J’avais l’habitude de ce ton pincé, glacial et sexy comme pas deux. C’était celui qu’elle avait avant l’épisode du déjeuner chinois, quand je l’avais convaincue de me faire confiance.
— Bien joué, ma belle ! lança Adam pour l’encourager.
Je détestai aussi sec le ton de sa voix. Il avait l’air trop content. Trop… intéressé.
— On va augmenter la difficulté d’un cran. Tu te sens prête ? poursuivit-il.
— Envoie !
Elle s’immobilisa lorsque son regard croisa le mien. Je perçus la cascade d’émotions qui l’étreignirent avant qu’elle ne ferme les yeux, puis ne les rouvre pour les poser sur Adam.
— Laisse-moi une petite minute.
Adam s’était retourné vers moi. Je sentis son regard mais restai concentré sur Harlow, de peur qu’elle ne s’en aille.
Elle attrapa sa serviette et essuya la sueur sur son front avant de prendre une longue rasade de sa gourde. J’attendis patiemment en me délectant de ses moindres mouvements. Je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi posé que Harlow. Elle faisait tout avec grâce et élégance. Même en train de suer en plein soleil, on aurait dit l’héritière d’une famille royale.
Ses épaules se soulevèrent puis retombèrent tandis qu’elle prenait une profonde inspiration, puis elle se dirigea sur moi. La lueur déterminée dans son regard ne parvint pas à me dissuader. Au contraire, elle me donnait envie de l’embrasser furieusement jusqu’à ce qu’on en oublie les deux mois qui venaient de s'écouler.
Qu’est-ce que tu veux ? lança-t-elle en maintenant une distance respectueuse entre nous.
J’avais l’habitude de ce ton pincé, glacial et sexy comme pas deux. C’était celui qu’elle avait avant l’épisode du déjeuner chinois, quand je l’avais convaincue de me faire confiance.
— Il faut qu’on parle. J’ai beaucoup de choses à expliquer, affirmai-je.
Harlow haussa un sourcil.
— Je ne suis ni sourde ni aveugle. Inutile de m’expliquer, je comprends parfaitement.
Merde.
— Harlow, la nuit dernière, ce n’est pas ce que tu crois. Tu refusais de me parler. Je t’ai appelée et tu m’as mis sur la touche. J’étais censé faire quoi ?… Merde à la fin, j’ai essayé de t’oublier. De nous oublier. Tu ne m’as pas laissé le choix. Et la nuit dernière, j’étais tellement défoncé que je ne savais même plus qui j’étais.
Harlow redressa les épaules et me dévisagea, une rage sourde illuminant son regard. Ça ne me disait rien qui vaille.
— Je ne suis pas stupide. Je sais que tu ne m’as jamais appelée, sauf une seule fois, alors que tu étais complètement bourré. Ne me traite pas avec condescendance pour te donner bonne conscience. Je suis une grande fille et, grâce à « toi, beaucoup moins naïve qu’avant. J’ai bien appris ma leçon. (Elle déglutit avec difficulté et secoua la tête.) Non. Nous n’avons rien à nous dire, Grant. Le temps de la concertation est terminé. Alors s’il te plaît, va retrouver Nan et profite d’elle autant que tu veux. Tu n’as aucun compte à me rendre.