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Critique de Ptitelilie


J'aime lire des témoignages. Pourquoi ? Car cela permet d'avoir une nouvelle vision ou des confirmations sur les conditions de travail de certains ou d'en apprendre plus sur des métiers que l'on pense connaitre. Vu le quatrième de couverture, je m'attendais à un récit plutôt pessimiste. Finalement, même si on peut découvrir toutes les difficultés auxquelles sont confrontés nos « flics », l'auteur a aussi su mettre en avant du positif.

En effet, l'auteur a pu côtoyer des flics, écouter leurs proches et passer du temps sur le terrain pour avoir une vision assez large de leur profession. Ce qu'on peut constater, c'est que notre police va mal. Comme dans beaucoup de professions, ils ont de plus en plus de missions à effectuer mais malheureusement, le temps n'est pas extensible….. En plus, au temps du tout connecté et de l'information en direct, le moindre de leur faux pas est mis en lumière et nos flics sont jetés en pâture à l'opinion publique. Mais pourtant, si on y réfléchit, n'est-ce pas grâce à notre police que nous sommes en sécurité ? Oui, tout n'est pas parfait mais quand on voit toutes les incivilités de notre société, ils font de leur mieux…. Bien sûr, ils ont une mission capitale qui ne permet pas le moindre faux pas mais de nos jours, les faux pas, on les tolère de moins en moins… Les médecins n'ont pas le droit de se tromper ou d'hésiter, les enseignants ne doivent plus punir les enfants, les « flics » n'ont pas le droit d'avoir un coup de mou…. Bref, la fonction publique « de service » en contact avec les usagers est sous pression.

L'auteur met également en lumière une autre difficulté connue par notre police : la pression du chiffre. En effet, les policiers et gendarmes ont, pendant longtemps, été « jugés » sur le nombre d'infractions verbalisées ou de personnes interpellées. Néanmoins, comme ils peuvent l'expliquer, résoudre une affaire de viols prend plus de temps que d'interpeler un voleur à la sauvette mais lequel est le plus important ? Ainsi, à une époque, les flics ont mis de côté certaines affaires pour faire du chiffre et satisfaire la hiérarchie… mais était-ce vraiment pour notre bien ?

Enfin, Jean-Marie Godard pointe la multiplication des services qui ne s'accompagnent pas toujours de recrutements adéquats et ainsi, certains policiers se retrouvent, à certains moments, à devoir jouer les bouches trous. Ainsi, il montre à quel point avec l'opération Sentinelle, les violences de plus en plus fréquentes lors des manifestations, nos forces de l'ordre ne savent plus où donner de la tête et doivent parfois être sur le terrain sans avoir, au préalable, été formé aux missions auxquelles ils vont être confrontés….

Néanmoins, j'ai apprécié le fait que l'auteur mette en lumière des forces de l'ordre qui sont certes désabusés mais qui, pour la plupart, aiment leur métier et croient dans la mission qui leur est confié. Les conditions difficiles entament le moral mais pas leur détermination et il est très rassurant de savoir que nos « flics » font cela, pour la plupart, avec conviction et envie. J'ai également beaucoup appris lors de cette lecture car l'auteur fait preuve de pédagogie en nous expliquant l'organisation de services, les différentes «compagnies » qui existent (BAC, CRS, BRI….) et nous emmenant dans les coulisses des commissariats.

Pour conclure, ce recueil de témoignages permet de mettre en lumière les difficultés que connait notre police mais en mettant l'humain au coeur du livre, il est aussi une preuve que nos forces de l'ordre font leur métier par conviction. Ce n'est pas un coup de coeur mais un récit à découvrir pour mieux comprendre l'état d'esprit de « nos flics » qui sont soumis à une pression permanente.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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