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Dans la famille Fluide Glacial, Goossens est un cas un peu à part. Si Edika, Binet ou Maëster me font marrer, leur humour est moins subtil, moins fin que celui de Goossens.
J'étais donc ravie que la Masse critique m'ait désignée pour recevoir son dernier ouvrage, "Combats" (d'ailleurs, je remercie Babelio et les éditions Fluide Glacial). Ravissement confirmé à la lecture de l'album.

On retrouve ce qui fait le talent de Goossens. En premier lieu, le dessin est superbe, d'une grande sobriété tout en étant fouillé. Les décors sont très soignés et fourmillent de détails tout en restant d'une lisibilité parfaite. Quant aux personnages, ils sont d'une expressivité toujours étonnante. Les couleurs sont riches et viennent renforcer l'impact du trait.

Goossens, c'est aussi un art du scénario très bien maitrisé. Il manie l'absurde avec excellence. Mais l'humour décalé et non-sensique de l'auteur n'est pas dénué de propos. Certaines histoires sont l'occasion de brosser le portrait d'une époque et de ceux qui la peuplent.
Il joue avec les clichés pour mieux pointer du doigt les travers de notre société. A ce titre, le récit "la fabuleuse épopée de l'automobile" est exemplaire. Hilarant par la situation décalée et complètement pertinent par le propos sous-jacent.
Le portrait sociétal est acide mais pas cynique et le regard de Goossens sur l'humanité n'est pas dénué de tendresse ni de poésie.

Goossens est un auteur qui ne cède jamais à la facilité et ose bien des audaces narratives. Il n'hésite pas à proposer des histoires drôles questionnant nos existences, on n'est pas loin de réflexions philosophiques. Il ose également la mise en abyme vertigineusement tordue (gros clin d'oeil à Edika) dans "Pas de titre non plus". A une époque où beaucoup rejettent les récits qui s'affranchissent des codes de narration habituels, les audaces de Goossens font plaisir.

"Combats" est un très bon album qui titille les zygomatiques et les neurones.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 1
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Ces quelques sondes parmi les plus farfelues et même carrément désopilantes (quelquefois) envoyées dans le territoire de Totale Absurdie regroupent dans cet album un florilège des thèmes du grand Goossens - je n'en reviens toujours pas que ce gars soit docteur en informatique spécialisé dans l'intelligence artificielle .

De Georges et Louis, sortes de décalques de Patrick Timsit et Jean Rochefort qui se seraient mis à la colle, à Dieu en personne accompagné, ou pas, de son fils (c'est de saison) ; en passant par des entrainements pour préparer les meilleures perles du baccalauréat au travers d'une histoire de France dont les stéréotypes sont revisités en les retroussant comme de vulgaires chaussettes ; des histoires s'enchainent sans queue ni tête. On évolue (ou "on involue", ce qui revient à rétrograder d'un cran dans l'évolution) en plein délire. On se croirait dans un album d'Edika. Au point qu'une bande finit par en être une copie, un faux ? (douteux : les deux compères travaillent pour Fluide Glacial depuis la nuit des temps) ou un hommage. de toute façon, on se bidonne bien... de temps en temps. Tout n'est pas d'une exceptionnelle qualité cependant et on sent que l'inspiration s'étiole un peu dans certain coin de page quand apparaissent des quéquettes (est-ce que j'ai le droit d'écrire "quéquettes" dans une critique pour Masse Critique ?) dignes des latrines d'un bistrot parisien. Pourtant Goossens, c'est une sacrée patte coté dessin ! Je ne sais pas trop ce qu'il utilise, peut-être des craies ou un outil craie sur une tablette graphique. Peu importe, ça donne à certains de ses dessins un aspect très chaleureux - là, j'écris comme un docteur en histoire des arts diplômé en "1900" ! Mais comme je le disais plus haut, le trait, quelquefois, s'assèche et devient d'une banalité très chiante (est-ce que j'ai le droit d'écrire "chiante" dans une critique pour Masse Critique ?)

Donc : des Combats rudes mais nécessaires car les adversaires puissants sont : tristesse, ennui, grisaille morne des pires journées à la couverture nuageuse basse de l'hiver. En plus, il ne fait même pas assez froid pour avoir de la neige : la dèche complète ! (est-ce que j'ai le droit d'écrire "dèche" dans une critique pour Masse Critique ?) Pas de bonhomme de neige à l'horizon, mon dictionnaire de rime est en panne et le Père Noël est bloqué à la frontière italienne par les gabelous depuis mardi !

Addendum
En comptant bien, l'affirmation "sans queue ni tête" est fausse vu qu'il y a au moins deux têtes que l'on reconnaît (les deux olympiens cités au début du second paragraphe), et au moins une quéquette (faut que je retrouve le numéro de page).
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Un excellent Goossens, à pleurer de rire comme toujours.
Dessins et décors sont particulièrement soignés, les couleurs m'ont paru plus "fraîches" que dans ses albums précédents. Les traits, les expressions sont comme d'habitude très bien rendus, les visages expressifs des "héros" étant un élément fondamental de l'humour du récit. Dommage qu'on ne puisse pas faire de citation en images, j'aurais pu mettre cette parfaite petite vieille au visage revêche - qui a subi une transplantation du cerveau (!)- et à qui on doit ce dialogue précieux:
"Elle à sa nièce: Je vous répète Madame que je ne suis pas votre tatie. En plus, je ne m'appelle pas Monique mais René.
Son mari: Monique, ta gueule!
Elle: Ah, toi, bas les pattes, pédale"
Difficile à croire mais en images, ce dialogue entre deux personnages (somptueux vieillards enchapeautés, vêtus de marron, visage fermé...) n'a absolument rien de vulgaire. le trait de Goossens transcende et anoblit les blagues les plus potaches.
C'est toute sa puissance : les contrastes, entre l'attitude des personnages et la situation, entre l'absurde et le réalisme. On ne sait jamais vers où il va, impossible de prévoir la fin de chaque histoire (à moins d'avoir pensé, par exemple, qu'en 4040 la terre pourrait être devenue un gigantesque parc du Château de Versailles.)
Au delà de l'humour et de l'absurde, on retrouve de nombreuses allusions à l'actualité ("Groland attaque la France", la guerre...), les scénarios sont fins et surprenants. On peut rire d'un vrai "gag" à l'ancienne, évident; comme du décalage très subtil d'une situation inattendue.
Un vrai plaisir pour les yeux et l'esprit, c'est une joie de constater que les albums de Goossens ne déçoivent décidément jamais.
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