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Albrecht Goes - Jusqu'à l'aube - 1949 : Une fois de plus un livre nous assénait combien la guerre est une absurdité vu du promontoire qui permet a une partie de l'humanité de se parer des attributs de la vertu. Mais justement n'est ce pas ceux qui se disent les plus vertueux qui déchaînent les pires violences pour faire le monde à leur image. Les nazis entraient largement dans cette catégorie avec leur obsession pour la race pure et cette dévotion dévoyée à la famille traditionnelle germanique. Ce racisme lui même qui valut au 3ème Reich la mort de millions de juifs et de tsiganes était présenté par le régime comme la façon ultime de sauvegarder une culture européenne blonde et vertueuse. Albrecht Goes abordait ici la solitude de l'homme devant la mort et l'intransigeance d'un système dont la foi malgré elle se rendait complice. En effet nul ne pouvait ignorer les exactions commises par la wehrmacht sur le front de l'est ou servait l'aumônier le personnage principal de ce roman. Mais quel acte de résistance autre que la bienveillance et la compassion envers les soldats et les populations des pays occupés était possible sans subir immédiatement une répression implacable ? En assistant les ultimes instants d'un jeune militaire condamné à mort pour avoir déserté ou en favorisant la dernière nuit d'un officier et de sa maîtresse avant le départ pour le front, le pasteur apaisait sa conscience rongée par les affres de la guerre. Ce petit livre simple et pudique décrivait le temps d'une nuit une soldatesque fidèle à ce que pouvait être l'humanité dans son ensemble, tantôt bonne et miséricordieuse quand elle était touchée mais le plus souvent haineuse, injuste et sans pitié... un manifeste
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Publié en 1949, ce court récit (90 pages) relate 24 heures de la vie d'un pasteur protestant, aumônier de la Wehrmacht, en octobre 1942. Ce jour là, il est appelé en urgence dans une autre kommandantur pour accompagner les dernières heures d'un soldat qui doit être exécuté. Au fil des rencontres qui jalonnent cette journée jusqu'à l'ultime rencontre avec le condamné, nous croisons des salauds et d'autres qui tentent comme ils le peuvent de conserver une dignité humaine. Notre pasteur qui est désespérément en quête d'humanité nous livre ses doutes et ses interrogations.

Écrit avec beaucoup de sobriété et d'humilité, ce livre renvoie non seulement à notre faible marge de liberté à exister en tant de guerre mais aussi aux tourments liés à l'acceptation ou au refus d'exécuter un ordre. L'auteur ayant été lui-même été aumônier militaire dans l'armée allemande pendant la seconde guerre mondiale, on peut supposer que ce récit est très largement autobiographique. Et il est particulièrement intéressant de suivre le regard de cet homme de religion avec ses doutes et ses faiblesses. Je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer combien dans les années 50 ce livre a du résonner dans les consciences de ceux qui ont survécus. Il résonne encore de bien des manières....

Un jour d'octobre 1942 comme les autres sans être tout à fait comme les autres...
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Petit recueil dans la collection librio, à lire en une nuit, ou un matin, ou un soir mais à lire. En une seule fois. Comme la supplication du condamné à mort. Je pense que nous nous sommes éloignés considérablement et dangereusement de cette compassion-là.
Ce courage, qui est présenté comme de la lâcheté (version officielle) , qui est entendu, écouté, absorbé par ce petit aumônier, qui n'a pas la formation, qui n'a pas la cellule psychologique... et qui a entendu, vécu, survécu.
C'est un très beau récit, poignant, qui arrache... et on sait que malheureusement ce n'est pas de la fiction. A mettre entre toutes les mains.
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"Jusqu'à l'aube" d'Albrecht Goes illustre les choix difficiles que les gens doivent faire pour survivre. C'est une exploration profonde de la nature humaine dans des situations extrêmes.
Goes nous montre que même dans l'horreur, il y a des étincelles de compassion et de bravoure qui éclairent le chemin. C'est un regard vraiment humain sur la guerre, pas juste un réquisitoire contre elle.
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Ce petit livre, d'une grande profondeur, aborde le sujet de la seconde guerre mondiale, vu du côté allemand.
L'action se situe en 1942, à proximité de Stalingrad. L'Allemagne a perdu la bataille.
Un soldat allemand, Baranowski, a tenté de vivre dans la forêt. Il est aussitôt condamné à mort pour tentative de désertion.
Comme l'exécution de la sentence ne saurait attendre, on fait venir , de toute urgence, un pasteur luthérien pour l'accompagner car chaque soldat allemand a le droit de mourir avec l'assitance d'un "pasteur" de sa religion.
C'est donc la relation que le pasteur va faire, de cette rencontre avec les prisonniers pour leur rappeler qu'ils sont des êtres humains, leur faire sentir que les circonstances, leur sort même ont un sens profond. Il va également nous faire entrer , en confidence, dans la dernière heure de vie de Baranowski.
Un livre d'une grande profondeur qui fait appel à la mémoire et nous démontre que pour les soldats de chaque nation, elle n'est que souffrance et horreur.
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Front de Russie, octobre 1942, un pasteur, aumônier militaire est appelé d'urgence pour assister aux derniers instants d'un condamné à mort, un jeune soldat, dont le seul crime est d'avoir déserté par amour. le pasteur passe une nuit chargée de doute et de tristesse, ce sera à lui, le lendemain matin, d'annoncer l'exécution imminente. Dans un monde devenu fou et inhumain, le pasteur va passer un moment avec le condamné avant l'exécution, et le soldat perdu lui parle. Jamais il ne s'était ainsi confié. Sur cette terre, il aura connu une dernière nuit de paix... le pasteur va rencontrer dans ce court récit, des hommes biens avec encore un peu d'humanité qui survivent comme ils peuvent et des hommes devenus des vrais brutes, par bêtise, méchanceté ou tout simplement broyés par le système.
Ce roman est poignant de vérité et d'humilité, l'auteur était lui même aumônier sur le front de l'est pendant la deuxième guerre mondiale. C'est un témoignage plein d'humanité, écrit dans un style simple, limpide.
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