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Citations sur La Blonde au coin de la rue (27)

Au coin de la rue, devant la boutique du père Silver. À tous les coins de rue, dans toutes les villes. Aux coins des rues des grandes villes de ce grand pays. Une foule de types planqués sur les trottoirs, les mains dans les poches, en attendant qu'il se passe quelque chose, en l'an de grâce 1936.

Page 62.
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Finalement, il se dit qu'il était plutôt mieux loti que les types qui avaient du travail. C'étaient des esclaves. Ralph était bien placé pour le savoir. Il savait ce que ça voulait dire de travailler dans un service d'expéditions à se crever la paillasse, à écouter les gros bonnets vous traiter d'imbéciles, vous montrer ci, vous monter ça, vous dire de faire ceci et de faire cela, et vous demander où vous étiez le jour de la distribution de matière grise. Et les paquets, et les colis, et les jurons, le papier, la ficelle. Et la poussière, la sueur, et tous les employés fatigués, déprimés, marmonnant des injures, haïssant le patron, se détestant les uns les autres, qui attendent et espèrent seule chose : l'heure de la sortie, et qui prient pour qu'il soit cinq heures et demie le plus tôt possible, parce qu'il y a des limites à ce qu'un homme peut supporter.
Et c'était cela, avoir un emploi.
C'était ce qu'on appelait "faire quelque chose".

Pages 52-53
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Mais tant que les dés n'avaient pas cessé de rouler, il y avait toujours un certain éclat dans ce qu'ils faisaient. Le simple fait de se dire que leur numéro sortirait peut-être, ou qu'il pouvait ne jamais sortir... Peut-être et encore peut-être ou peut-être pas. Mais tant qu'il y avait un "peut-être", il leur restait l'éclat.

Page 122.
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Et elle hurle après lui, il ne sait pas trop pourquoi. Elle est bonne celle-là. Comme si sa femme avait le droit de lui crier dans les oreilles. Il pose son couteau et sa fourchette. Il a déjà perdu l'appétit. Il est prêt à tout, parce qu'il en a par-dessus la tête. Et elle continue d'aboyer, encore et encore. Tout à coup, il explose, et il lui dit de la fermer, sinon il va lui casser toutes les dents. Finalement, il se lève et il sort, et elle se met à pleurer. Et tout ça, c'est ce qu'on appelle une belle histoire d'amour. C'est ce qu'on appelle le bonheur conjugal.

Page 56
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Ralph sentit son souffle sur son visage, comme une vapeur chaude qui chassait le vent de l'hiver. Laissant son regard dériver, il contempla l'interminable rangée de maisons identiques qui se louaient pour quarante dollars par mois, et dont la valeur n'atteignaient pas trois mille dollars. Ralph ne savait pas très bien ce qu'il pensait, et c'est à peine s'il s'entendit murmurer :
- J'en ai assez de ce quartier. J'en ai ma claque de traîner dans ce coin en attendant qu'il se passe quelque chose. Il faut que je me tire, c'est la seule chose à faire. Il faut que je réagisse. Que je trouve une solution. Il y a sûrement mieux ailleurs.
- Mieux que moi ?
Ralph continua de regarder au loin, les yeux fixés sur l'alignement des maisons toutes semblables qui se répétait à l'infini pour se perdre dans la nuit.
- Il y a forcément mieux que cette vie-là. Ça ne peut pas continuer comme ca éternellement, jour après jour, la même routine minable, sans rien à faire, nulle part où aller, sinon rester planté au coin de la rue, à attendre, attendre...
- Attendre quoi ?
- Si seulement je le savais.

Page 13
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- Je suis sûre que tu ne saurais pas où aller. Tu ne sais pas ce que tu vas faire ce soir. Ni ce que tu feras demain. Ou après-demain. Qu'est-que tu es ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Tu traînes au coin de la rue. Comme tous les autres minables. Tu as trente ans, et qu'est-ce que tu possèdes ?
- Rien.
- Et c'est ça que tu veux ?
- Ça ne me donne pas beaucoup de soucis. Je n'ai pas à m'inquiéter de perdre ce que j'ai. Puisque je n'ai rien à perdre.

Page 234.
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- C'est pas humain comme boulot. On devrait dresser des gorilles pour faire ce genre de truc.
Ralph s'esclaffa.
- C'est pas une plaisanterie. Travaille ici pendant trois ans, comme moi, et tu verras que c'est pas une plaisanterie. On fait tout le temps la même chose, d'un bout de l'année à l'autre, avec ces fumiers du premier qui descendent sans arrêt pour nous dire qu'on se la coule douce.

Page 178.
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L'année dernière, ils avaient embauché plus de monde. Mais cette année, ces espèces de salauds se sont dit qu'ils allaient faire des économies.

Page 177.
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Un emploi, c'est toujours un emploi, et ça n'en vaut pas la peine, car rien n'en vaut la peine si on ne prend pas de plaisir à le faire.

Page 53
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Dans la minuscule salle à manger, ils s'installèrent autour de la petite table et se jetèrent sur leurs assiettes. Ils avaient tous faim. Sans dire un mot, ils enfournaient la nourriture avec le plus grand sérieux. Chacun d'entre eux était à peine conscient de la présence des autres , ou du vacarme de la radio qui diffusait de la musique à plein volume dans le salon.
Tous les autres mangeaient vite, mais Mr. Creel prenait son temps. Son travail à l'usine frigorifique exigeait bien assez de célérité à lui tout seul. Cela ralentissait toutes ses autres activités, le faisant manger moins vite, parler moins vite, marcher et penser moins vite.

Pages 48-49
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