le climat est plus doux, ou encore de faire alliance avec les Russes pour reprendre ensemble la route du grand Alexandre et chasser les Anglais de leurs fastueuses possessions des Indes."
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L'Empereur a annoncé solennellement qu'il rétablissait le royaume de Pologne, en effaçant tous les partages. Il l'a baptisé pour le moment "Pologne-Lituanie" pour montrer qu'il s'agit de la Grande Pologne, et il a ajouté dans une conversation qu'il souhaitait que je sois proclamé roi.
-Il a entièrement raison, répliqua Beille. Je ne comprends pas pourquoi il a attendu si longtemps pour le faire!
-C'était à cause du tsar Alexandre. Il était fasciné par le contexte de l'amitié trouble qui l'unissait à lui depuis la paix de Tilsit, et il se rendait compte, à juste titre, qu' Alexandre ne lui lui pardonnerait jamais l'offense qui consisterait à rétablir l'indépendance de la Pologne. Mais le plus curieux, ajouta Poniatowski, c'est qu'avant le début de la campagne, Alexandre, sans doute conseillé par Bernadotte, m'avait fait des propositions secrètes qui visaient à établir un royaume de Pologne sur lequel je régnerais. Je les avais évidemment refusées!
-Tu as bien fait, car il n'aurait pas tenu parole.
-Le projet de Napoléon est beaucoup mieux construit, reprit Poniatowski. ll veut une Grande Pologne, qui s'étende du Niémen à l'Oder, pour contrarier les ambitions du roi de Prusse. A l'est, il souhaite que Vilna appartienne à notre royaume.
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"-Et qu'imaginez-vous d'entreprendre, Sire, vis-à-vis de la Russie et de l'Angleterre, qui sont vos grands adversaires?
-Tu mets le doigt sur ce qu'il y a de plus difficile, Beille, et je te répondrai en quelques mots. Ce ne sont ni l'une ni l'autre des puissances européennes. Pour la Russie il existe un petit espace européen autour de Saint-Pétersbourg, mais c'est tout! Et pour l'Angleterre, son domaine, c'est la mer. C'est donc là qu'il faudra la frapper en forgeant une alliance maritime avec I'Espagne, et les colonies indépendantes d'Amérique. Je recommanderai à Eugène de se doter d'un grand ministre de la Marine, et de lui donner un délai de cinq à dix ans pour construire avec les Espagnols une flotte deux fois plus importante que la marine anglaise. Nos rades de Brest et de Toulon seront là pour l'accueillir et pour le protéger. Dans l'immédiat, mais ceci est confidentiel, je vais annoncer la levée du Blocus continental! II ne nous rapporte rien, et antagonise nos alliés! Je vais également rétablir sur son trône le roi d'Espagne, en le détachant de l'Angleterre. Ai-je répondu à tes questions ?"
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19 mai 1981 Battu par François MITTERRAND à l'élection présidentielle, Valéry GISCARD D'ESTAING fait des adieux solennels aux Français puis se lève et quitte la pièce, avec un certain goût pour le théâtral et la dramaturgie. Après un mémorable "Au revoir", il ne reste alors plus à l'écran que sa chaise vide !
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