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Critique de tamara29


J'aurais plus remplir un bassin olympique à force de pleurer à la lecture de la première partie du roman. Page après page, par un mot, une phrase, l'image de ce jeune homme qui renait à la vie, je me laissais avoir, submerger, noyer, couler…
Durant cette lecture, je n'étais pas forte face à l'émotion, je me pliais facilement, véritable éponge émotionnelle et je laissais toutes ces larmes couler. Une peine pour ce jeune homme au point où je n'ai pas pu lire ce roman d'une traite, et m'en échappais pour reprendre un peu de souffle, pour sortir ma tête hors de l'eau, en lisant un autre roman en parallèle, un roman policier très noir…
Entrer dans un tel roman c'est comme entrer dans un bassin alors qu'on ne sait pas nager. Une lecture qu'on appréhende sachant qu'elle risque d'être éprouvante.
En février 1956, François Sandre, un beau jeune homme de 22 ans qui a toute la vie devant lui, a un accident terrible et devra être amputé de ses deux bras. Commence alors ce combat de tous les jours, ce combat pour réapprendre à vivre, et, en premier lieu, à avoir envie de vivre, puis, à trouver des solutions pour tous ces gestes quotidiens qui lui sont désormais impossibles, ces centaines de gestes d'une journée que nous faisons par habitude, facilement, sans même y réfléchir.
La rencontre avec un homme de l'Amicale sportive des mutilés de France va le sauver et le faire renaitre peu à peu à la vie. Préambule de l'handisport et des Jeux paralympiques de Tokyo en 1964…
L'eau deviendra l'espace dans lequel François peut respirer, dans lequel il ne subit plus autant le regard des autres, dans lequel il pourra ne plus penser autant à ce corps si différent. Muré dans ce corps, il se transforme en murène. Et commence enfin à accepter ce corps imparfait, refusant l'appareillage qui le pèse. L'eau deviendra son oxygène. La natation lui donnera enfin la perception du corps qui n'est pas uniquement que douleur, frustration, différence, handicap. Et la possibilité de recommencer à vivre, à sourire et à aimer.
La plume de Valentine Goby sait créer de l'émotion à chaque page. Des phrases courtes, un rythme, un battement de coeur, une petite musique lente, saccadée. Un souffle. Des mots qui font mal, des mots d'une réelle beauté. L'émotion palpable. A fleur de peau. Comme le père et la mère de François, couturiers, Valentine Goby nous dessine des personnages denses, aux reflets et aux contours précis, et le fait tout en dentelle et en finesse.
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