AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Renod


Philadelphie, 1936. Les Etats-Unis sont en pleine crise économique, une période qui sera nommée « la Grande dépression ». Ralph vit toujours chez ses parents à l'âge de trente ans. Il travaille occasionnellement mais ses contrats sont d'une durée assez courte. Alors il traîne avec ses amis ; aujourd'hui, nous dirions qu'ils « tiennent les murs ». Ils discutent, de tout et de rien, surtout de rien, et dépensent les dollars grattés auprès de leurs parents en pistaches et en cigarettes. Un de ses amis surnommé Dingo brise parfois la monotonie de leurs soirées par ses initiatives loufoques. Il téléphone à des inconnues trouvées dans l'annuaire et se débrouille pour faire inviter la bande à des soirées. Ralph apparaît aux yeux de sa mère et de ses soeurs comme un fainéant. Il est dépourvu de toute ambition et n'attend rien de particulier de la vie. Les places sont rares en ces temps de crise mais il ne se bat pas vraiment pour trouver un emploi. Ralph va se trouver face à un dilemme qui rappelle celui développé dans un autre roman de Goodis : « Cassidy's girl ». Il doit trancher entre deux choix de vie incarnés par deux femmes : l'une est sensuelle et assume ses formes généreuses, l'autre est sage et est issue d'un milieu très modeste. Quel sera le choix de Ralph ? La question serait plutôt, qui le choisira ? tant la fatalité se montre tyrannique dans l'univers de Goodis. le roman a une dimension très sociale puisqu'il traite de ces « millions de types au coin des rues, dans les grandes villes. Plantés sur le trottoir, les mains dans les poches, en attendant qu'il se passe quelque chose. » Une génération désoeuvrée qui ignore que quelques années plus tard, la Seconde guerre mondiale bouleversera le cours de l'Histoire. La bande de copains potaches amuse le lecteur sans véritablement parvenir à masquer la rudesse de leurs conditions de vie. Les disputes au sein des familles sont violentes, les personnages sont minés par la pauvreté et surtout Goodis offre une vision très sombre du « bonheur conjugal ». Ses personnages semblent subir la vie et être écrasés par une fatalité contre laquelle ils ne luttent pas. Ils ne partagent pas les aspirations de leur génération. Un roman qui pourrait facilement être transposé à notre époque.
Commenter  J’apprécie          310



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}