AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
adam-demortier (01/05/2015)
3/5   1 notes
Résumé :
"Par une belle nuit de septembre, je suis partie debout entre deux soldats."
C'est ainsi qu'on pourrit résumer le début de l'histoire de Maroussya.
A l'aube de ses dix-neuf ans, dénoncée à l'occupant allemand, elle quitte son village pour aller vers l'inconnu. Elle ne reverra jamais les plaines fertiles de son Ukraine natale.
Inspiré d'une histoire vraie, ce "roman intime" raconte le destin étonnant d'une femme ordinaire.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après la mort de sa mère, en vidant la maison, Odette découvre, dans une armoire, un petit carnet écrit en russe. Sa mère, Maroussya, venue de son Ukraine natale, y a noté les moments forts de son existence. Elle souhaite que ses enfants la découvrent et leur laisse quelques billets pour payer un traducteur.
C'est ainsi que cette petite femme d'apparence banale va, tout à coup, prendre des allures d'héroïne du quotidien.
C'est une amie qui m'a offert ce livre, précisant que l'auteur, une habitante de son village, y avait transposé une histoire entièrement vraie. le « roman » (ainsi nommé parce qu'elle a changé quelques noms) se présente comme la transcription du journal intime tenu par Maroussya. Elle y évoque, dans sa langue maternelle, des moments importants de sa vie pendant quarante ans (elle l'a commencé à douze ans et s'arrête à cinquante).
Trois polices de caractères servent à distinguer les trois parties du livre: quelques pages pour préciser les circonstances de la découverte du carnet, une autre, à la fin, où l'auteur explique qu'elle a connu Maria (nom sous lequel on désignait Maroussya au village) et tout le reste est le journal qui, contrairement à ce qu'on trouve habituellement dans ce type de récit, n'est pas tenu au jour le jour, mais narre des moments clefs de son histoire : la grande famine qui a failli lui coûter la vie, l'occupation de son pays pendant la guerre, sa déportation, sa vie de prisonnière, son arrivée en Belgique.
Ce sont ces aspects d'une destinée si banale et pourtant si extraordinaire qui m'ont touchée. Je n'ai pas compris pourquoi, après tout ce qu'elle avait vécu, on dépossédait encore cette femme de son prénom, son identité, comme s'il était impossible à l'entourage de retenir ou prononcer le mot « Maroussya », qui n'a pourtant rien de si extravagant.
Elle raconte de manière neutre, comme si c'était naturel, anodin, des épisodes qui font frissonner. Par exemple, la manière dont elle est traitée quand elle travaille chez Josef et Gertrud. Certains moments, tels les malaises, les abcès non soignés, me donnaient des haut-le-coeur.
Son récit m'a permis de découvrir des choses que je ne connaissais pas, comme la vie en Ukraine avant et pendant la guerre de 40. Ce n'est pas un pays dont on parle beaucoup.
J'ai été surprise de découvrir que Maroussya évoquait longuement l'accueil que lui avait réservé Joséphine, sa future belle-mère, et la gentillesse dont elle avait fait preuve à son égard, mais pratiquement pas sa relation avec René, qui est pourtant son mari et pour lequel elle a quitté à jamais son univers familier.
J'étais étonnée de constater avec quel courage, quelle volonté, quelle inconscience et quelle naïveté, aussi, parfois, Maroussya a traversé des épisodes terrifiants.
A son récit se mêlent quelques termes ukrainiens , des chansons, des poèmes.
J'ai donc apprécié cette lecture parce qu'elle m'a permis de saisir des choses dont je n'avais pas idée, mais surtout parce qu'elle m'a énormément touchée.
Maroussya est très attachante. Elle est forte et fragile à la fois. Elle ne perd jamais courage. Elle n'a pas l'esprit de vengeance. Ainsi, Hannah, chez laquelle elle a travaillé en tant que prisonnière de guerre, elle ne la considère pas comme une ennemie et gardera contact avec elle. C'est logique en ce sens qu'Hannah est une des seules personnes à faire preuve d'humanité envers elle à cette époque difficile. En revanche, elle ne cherche pas à se venger de Gertrud qui l'a tant fait souffrir ou de sa pseudo-amie qui l'a trahie.
Je ne sais pas comment elle a pu supporter de vivre séparée de sa famille, sans jamais recevoir aucune nouvelle, alors qu'elle écrit en Ukraine chaque semaine. Seulement deux missives lui parviendront et tellement impersonnelles : « Lettre à notre fille M. Stepanovna, à notre soeur M.S. Et tante M.S. bien aimée, de la part de ses parents, Papa, Maman, de son frère V.S. de ses soeurs, de ses nièces/neveux et de tous ses proches et connaissances. »
Comment peut-elle se résigner à ce que la censure (on le suppose) détourne tous les courriers et l'empêche de savoir ce que deviennent ses parents. En effet, elle précise : « Nous avons tout juste de quoi vivre avec ce que nous gagnons. Nous ne pourrions même pas acheter notre propre maison, René et moi. Alors, faire ce long voyage incertain, il n'en est pas question. »
Quel crève-coeur de penser que, après tous les malheurs qu'elle a dû surmonter, Maroussya soit condamnée à habiter si loin des siens, sans même avoir la joie de les revoir, ne serait-ce qu'une fois, ne serait-ce qu'en photo. Elle ne sait même pas à quoi ressemblent ses neveux. Je trouve cela terrible.
J'ai toutefois un reproche à faire : je ne comprends pas bien le rôle que joue Isabelle Godfurnon, car il n'y a aucun travail d'écriture. Les événements ont l'air d'être transcrits tels qu'ils figuraient dans la traduction du carnet, sans mise en forme ni transitions.
Je comprends que l'auteur ait voulu laisser toute la place à Maroussya, mais, dans ce cas, j'aurais parlé de témoignage plutôt que de roman.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On ne regarde pas derrière soi quand on quitte l'enfer.
Commenter  J’apprécie          50
Je leur parle car les bêtes comprennent tout. Parce qu'elles écoutent avec le coeur.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : déportationVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Artemis Fowl

Comment s'appelle le héros de ce livre?

Nguyen
Butler
Artemis
Mulch

9 questions
60 lecteurs ont répondu
Thème : Artemis Fowl, tome 1 de Eoin ColferCréer un quiz sur ce livre

{* *}