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EAN : 978B0876H4N4B
190 pages
Libre Expression (27/09/2018)
3.64/5   37 notes
Résumé :
« Derrière chaque crépuscule se cache une aube. »

Sam a connu les horreurs du monde et de la guerre comme opérateur au sein des Forces spéciales.

Alexia, une jeune femme trans, tente d'échapper à la violence qu'est devenue sa vie.

La liberté a un prix.

Et cette liberté, parfois, se paie de chair et de sang.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sauvage, baby est un roman noir au ton extrêmement grinçant. Pas désagréable à petite dose, tant l'auteur tient à trouver la lumière dans l'obscurité, le beau dans le laid, mais qui, souvent par manque de finesse et à force de répéter les mêmes idées, devient répétitif.
En tout cas, qui dit roman noir au ton grinçant, dit histoire de prostituée quelque part.
Sauf que cette fois, la belle amochée par la vie, Alexia, est née Alexis. Ça change au moins un peu la dynamique, même si, faut pas déconner, Patrice Godin appuiera plusieurs fois sur le fait que la chirurgie a doté Alexia d'un vagin plus vrai que vrai, même mieux que ce ceux que l'on trouve en stock. Et toc. Faudrait quand même pas créer une once d'ambiguïté avec Sam, notre ex-commando d'élite qui sent bon le sable chaud.
Cette forme de répétitivité m'a collé sur le bout des doigts jusqu'à la fin du roman.
Par exemple, j'ai trouvé assez peu judicieux de la part de l'auteur de nous raconter une deuxième fois la fuite d'Alexia. Certes, c'était cette fois fait sous le point de vue de Franck (méchant proxénète, antagoniste principal), mais ce nouvel angle n'apportait rien de nouveau, en plus d'être franchement longuet. Pire, on avait le droit à un flot de questionnements de Franck, auquel nous, lecteurs, avions déjà les réponses.
Et ces vagues de questionnements internes pas toujours adroits, ils sont légions. Comme lorsque Alexia se demande si Sam, militaire en Afghanistan, était sur place pour… tuer des talibans. Deux fois, elle se pose la question en interne. Il faudra attendre une troisième interrogation pour qu'elle ose enfin aborder le sujet avec lui. Réponse : “bah oui, logique, la guerre c'est la guerre”.
Et que dire de cette sous-intrigue sur la boxe, qui n'a qu'une utilité discutable ? Ou sur cette séance d'échanges de crachats, vers la fin, parfaitement caricaturée ?
Qu'on se le dise enfin, Sauvage, baby, n'est pas un thriller. Et ce n'est pas grave.
Je regrette en revanche qu'il ne soit pas une bonne romance noire.
Car, si le récit compte peu de rebondissements, et un jeu d'enquête très réduit, en revanche, cette inaction apporte au fur et à mesure un côté assez feel good que je soupçonnais pas. le véritable problème, selon moi, est que Sauvage, baby est dépourvu d'évolution de personnage. Il est là, le véritable couac à mes yeux.
En effet, sous ses airs d'ours mal luné, Sam a déjà fait le deuil de sa vie précédente, même s'il en subit encore les traumatismes. Quant à elle, Alexia décide seule d'abandonner Franck pour chercher une vie meilleure. Chacun a décidé de prendre sa vie en main avant de se rencontrer. Je regrette ainsi que Sam et Alexia, avec leur amour grandissant, n'aient nullement besoin de s'apprivoiser, ou de soigner l'un l'autre.
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Sauvage, baby est la première lecture pour moi de l'auteur et acteur Patrice Godin. Et ce ne fut pas un pur bonheur d'un bout à l'autre.
Ce roman raconte l'histoire de Alexia qui fuit (de manière assez brutale) Frank, son petit ami et pimp. Puis celle de Sam qui tente de retrouver une vie normale après son divorce et son retour d'Afghanistan. Leurs deux destins se croiseront pour le meilleur.
Quand j'ai commencée Sauvage, baby je recherchais une lecture légère et j'étais curieuse de découvrir ce roman d'un comédien que j'aime bien et que je trouve toujours très articulé dans les entrevues qu'il donne. Mais après 20% du roman, probablement juste par manque d'attention, je ne comprenais rien et n'était pas vraiment convaincu de continuer ma lecture. Je l'ai mis de coté, j'ai lu un autre roman et à la fin de ma dernière lecture, je m'y suis remise. Et à ce moment, j'y ai plongée avec plaisir.
Je ne sais pas ce qui n'allais pas quand j'ai commencée à lire Sauvage, baby; un manque d'intérêt sans doute. Mais quand je m'y suis remise, je me suis complètement attachée aux personnages. Alexia, la jeune trans vendue comme esclaves sexuelle et Sam, l'ancien militaire reconverti aux UFC sont sympathique et pas du tout stéréotypés. Et bien sur, ont prend plaisir à détester Frank et Lebron, les deux méchants. C'est finalement une très belle lecture dont je ressort ravie. À lire!
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L'auteur trouvait intéressant de mettre en scène deux personnages provenant d'univers diamétralement opposés, qui finiront par s'accepter et se comprendre de par la violence et la sauvagerie qu'ils ont tous deux subies, chacun à sa manière.

«Sam a vécu la violence par choix, car c'est un guerrier, un protecteur, un chien de berger qui va au-delà des coups pour éviter que les autres en reçoivent, explique-t-il. Alexia est une jeune femme trans qui a eu à passer à travers tout ce qu'on peut imaginer - de l'enfance jusqu'à l'âge adulte - du fait d'être dans un corps qui ne lui appartient pas, dans lequel elle ne se sentait pas bien, en vivant à travers tout cela de la violence physique et psychologique.»

Attiré et intéressé par tout ce qui touche à l'univers des forces spéciales, Patrice Godin avait envie de faire honneur à ces vétérans qu'il a lui-même pu rencontrer.
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Sauvage, baby de Patrice Godin, lu par l'auteur, Vues et Voix, 2020 (1ère édition : Libre expression, 2018)
Encore un auteur québécois découvert grâce à l'abonnement Audible !

Deux personnages cabossés par la vie : Sam, un vétéran des Forces Spéciales, et Alexia, une jeune femme trans en fuite, victime d'un proxénète violent.
Un duo, rapproché par les circonstances, uni par l'adversité.
Un roman d'action mais pas seulement et c'est ce qui m'a beaucoup plu…

Un roman subtilement écrit autour des psychologies des personnages, des descriptions des lieux… Malgré le format court, un peu plus de 200 pages en version brochée, Patrice Godin a travaillé son récit, a pris le temps de poser le décor et de composer une histoire qui tienne la route, d'inscrire ses héros dans une continuité.
D'ailleurs, j'enchaine immédiatement avec la suite, Les Chiens, car je me suis vraiment attachée à Sam et à Alexia

Une version audio, lue par l'auteur, habité par son texte, mais sans trop en faire, tout ce qui me convient. Patrice Godin est aussi acteur et il sait mêler retenue et mise en valeur du texte.
Une réussite !

#lesglosesdelapiratedespal

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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C'est un roman noir, un thriller psychologique, avec une seule intrigue, mais on a pas besoin de plus pour être happé.
On retrouve la vie chaotique de Alexia, transgenre née Alexis, qui va prendre un chemin tortueux pour devenir celle qu'elle sent être.
La plume est addictive, le roman bien construit, qui nous emmène au point final, sans qu'on s'en rende compte.
Les personnages principaux sont attachants. Alexia, une jeune femme qui a tout pour elle, mais que la vie ne gâte pas. Sam, un militaire écorché par la guerre en Afghanistan, un personnage très empathique, malgré le côté ours qu'il fait paraître.
Une intrigue qui semble courut d'avance mais qui n'en reste pas@moins intéressante.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
L’argent qu’elle gagnait à se prostituer, elle s’en foutait. Elle se foutait pas mal de tout. Elle se transformait. Elle était grande, mince, ni garçon ni fille, elle jouait sur l’ambiguïté, gardait une certaine distance avec le réel. Androgyne. Féminine. C’était toujours le féminin qui l’emportait d’une longueur. C’était ce qu’elle était. Ses traits masculins étaient effacés, elle avait gagné au moins ça à la loterie génétique. Les transformations hormonales de la puberté l’avaient longtemps inquiétée, effrayée. Elle avait cherché et trouvé le moyen – illégal, bien sûr, elle faisait des passes pour ça, elle avait son fournisseur avec qui elle couchait – de prendre des hormones de synthèse pour supprimer ou, du moins, bloquer le processus. Mais elle se sentait constamment dédoublée. Elle ne voulait plus être Alexis, elle n’arrivait pas totalement à assumer Alexia. C’était la tempête dans son corps comme dans son esprit. Elle camouflait son trouble, son manque d’assurance derrière un masque de défi, des airs d’arrogance. Plusieurs la méprisaient. Elle s’en moquait, mais c’était une façade, ça la brûlait, ça la tuait de l’intérieur. Elle jouait les dures. Elle n’aimait pas l’alcool, elle en buvait. Elle détestait les drogues, elle en prenait. Elle se défonçait. Argumentait avec des enculés qui disaient qu’elle ne devrait pas exister, qu’elle ne devrait pas avoir le droit de se promener dans la rue, au grand jour. Elle se battait. Se faisait battre. Elle baisait aussi. Pourquoi pas? C’était ça. La merde.
Enfoncée dans le matelas, Alexia ne pouvait pas bouger. Ses membres étaient lourds, son corps comme un bloc de béton.
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On pouvait lui demander d’additionner, de soustraire, de multiplier ou de diviser n’importe quel nombre, il y arrivait en moins de cinq ou six secondes, une machine. Quand ils rentraient au camp, à Kandahar ou à Kaboul, il se lançait dans des sudokus compliqués alors que d’autres se détendaient en jouant à NHL 08 sur la Xbox 360. Pour Doug, descendre un insurgé était aussi un truc mathématique, un calcul complexe où aucune erreur n’était permise, où il fallait tenir compte d’un tas de facteurs, dont la distance, la direction du vent, la force de Coriolis. Et il fallait faire vite tout en demeurant relax. Slow is smooth, smooth is fast. Abattre un terroriste, disait Doug, surtout sur une longue distance, était un problème de maths qu’il fallait résoudre dans la plus complète froideur, avec un calme olympien, tout en réfléchissant à la vitesse de l’éclair. Pour Sam, qui appartenait à l’équipe d’assaut, c’était surtout l’éclair qui comptait, la violence de l’action. Tuer un de ces salopards faisait partie de son job et, avec ou sans calcul, il s’en sortait très bien, il leur rentrait dedans.
Il effaça d’un coup sec la série de figures géométriques qu’il venait de tracer. De nouveau, il regarda vers l’horizon, vers le large, il enfonça les mains dans les poches de son jeans.
Chaque jour, il pensait à Doug. C’était son ami, un des gars avec qui il avait achevé sa formation dans les SF1, son binôme lors de plusieurs missions. D’une certaine manière, c’était à la fois le privilège et la malédiction de ceux qui avaient survécu.
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Il avait retrouvé une paix intérieure. Elle n’était pas parfaite, mais elle était là, présente. Il pensa à Clara et ça le fit sourire. Sa fille lui manquait, c’était fou. Mais elle était heureuse où elle vivait. Ça lui suffisait. Il avait raté des pans entiers de son enfance, de son adolescence, et il s’en voulait. Il avait rattrapé les bouts qu’il pouvait, il avait recollé les morceaux de son mieux, il lui avait écrit tous les jours quand il était déployé, alors même que la poussière des bombes n’était pas retombée, que les douilles en cuivre roulaient encore sur le sol, à ses pieds. Cette folie qu’était la guerre, cette terrifiante folie qui ne cessait jamais, cette monstrueuse machine à broyer les âmes, des hommes comme lui devaient s’y frotter, s’y mesurer, y combattre et s’y sacrifier, si cela devait être.
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Amusez-vous, les gars! Il fallait se bouger le cul avec deux tonnes d’équipement sur le dos, ce n’était pas le moment de s’arrêter pour admirer le paysage. Mais pour s’envoyer des vannes douteuses, oui, ça, ça ne manquait jamais. «Hé, Buddy! S’il t’arrive quelque chose cette nuit, je peux garder tes bottes? Je les aime bien, elles sont chouettes!», «Ouais, d’accord, moi, c’est ta montre qui me plaît, tu crois qu’ils font le même modèle pour homme?» Ce genre de blagues, ce genre de conneries. Rien de fameux, mais ça soutenait le moral, d’une certaine façon, l’humour était souvent noir et corrosif, question de tenir la mort à distance, de s’en foutre, de lui faire un doigt d’honneur.
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Celui qu’elle avait choisi. Alexia. C’était la première personne à lui tendre l’oreille, à l’écouter, la première à qui Alexia pouvait accorder sa confiance depuis le départ de grand-maman. Suzanne serait sa bouée de sauvetage pour un temps. Ce serait elle qui l’amènerait à se questionner, à s’analyser, à se reprendre en main. Elle qui l’aiderait à entreprendre les premiers pas vers sa véritable transition. Elle qui lui confirmerait qu’elle était une femme transgenre, qu’il était possible de vivre ainsi. D’avoir une vie, SA vie, libre. Qu’il n’y avait nul besoin de se traîner dans la boue ni de vendre son corps pour y arriver, qu’elle devait se tenir droite et fière.
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Video de Patrice Godin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrice Godin
Trois entre­vues en solo et en rafale avec des auteurs autour d'un même sujet: un livre né de la pandémie. le con­texte de crise san­i­taire dans lequel nous vivons depuis mars 2020 a incité cer­tains auteur·rice·s à plonger dans la créa­tion. La pandémie nous a au moins offert ceci de bon: le temps et l'espace pour réfléchir. Francine Ruel (Le promeneur de chèvres), Patrice Godin (Toutes les vies pos­si­bles) et Alec Cas­tonguay (Le print­emps le plus long) ont écrit des livres en pandémie et dis­cuteront de leur créa­tion. Ani­ma­tion: Isabelle Lacasse.
Avec: Francine Ruel, Auteur·rice Patrice Godin, Auteur·rice Alec Castonguay, Auteur·rice Isabelle Lacasse, Animateurrice
Livres: Toutes les vies possibles Le Promeneur de chèvres Le Printemps le plus long - Au coeur des batailles politiques contre la COVID-19
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