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Critique de Foxfire


Cela fait longtemps que je veux lire « les souffrances du jeune Werther » et par la même occasion découvrir Goethe. Mais ce roman me faisait peur, je craignais une lecture difficile. La critique d'Oliv m'a rassurée sur ce point et m'a pleinement convaincue de m'atteler à cette lecture. J'ai bien fait de dépasser ces craintes.

Oliv avait totalement raison, « les souffrances du jeune Werther » s'avère un roman facile à lire et très accessible malgré son statut de classique du 18ème siècle. Je ne vais pas proposer ici un avis objectif sur le fond ni la forme du roman. Oliv le fait très bien dans son excellent billet que je vous invite à aller lire pour vous faire un véritable avis. Je vais me contenter ici de dire pourquoi j'ai été tant émue par ce récit.
Je parle d'émotion mais en réalité, cela va au-delà de l'émotion, j'ai été bouleversée. Et en fait, ce n'est pas tant par le récit de cet amour non partagé que j'ai été touchée mais par le personnage de Werther. J'ai ressenti une telle connivence avec lui… Pas vraiment pour l'histoire d'amour malheureux en elle-même, même si je la comprends et si j'en ai déjà ressenti les affres. C'est vraiment la personnalité de Werther qui m'a remuée le coeur. Je suis très proche de lui. Cette proximité d'âme ne pourra, selon moi, être vraiment ressentie que par les gens non normés. Seuls ceux qui ont en eux cette extrême sensibilité pourront comprendre pleinement ce que ressent Werther. Cette sensibilité qui fait ressentir si intensément les belles choses comme les mauvaises. Cette sensibilité qui mettent les larmes aux yeux lorsqu'on contemple la beauté de la mer, la grâce d'une mésange ou la fragilité d'une fleur sous le vent. Cette sensibilité qui donne envie parfois de crier au monde combien je l'aime. Cette sensibilité qui fait que son coeur se déchire face à ce qui, pour les gens normés, ne seraient qu'une petite contrariété. Cette sensibilité qui fait d'une peine de coeur banale une tragédie digne des romances les plus émouvantes. Si vous êtes le genre de personnes, et je dis cela sans jugement, tant mieux pour vous, qui parvient ne pas prendre à coeur, de façon exacerbée, les soucis quotidiens, vous ne pouvez pas pleinement comprendre Werther. Si vous êtes le genre de personnes qui ne pleure pas en revoyant la mer 15 ans après l'avoir vue la dernière fois, vous ne pouvez pas comprendre Werther. Si vous êtes le genre de personnes qui ne meurt pas chaque fois que l'être aimé semble être distant, vous ne pouvez pas comprendre Werther.
Je comprends pleinement Werther, car je suis comme lui. Comme Werther, chaque sentiment, chaque émotion, je les vis avec une force et une intensité qui me ravissent parfois et me brisent souvent. Ces sentiments emplissent entièrement mon coeur et mon âme et les submergent.

J'ai bien conscience que ce billet ne contient aucune idée, n'est en rien pertinent ni enrichissant. J'étais incapable de proposer une chronique argumentée ou réfléchie, je ne pouvais que laisser mes sentiments s'exprimer. Werther a rejoint Mme Bovary et Merricat (de « Nous avons toujours vécu au château » de Jackson) dans mon petit sanctuaire personnel qui réunit les personnages en qui je me reconnais, mes frères et soeurs d'âme.
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