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Critique de SaleGargouille


Sauvage, baby est un roman noir au ton extrêmement grinçant. Pas désagréable à petite dose, tant l'auteur tient à trouver la lumière dans l'obscurité, le beau dans le laid, mais qui, souvent par manque de finesse et à force de répéter les mêmes idées, devient répétitif.
En tout cas, qui dit roman noir au ton grinçant, dit histoire de prostituée quelque part.
Sauf que cette fois, la belle amochée par la vie, Alexia, est née Alexis. Ça change au moins un peu la dynamique, même si, faut pas déconner, Patrice Godin appuiera plusieurs fois sur le fait que la chirurgie a doté Alexia d'un vagin plus vrai que vrai, même mieux que ce ceux que l'on trouve en stock. Et toc. Faudrait quand même pas créer une once d'ambiguïté avec Sam, notre ex-commando d'élite qui sent bon le sable chaud.
Cette forme de répétitivité m'a collé sur le bout des doigts jusqu'à la fin du roman.
Par exemple, j'ai trouvé assez peu judicieux de la part de l'auteur de nous raconter une deuxième fois la fuite d'Alexia. Certes, c'était cette fois fait sous le point de vue de Franck (méchant proxénète, antagoniste principal), mais ce nouvel angle n'apportait rien de nouveau, en plus d'être franchement longuet. Pire, on avait le droit à un flot de questionnements de Franck, auquel nous, lecteurs, avions déjà les réponses.
Et ces vagues de questionnements internes pas toujours adroits, ils sont légions. Comme lorsque Alexia se demande si Sam, militaire en Afghanistan, était sur place pour… tuer des talibans. Deux fois, elle se pose la question en interne. Il faudra attendre une troisième interrogation pour qu'elle ose enfin aborder le sujet avec lui. Réponse : “bah oui, logique, la guerre c'est la guerre”.
Et que dire de cette sous-intrigue sur la boxe, qui n'a qu'une utilité discutable ? Ou sur cette séance d'échanges de crachats, vers la fin, parfaitement caricaturée ?
Qu'on se le dise enfin, Sauvage, baby, n'est pas un thriller. Et ce n'est pas grave.
Je regrette en revanche qu'il ne soit pas une bonne romance noire.
Car, si le récit compte peu de rebondissements, et un jeu d'enquête très réduit, en revanche, cette inaction apporte au fur et à mesure un côté assez feel good que je soupçonnais pas. le véritable problème, selon moi, est que Sauvage, baby est dépourvu d'évolution de personnage. Il est là, le véritable couac à mes yeux.
En effet, sous ses airs d'ours mal luné, Sam a déjà fait le deuil de sa vie précédente, même s'il en subit encore les traumatismes. Quant à elle, Alexia décide seule d'abandonner Franck pour chercher une vie meilleure. Chacun a décidé de prendre sa vie en main avant de se rencontrer. Je regrette ainsi que Sam et Alexia, avec leur amour grandissant, n'aient nullement besoin de s'apprivoiser, ou de soigner l'un l'autre.
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