Du côté nord-américain de la frontière, on a également donné libre cours à toutes sortes de fictions délirantes, comme celle que reflète le film de Robert Rodriguez, Une nuit en enfer (...). Rodriguez transpose les vieux mythes hollywoodiens au Mexique, un territoire libre où tout type d'excès et de dispersions corporelles est permis. Des affaires louches et de grandes richesses y attendent les aventuriers les plus intrépides. C'est le pays des routes sans lois et des bandits caciques, de la violence illimitée où l'écho de l'anthropophagie démoniaque des Aztèques résonne encore. A ces images et à ces représentations stéréotypées porteuses de terreur dans la culture anglo-saxonne protestante, viennent s'ajouter la sombre légende de la culture hispanique et la barbarie mexicaine.
[ÉPILOGUE PERSONNEL]
J'ai la certitude que le destin ou la mémoire prévaudra sur le néant. En fin de compte, la vie de chacun est un défi mystérieux à tout ce qui nous survivra.
[VIVE LE NORD !]
Cet endroit est réservé aux individus graciles à l'ossature fine, au charme adolescent, à la peau mate. Ils sont soucieux d'entretenir un corps appelé à leur échapper dans un avenir si proche qu'on se demande s'il a jamais existé.
[UNE JEUNE FILLE AU PAYS DE NULLE PART]
À cette date, les agents à qui l'enquête avait été confiée parlaient déjà d'un "homicide" alors qu'on n'avait pas encore retrouvé le corps.
Le vent aura tôt fait de soulever le sable très fin de Lomas de Poleo, effaçant toute trace. L'impression de vulnérabilité est très forte. Les pas sont gommés dans cette terre meuble qui repousse la mémoire. Avidité sans bornes et carence absolue se côtoient à Lomas de Poleo. Le jour de leur mort, les victimes se trouvaient entre ces deux extrêmes.
[PROLOGUE]
Lorsque la réalité importe moins que l'apparence, on cherche à cacher l'indicible.
[CONTES CRUELS]
La mémoire et le destin se rejoignaient.
[CRIMINOLOGUES VOYAGEURS]
Face aux carences de la loi, aucune intégrité symbolique ne vient faire contrepoids au sein de la société, ni comme ensemble, ni comme frein au crime. D'autant moins dans le cas des mortes de Juarez où le crime extrême symbolise l'horreur, les pulsions malignes, étranges et inquiétantes dirigées contre les femmes.
Sous le soleil écrasant d'un début d'après-midi, dans la plaine qui entoure Juarez, l'aridité, les détritus qui ont résisté au vent et le silence règnent en maîtres.
[LA QUATRIÈME DIMENSION]
Le fantôme d'un tueur en série flottait dans l'air de Ciudad Juarez.