AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.83/5 (sur 21 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1969
Biographie :

Jean-Marie Godard est journaliste et auteur.

Journaliste-reporter depuis 1990, il a officié en agence (bureau français de l'agence américaine Associated Press) pendant 22 ans (1990-2012) avant de se tourner vers du contenu plus long et une envie de prendre le temps de donner du sens, du fond. Il a été responsable de l'Actualité sociale d'AP France (2006-2012) et de Sipa News (2012-2013).

Aujourd'hui, Jean-Marie Godard est reporter pour le magazine "Society", l'hebdomadaire "Marianne" et les éditions Fayard.

Jean-Marie Godard et le journaliste Antoine Dreyfus ont sillonné pendant sept mois les treize régions métropolitaines. Ils en reviennent avec un livre-enquête, "La France qui gronde", publié aux Editions Flammarion en 2017.

En 2018, il a écrit "Paroles de flics, l’enquête choc" (éditions Fayard), une immersion d'un an auprès des policiers de différents services de sécurité publique en France.

Twitter : https://twitter.com/jeanmgodard
page Facebook : https://www.facebook.com/jeanmarie.godard.52
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean-Marie Godard   (9)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Rencontre avec Jean-Marie Godard (3/3)


Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
« Lorsqu’on travaille dans les deux milieux, on voit que ce sont deux planètes différentes. Pour un magistrat, un policier, c’est un extra terrestre. C’est un gars qui fait un sale travail, et qui est sale lui-même en fait. Et du côté des policiers, on a l’impression d’être les larbins de la justice. Il n’y a pas de formation commune. La seule chose qu’on partage, c’est la défiance. »
Commenter  J’apprécie          30
Après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle la garde républicaine mobile avait été dissoute par l’occupant allemand, dans un pays en proie au chaos, avec en parallèle des poursuites engagées devant les tribunaux pour collaboration une épuration sauvage ponctuée de règlements de comptes et de lynchages publics, le général de Gaulle comprend qu’il est urgent et nécessaire de rétablir l’ordre. Il faut une police de maintien et de rétablissement de l’ordre admise et reconnue par tous, débarrassée de ses éléments qui se sont le plus compromis dans la Collaboration, capable de venir en aide à la population, de la rassurer, et de dissoudre et désarmer les multiples groupes souvent issus de la Résistance, qui s’autoconfient localement les missions de police.
Commenter  J’apprécie          10
Suicides - pp.224-226

Être confronté à la mort continuellement. Et la perte de sens de ce métier... On en revient à des choses entendues au Courbat, le centre de soins pour policiers en burn-out. Cette difficulté à trouver l'équilibre entre l'image extérieure du RoboCop solide, résistant à tout, qu'on voudrait donner, et sa fragilité naturelle d'être humain qui ne parvient pas à s'exprimer dans ce carcan. Et puis le rapport continuel à la violence. Ces scènes qui peuvent se répéter, s'accumuler jusqu'à "devenir un poids tel que certains peuvent en mourir." Autant de "pistes de réponse" sur un éventuel élément déclencheur, qui n'apportent en revanche aucune clé quant à la raison pour laquelle "une personne plus q'une autre va passer à l'acte."
La part de mystère que recèle tout suicide amène à s'interroger sur les limites de n'importe quel plan de prévention. N'empêche : s'il y a bien un travail à très fort potentiel humain, avec un risque d'être confronté à des situations émotionnelles extrêmes, c'est celui de policier. Et si l'on devait souligner une constante parmi les paroles de toutes les personnes rencontrées, c'est l'importance des conditions de travail pour pouvoir y faire face et surtout l'implication de la hiérarchie proche, directe, au plus près des troupes sur le terrain. Redonner du sens et du respect. Mais aussi ouvrir des espaces qui permettent à tous les policiers d'échanger sur des confrontations particulièrement difficiles, sans être obligés d'en passer obligatoirement par le psy. [...]
Pas de la thérapie, mais des "groupes de soutien mutuel" en dehors des désormais traditionnelles "antennes de soutien psy" qui sont mises en place lors d'événements traumatisants, comme un attentat. Reste qu'instaurer ces réunions dans tous les commissariats de France nécessite, une fois de plus, du temps et des moyens. La police le mérite, l'enjeu vital aussi.
Commenter  J’apprécie          00
Manifestation - pp.132-133

Le maintien et le rétablissement de l'ordre dans une démocratie comme la France ne peuvent donc se résumer à la caricature qu'on tente trop souvent d'en faire : les méchants CRS contre les gentils manifestants. Et pourtant, comme tout système, celui-ci a des failles. On attend par exemple depuis des années que les autorités policières améliorent leur communication sur le terrain lors des manifestations. Il y a bien des officiers de liaison, en contact permanent avec les organisateurs. Mais lorsque les choses dérapent, qui, au milieu des pétards, des fusées, des bruits sourds de vitrines qu'on frappe, entend ce commissaire à côté du barrage de CRS annoncer dans un simple mégaphone que les forces de l'ordre "vont faire usage de la force" ? Qui, lors de violents incidents nocturnes, sait que les trois fusées qui partent en hauteur depuis un barrage de gendarmes mobiles et redescendent doucement au-dessus de la foule comme les lucioles rouges et très lumineuses des alertes de bateaux, sait qu'il s'agit des trois sommations avant une charge ? Personne. Sur ce sujet précis, la France a à apprendre de l'Allemagne. Outre-Rhin, les forces de l'ordre avertissent la foule à l'aide de puissants dispositifs sonores sur leurs véhicules. Et préfèrent également un usage important des canons à eau, à celui des grenades, qui risquent de causer des blessures parfois importantes.
Une autre faille que soulignent bon nombre de policiers et notamment à Paris : multiplier le nombre de policiers issus de services différents (BAC, CSI, CI...), et dont le maintien de l'ordre en manifestation n'est pas le métier de base, pour boucher les trous dans les effectifs de CRS et de gendarmes mobiles, accentue les risques de dérapages.
Commenter  J’apprécie          00
Le maintien de l'ordre : une nécessité d'être formé - pp.110-111

"Les cocktails molotov, il y a des vieux de la vieille qui me disent que ça existait déjà avant, dit Mélissa. Le problème en effet, c'est que ceux qui sont entrés chez nous, disons après le mouvement contre le CPE de 2006, n'ont jamais vu un cocktail molotov. Ça avait totalement disparu et c'est revenu récemment. Alors ils ne savent pas gérer, ils ont peur...", témoigne un haut gradé des CRS.
A raison : "On a en face de nous des gars qui veulent notre peau. Alors moi, le mec qui se prépare à lancer ce genre d'engin incendiaire, j'hésiterais pas à le cartonner au LBD", martèle un commissaire rompu au maintien de l'ordre. Cette arme, plus communément appelée Flash-Ball, est régulièrement sujet à polémiques concernant son usage en maintien de l'ordre. Elle peut engendre des hématomes conséquents et des blessures graves, comme la perte d'un oeil. Les grenades à main de désenclenchement (GMD), qui provoquent une forte détonation suivie de la projection de dix-huit palets de caoutchouc durs, sont également mises en cause, comme en septembre 2016 à Paris, lorsqu'un syndicaliste de Sud a perdu la vue à l'oeil droit suite à l'explosion d'un engin de ce type lancé à hauteur de tête, alors que cette arme doit être projetée manuellement et au ras du sol, en cas de légitime défense, et utilisée de manière "strictement nécessaire et proportionnée". Or - et là encore on ne soulignera jamais assez que le maintien de l'ordre doit être confié à des professionnels - le policier auteur de ce jet n'avait pas l'habilitation pour le faire et n'avait pas été formé à l'encadrement d'une manifestation, encore moins violente.
Commenter  J’apprécie          00
Nous ne le savons pas, mais nous sentons que nous devons y être. C’est difficile à décrire, un besoin, une nécessité. En arrivant sur place, je prends attache avec l’autorité, qui me donne instruction de bloquer la rue remontant à la gare. Entre-temps, je suis passé devant le cadavre du terroriste. Ça ne m’a fait ni chaud ni froid. Une pensée, incontrôlable, m’a traversé l’esprit : “Un de moins, bravo les mecs.” Puis j’aperçois le résultat de son acte fou. Un corps recouvert par une couverture de survie, une mare de sang entourant cette bâche.
Commenter  J’apprécie          10
Flic et convictions religieuses - pp.234-235

Et puis, durant son enfance, les échos de l'Algérie qui parviennent en France par des membres de sa famille, alors que la pays se débat encore à l'époque avec le Front islamique du salut (FIS) et le Groupe islamique armée (GIA). "Nous, on sait ce que c'est. Ce n'est pas l'islam, c'est une secte. Ici comme là-bas, faut pas se laisser avoir par ces mecs-là", martèle-t-il. La religion musulmane, il la pratique " de manière modérée, pas dans le prosélytisme" et assure qu'il a des collègues femmes issues de l'immigration maghrébine qui sont entrées dans la police "pour échapper à une tradition débile, à une espèce d'ordre social qui voudrait que la femme reste à la maison. C'est une émancipation".
Comme Yasmine, il parle de "blagues un peu déplacées" de la part de certains collègues, "mais faut pas non plus tout prendre au pied de la lettre". Et d'un "vrai racisme", très rare, auquel il n'a été confronté qu'une seule fois, "un collègue qui a trouvé malin de dire que pour lui un Arabe dans la police, c'était une anomalie".
Comme Yasmine, il décrit l'entre-deux-mondes dans lequel il vit. [...]
Yasmine, 40 ans, Mourad, 24 ans. Nés en France, l'une de parents tunisiens, l'autre de parents algériens. L'une officiant en province, l'autre à Paris. Un homme, une femme, deux générations différentes et des parcours qui le sont aussi. Mais le même amour, la même défense intransigeante de la France et de ses valeurs.
Commenter  J’apprécie          00
Police et Justice - pp.158-160

Le second facteur est celui d'une lutte de pouvoir entre le ministère de la Justice et le ministère de l'Intérieur. "Cela fait des années que le ministère de la Justice a l'impression de perdre le combat face au ministère de l'Intérieur, dit Clarisse Taron. Et les policiers, qui savent qu'ils ont un ministère et un ministre plus puissant que le nôtre, admettent d'autant moins que, dans nos décisions judiciaires, on puisse avoir le dernier mot sur une affaire." Pour elle, cette rivalité "très forte" existe non seulement au niveau de l'État, "mais aussi au niveau local. Moi, j'ai vu des guerres terribles entre des commissaires et des procureurs ou des préfets pour des questions de pouvoir". Une guerre d'influence qui se ressentirait sur le terrain.
[...]
Le seul contact que le flic de base a avec la justice, c'est quand il est victime ou mis en cause. Quand il est victime, il n'est pas forcément toujours bien traité. Et quand il est mis en cause pour violence, ça tombe. Le policier de base et la justice ne se connaissent pas. Les flicards de base n'ont aucune idée de ce que fait un juge, et un juge n'a aucune idée de ce que fait le flicard de base dans sa voiture.
Commenter  J’apprécie          00
Maintien de l'ordre : une nécessité d'être formé - pp.120-121

"La situation du maintien de l'ordre est caractérisée après-guerre par l'existence de plusieurs types d'unités. Selon les lieux, les événements et circonstances, la chronologie, quatre sortes d'acteurs interviennent dans les opérations de maintien de l'ordre depuis 1945 : la gendarmerie mobile, les CRS, les corps urbains de sécurité publique et, à Paris, des formations spécifiques de la préfecture de police." Mais seuls les deux corps que sont les CRS et les GM sont véritablement spécialisés dans le maintien ou le rétablissement de l'ordre lors des manifestations ou d'émeutes avec une formation et un entraînement permanent, ainsi qu'un matériel spécifique.
Et l'histoire ne cesse de montrer l'importance de la formation au maintien de l'ordre. Durant la guerre d'Algérie, la répression sanglante de la manifestation organisée par le FLN dans la capitale au soir du 17 octobre 1961 fut le fait de la police parisienne. "En 1961, [...] c'était désormais la guerre ouverte entre la police parisienne et la communauté algérienne. La police avait peur. De fin août à octobre 1961, elle compta onze morts et dix-sept blessés" dans ses rangs.
Commenter  J’apprécie          00
Manifester dans de bonnes conditions - p.129

De manière générale, l'encadrement des manifestations et des rassemblements en France se fait dans la souplesse, même lorsqu'aucune déclaration préalable n'a été faite de la part des organisateurs. "On discute, on adapte en fonction de la situation que l'on a en face de nous. Il serait impossible d'être en permanence dans l'affrontement", explique un policier de terrain, qui fut également plusieurs années "conseiller police" à Beauvau. "Avec les SO syndicaux, ça se passe bien. Franchement, il n'y a pas de débat sur ce sujet, même s'il nous est arrivé d'avoir des contacts, disons, "virils" à l'occasion de certains événements, que ce soit à Paris ou en province. Mais les gars sont organisés, défendent des droits, des emplois, ont des revendications claires et nous on a des interlocuteurs. Non, le problème, c'est quand on se retrouve avec une foule au sein de laquelle aucune discussion n'est possible, dans laquelle il n'y a aucune porte-parole, qui va directement à l'affrontement, et dont le seul but semble être le chaos et la destruction de l'État et de la police", constate-t-il, presque blasé.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Marie Godard (49)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
68 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}