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Critique de ClaireDoc


Ce livre est paradoxal : pas assez bien écrit à mon goût mais quand même prenant.

La lecture de la première page amena une moue dubitative de ma part : qu'est-ce que c'est que cette histoire de fantasy où un héros se nomme Richard Cypher, ce n'est vraiment pas propice a transporter mon imagination dans un monde magique (et son frère se nomme Michael, l'horreur). Une phrase de cette même première page me fit tiquer  : "il passa la main dans ses cheveux, tandis que les affres du désespoir s'emparait de lui..." je cite de mémoire, mais c'est vraiment le genre.
Et pourtant ! Ce livre je l'ai dévoré en quelques jours (plus de milles pages dans la version poche), et j'ai oublié le style un peu classique (pour ne pas dire gnangnan) au profit du scénario. Car oui il y a un vrai souffle de fantasy qui vous pousse à lire. L'introduction est simple, Richard sauve la belle Kahlan (voilà un nom qui m'inspire plus) poursuivie par d'horribles mercenaires qui en veulent à sa vie et à partir de cet instant commence une course permanente. Un homme monstrueux veut mettre la main sur tout les royaumes et seul un grand sorcier et le "sourcier de vérité" ont une chance de l'arrêter. Richard quitte le monde qu'il avait toujours connu et découvre que la magie existe bel et bien.
Le héros, qui passe d'abord pour un forestier naïf, se révèle plein de ressources. Au départ l'auteur se place comme omniscient et nous révèle les pensées de son héros, puis il omet habilement de nous les livrer en se concentrant sur l'action et les autres personnages (surtout Kahlan). Cela permet un renversement de la situation grâce à une scène clé ou nous découvrons grâce au dialogue entre les personnages les fines cogitations de Richard. Ce procédé est repris à plusieurs reprises, ce qui permet à chaque fois une surprise et des rebondissements.
Même si cette rapide description peut donner l'impression que l'histoire est très manichéenne, de nombreuses réflexions philosophiques émaillent le texte. Ainsi le sorcier de l'histoire ne cesse d'expliquer que faire le mal (tuer par exemple), même pour une cause "juste" engendre de la souffrance. D'autre part, il insiste sur le fait que chacun est persuadé d'être du côté de la "juste cause", les ennemis sont toujours des gens convaincus du bien fondé de leur guerre. Cela ne facilite pas la tache du héros et on est bien loin du manichéisme. La "première leçon du sorcier" dont il est question est particulièrement édifiante : "les gens sont stupides". Cela implique pour les sorciers la possibilités de les duper très facilement. Mais surtout chacun est concerné et un grand sorcier ne doit pas se laisser convaincre de ce qui apparaît comme la réalité seulement parce que c'est là son souhait ou sa crainte. le héros profite bien de la leçon.

Je dois dire que j'ai été bien attrapé quand j'ai découvert dans la grande scène finale, une référence directe à la manie du héros de passer la main dans ses cheveux. La phrase que j'avais trouvé ridicule dans l'incipit boucle l'histoire et est un élément déterminant pour que le lecteur comprenne la ruse du héros !
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