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Critique de Gwen21


Quelle nouvelle porte mieux son titre que celle-ci ?

Dans "Le Journal d'un fou", le génial Gogol déploie une nouvelle fois tout le mordant de son humour et toute la précision de sa plume lumineuse. On lui en voudrait presque de nous faire sourire et rire au spectacle de la folie, celui-là même qui devrait plutôt exciter notre compassion et susciter notre retenue. Mais comment en vouloir au talent ?

***ALERTE SPOILER***
Très brève, ce nouvelle parue en 1835 se découvre donc sous la forme du journal de Poprichtchine, un fonctionnaire russe. Ce récit chronologique gagne en incohérence au fil des jours et place le lecteur dans le cerveau dérangé de ce rond-de-cuir vain et oisif qui s'entiche de la fille de son directeur, entend des conversations entre chiens, vole et lit la "correspondance" de la chienne de compagnie de sa dulcinée et finit par se prendre pour le roi d'Espagne avant d'être interné à l'asile.

A travers ces quelques pages sans fioritures, on ressent de façon de plus en plus poignante le malaise qui englue cet esprit dérangé. Gogol a sciemment choisi le personnage d'un insatisfait incapable de faire aboutir ses révoltes intimes et qui se plaint de son chef, de son directeur, de sa fonction, de l'administration qui l'emploie, de ses concitoyens, de la politique, etc. et semble relancer par son comportement l'éternel débat : est-ce la société qui rend l'homme fou ?

Un texte marquant, servi par une plume superbe.

Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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