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Critique de zohar


Dans ce livre, les affinités entre passions s'y trouvent expliquées à la manière d'un principe chimique. Plus précisément, c'est un processus littéraire qui est décrit, celui par lequel un auteur emprunte à la réalité scientifique un matériau pour construire sa propre fiction.

Edouard, Charlotte, le Capitaine, et Odile sont les quatre personnages qui vont vivre une expérience de l'ordre des émotions et des sentiments de façon analogue à celle que peut produire les éléments chimiques entre eux…
Il y a des natures qui se rebutent naturellement où aucun contact ne peut les unir (comme l'eau et l'huile) d'autres s'attirent spontanément de manière irrépressible (dans le récit, Edouard et Charlotte forment un couple chimiquement harmonieux).
Cela étant, les natures qui se composent naturellement entre elles (Edouard et charlotte) ont aussi des rapports avec d'autres substances (en l'occurrence, ici, le Capitaine et Odile).
Et cela devient intéressant lorsque les affinités provoquent des séparations : au fil des pages du roman, Odile, la nièce (une jeune fille de seize ans) de Charlotte éprouvera de fortes attirances pour Edouard (homme d'une quarantaine d'années), et Charlotte ressentira, également, de vifs plaisirs à être avec le Capitaine (un ami d'Edouard).
L'équilibre des natures est ainsi bouleversé opérant, par la même occasion, un ébranlement du cadre des bonnes convenances : à cause des préférences réciproques insoupçonnées, des affinités irrépressibles entre Odile et Edouard, d'un côté, Charlotte/le Capitaine, de l'autre.
Ils sont attirés, l'un vers l'autre, aveuglément et avec la même nécessité que deux substances chimiques…

L'originalité du roman est « une métaphore scientifique appliquée à une intrigue psychologique ».
La nature est imprévisible, tout comme l'homme dans son évolution : tout est affaire d'occasion puisque la vie est une affaire de rencontres interpersonnelles ou intersubjectives.
En somme, l'homme n'a pas d'identité stable ou définitive.
C'est ce que nous dit Goethe à travers son roman. Il nous montre aussi l'impuissance de la raison à anticiper et à endiguer le cours des affinités passionnelles.
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