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EAN : 9791038200944
88 pages
Audie-Fluide glacial (04/05/2022)
2.81/5   36 notes
Résumé :
Le grand retour de Daniel Goossens, 7 ans après Combats.
Robert Cognard, humoriste lessivé, voit sa vie basculer. Son histoire, faite de destins brisés et de silences, le rattrape alors qu’il n’a plus de gag pour se défendre.
Un thriller à couper le souffle, mené tambour battant sur les chapeaux de roues par le maître incontesté du genre. Mais dans quel but ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est de l'humour de vieux, place aux jeunes.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, ne nécessitant pas de connaissance préalable de l'oeuvre de l'auteur. Il a été réalisé par Daniel Goossens, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Cette bande dessinée bénéficie d'une introduction d'une page rédigée par Édouard Baer, et d'une courte phrase sur le bandeau en quatrième de couverture de Benoît Poelvoorde (La porte de l'univers… Voilà qui met en appétit). Il se termine avec une postface de six pages, écrite par l'auteur, essayant d'expliquer son humour.

Chapitre 1 : Robert Cognard. Ce monsieur est assis à sa table de travail : c'est un comique professionnel et il cherche de nouvelles idées de gags. Il est complètement à sec. Il n'a plus un gag en stock, lessivé. Que des redites. C'est la fin des haricots péteurs. Il se rend à la réunion de travail chez son employeur, mais il pousse la porte de la salle de réunion alors que celle-ci se termine, que tout le monde s'est déjà levé, et prend congé. Il s'adresse à Jean-Pierre, à Chantal, mais ils préfèrent l'éviter. Il se dirige vers le patron et il engage la conversation. Celui-ci lui propose de l'accompagner dans son bureau. Robert explique qu'il cherche du neuf, que ce n'est pas le tout de faire rire, qu'il faut également dénoncer la bêtise. Arrivé dans le bureau du patron, celui-ci explique que les gens sont exigeants, qu'ils veulent du nouveau, toujours du nouveau. Robert continue de soliloquer sur ses mollets poilus, mais le patron lui tend un chèque. Il lui conseille de prendre du bon temps, de s'amuser avec des filles. Il ne le vire pas, il lui offre la liberté, en conseillant à Robert de saisir sa chance. le comique s'en va, les larmes aux yeux, citant Pierre Desproges : on peut rire de tout, mais pas de n'importe qui.

Robert Cognard est rentré chez lui. Il a relevé son courrier : les factures, les papiers d'huissiers, les convocations au tribunal, et il n'a plus le moindre gag en stock. Sa compagne Sheila a revêtu une robe pimpante assez courte. Une dispute s'en suit, et elle fait calmement sa valise, alors Robert s'emporte de plus en plus. Il se rend au bar et aborde une femme, lui racontant la blague de pourquoi Popeye avait des avant-bras musclés. Il finit par la raccompagner chez elle, tout râlant sur le fait que ça ne suffit plus de les faire rigoler, après, il faut allonger la friche. En entrant dans son appartement, il remarque une affiche de Corto Maltese. Il se lance dans un soliloque en s'adressant à la prostituée. Elle rêve d'être emmenée par un beau marin ? Elle aussi, elle est attirée par la lumière ? Il n'existe pas d'âme vraiment simple et pure ? Corto Maltese, c'est juste le prestige de l'uniforme. le p'tit foulard, les p'tits galons, la casquette de marin… Les vrais marins, ça se pomponne pas. Ça a pas l'temps pour la galipette. Y a-t-il donc que lui de lucide ? Si Corto Maltese avait eu le même succès avec une casquette Pernod, il aurait dit Chapeau l'artiste ! C'est facile quand on est marin et beau. Lui, croit-elle qu'on lui ferait une gâterie à l'oeil avec la casquette de Corto Maltese ? On ferait la fine mouche, oui !

Un nouvel album de Daniel Goossens : plus de quarante-cinq ans de métier avec des histoires publiées dès 1976 dans le magazine Pilote, et des albums dès 1979. Ici, il propose une histoire continue, plutôt qu'une série de scénettes, composée de douze chapitres : Robert Cognard ; Les Grands du rire ; le Salon du rire ; La Taverne des artistes ; le Procès ; Dans le pétrin ; La plus belle femme du monde ; Les Marines de l'Alabama ; Épilogue ; La Porte de l'univers ; le Jugement dernier ; Dernier épilogue avant l'éternité. Toutes les caractéristiques qui font le charme de ce bédéaste sont bien présentes. le lecteur identifie immédiatement sa manière de dessiner : des décors tracés d'un trait sûr, allant à l'essentiel, parfois avec plus de détails le temps d'une case ou deux. le lecteur sait immédiatement où il se trouve : le bureau de Robert Cognard avec ses armoires métalliques à tiroir et son escabeau, la salle de réunion avec ses tables et ses fauteuils, le bureau du patron avec un mobilier plus couteux, le bel appartement du comique avec sa cheminée, un simple bar, un grand hall du bâtiment pour la convention, une salle de procès avec la barre des accusés, une cellule avec deux bat-flancs, une grande prairie avec des cowboys et des vaches, une navette spatiale. Les accessoires sont tout aussi parlants et bien choisis : la sacoche en cuir de Cognard, les tenues vestimentaires différenciées et faisant apparaître une facette de la personnalité du l'individu représenté, la coiffeuse de Sheila, le flacon de M. Propre, la reproduction des cieux d'un tableau de Vincent van Gogh, les différents modèles de fauteuil de bureau, le tutu rose, la selle de cheval, etc.

L'artiste a atteint un niveau remarquable dans la représentation des personnages, leur posture, leur langage corporel, la palette d'expression de leur visage, au point de transmettre l'émotion avec un naturel évident, même si la représentation peut être exagérée, ou caricaturale. le lecteur ressent immédiatement une connexion avec Robert Cognard : un homme marqué par l'âge, sûrement la soixantaine, de petite taille, endurant, encore plein d'énergie, mais peut-être dépassé par l'époque, ne parvenant plus à lutter avec les nouvelles générations car il est vrai que l'humour se démode. Un homme qui essuie les échecs et qui les supporte sans se plaindre, un homme encore capable d'enthousiasme, un homme qui y croit encore. Quelqu'un qui essaye de se maintenir dans le coup, qui bosse pour proposer de nouvelles blagues, mais aussi quelqu'un avec les valeurs et la culture de sa génération. Il est impossible de rester de marbre devant cet individu avec des valeurs, avec une vraie envie de continuer, avec un tel coeur à l'ouvrage. le lecteur souffre avec lui quand il se heurte au refus poli mais implacable du patron, à la froideur de sa compagne qui ne le soutient pas, à la médiocrité des blagues de ses pairs se contentant d'un humour bourgeois, alors que lui reste un ouvrier dans l'âme. Il sourit devant le général qui se vante de ses cinq étoiles alors que son interlocuteur n'en a que trois, ou encore devant ce dieu à la longue barbe blanche, au halo impeccable et à la longue robe blanche immaculée.

Et puis bien sûr, l'incongru et l'absurde sont fidèles au rendez-vous. Par exemple visuellement : Corto Maltese avec une casquette Pernod au lieu de sa casquette de marin, Robert jeune le pantalon et le slip baissés sur les chevilles en plein milieu d'un trottoir passant, Robert en tutu avec des mollets très poilus, le même Robert montant dans une fusée, etc. Sans oublier les caricatures de Corto Maltese à Capitaine Tintin & le jeune reporter Haddock, en passant par François Mitterrand avec sa belle écharpe rouge, Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick (1928-1999), ou une célèbre série policière télé. Ça dérape également dans l'absurde et dans l'incongru avec les réparties, à commencer par la citation erronée de Pierre Desproges (1939-1988) : on peut rire de tout, mais pas de n'importe qui. Ou encore ce détournement d'un aphorisme de Georges Brassens : Sans le talent, le travail n'est qu'une sale manie. En fonction de sa sensibilité, certaines blagues fonctionnent immédiatement sur le lecteur le faisant rire à haute voix, alors que d'autres le laissent interdit, entre platitude littérale et idiotie. Pourtant…

Pourtant arrive un moment où l'émotion l'emporte sur tout. En pleine plaidoirie pour se défendre d'un gag éculé qui a mal tourné, Robert Cognard explique que le vrai courage est de laisser tomber son pantalon dans la rue d'un seul coup, sans prévenir. Et il a eu ce courage à dix-sept ans, et il n'est pas sorti intact d'une telle expérience. le lecteur éprouve un élan irrépressible de sympathie et de pitié l'emporter devant ce jeune homme humilié par l'indifférence des passants qui s'écartent, alors qu'il s'est littéralement mis à nu pour son art. Dans le chapitre huit, l'auteur réussit un autre exploit avec une élégance légère, celle de faire croire à l'élan d'amour pur entre son personnage principal et une vache faisant la figurante parmi un troupeau en arrière-plan dans un western. C'est ridicule, absurde et même idiot, et en même temps un drame d'une rare authenticité. Un peu plus loin, Robert Cognard parle de la société qui exige que les clowns se maquillent pour sortir, et le lecteur y voit l'écho de l'exigence que les femmes se maquillent, un écho pénétrant d'une exigence sociale implicite et lourde de sens. le lecteur se prend d'une réelle affection pour Robert Cognard dont il ne doute pas un seul instant que tout le monde prononce son nom comme s'il ne comprenait pas la lettre G. À certains moments, il se dit que cet artiste comique qui n'y arrive plus vraiment, qui semble atteint par la limite d'âge, incarne ce qui pend au nez de l'auteur lui-même, ou peut-être ce qui lui a déjà été mis dans les dents, que sa carrière est derrière lui, et que son grand prix de la ville d'Angoulême date de 1997. Avec cette idée en tête, il relève quelques phrases. C'est de l'humour de vieux, place aux jeunes. Un comique, c'est pas un génie, nom d'une pastèque en slip ! C'est un écorché vif, prêt à se déculotter pour le public ! Je suis un comique, moi ! J'ai besoin de prendre des risques ! Je ne peux pas me contenter de vos petites vies tranquilles.

Puis le lecteur passe à la dernière partie : la postface écrite par l'auteur. Elle est constituée de six chapitres : Les aventures de Cognard - Les connivences - La connivence humaniste - Effets de manche et contenu intellectuel - Autres points de vue sur les mêmes phénomènes - de quoi je me moque et pourquoi ce n'est pas forcément partagé. L'auteur décortique ce qui le motive à s'exprimer, ce qui constitue son sens de l'humour. le lecteur découvre ou retrouve les intentions de l'auteur qu'il a pu percevoir, ou qu'il n'a pas saisies au cours de cette bande dessinée. C'est une véritable profession de foi, sans fausse modestie, sans acrimonie non plus. C'est honnête et intelligent, sans prétention, sans donner de leçon, sans fard.

Un album de plus d'un bédéaste avec plus de quarante ans de métier ? Oui, bien sûr, c'est du Goossens. Pas seulement, car c'est un format long sous forme de douze scénettes, c'est une toujours aussi absurde et incongru, drôle et parfois impénétrable. C'est aussi une mise en abîme et une profession de foi directe. C'est abordable et enlevé. C'est un très grand cru.
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Robert Cognard, un vieil humoriste, n'a plus d'inspiration pour ses gags. Il ne fait que recycler d'anciens gags archivés. Il se fait doucement conduire vers la retraite par son producteur. ● On retrouve dans cet album la trame sempiternelle et usée jusqu'à la corde du manque d'inspiration. Et, de fait, il est patent que Goossens a un gros manque d'inspiration. Rien ou presque ne m'a fait rire dans cet album fait de bric et de broc. le côté déjanté est parfois plaisant mais ici même pas, il n'y a aucun effet comique, à part peut-être, au début, le pastiche des séries et des films américains, mais l'auteur s'en sert tellement que le procédé en devient lourdingue et perd toute puissance comique. ● le côté attachant que l'anti-héros pourrait avoir est complètement gommé par les histoires ridicules où son créateur l'entraîne. ● Pourtant, Goossens n'a pas perdu la main pour les dessins, qui sont très réussis, de même que les couleurs. La trogne de Robert Cognard est magnifique, c'est d'autant plus dommage que l'auteur ne parvienne pas à l'insérer dans un scénario qui tienne debout. ● En l'absence de scénario, les multiples références cinématographiques ou de bd tombent complètement à plat. ● Et la postface où Goossens s'escrime à expliquer son humour, démarche à la fois superflue et représentative de son échec, n'arrange vraiment rien à l'affaire. ● Grand lecteur de Fluide Glacial dans ma jeunesse (années 80), j'ai été très déçu par cet album qui est peut-être l'album de trop.
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Un grand merci à Babelio et à Fluide Glacial pour leur confiance et l'envoi de ce livre. N'étant pas lectrice de BD, je n'avais jamais eu entre les mains un album de Daniel Goossens, scénariste, dessinateur et coloriste. Qui plus est, un auteur ayant reçu le grand prix du Festival d'Angoulême en 1997. J'ai donc pris un risque en le choisissant à la dernière Masse Critique, risque partagé par la maison d'éditions car malheureusement, je dois ici expliquer ma déception.

Les sujets abordés par l'auteur, non dénués d'intérêts, sont simples : la pression constante d'un patron pour que vous soyez productif et la mise au rebut lorsque vous ne l'êtes plus ; le christianisme, le paradis et l'enfer ainsi que les grandes questions existentielles que l'on se pose avant de passer de vie à trépas ; l'humour et ses dérivatifs puisque cette BD se veut avant tout humoristique.

L'anti-héros, Robert Cognard, humoriste de son état, est incapable de trouver un nouveau gag, LE gag qui lui permettrait de continuer à jouer dans la cours des grands.

J'adore rire et lorsqu'une lecture m'apporte joie, c'est gagné. Que l'humour soit fin, subtil ou sarcastique, mignon ou plutôt con con, je l'apprécie suivant les situations cocasses ou rendues ridicules ou en fonction des personnages qu'ils soient principaux ou secondaires. Je n'ai pas d'échelle de valeur.
Malheureusement, je n'ai même pas souri, hormis à la dernière planche où l'auteur, heu pardon, le héros trouve enfin son gag. Je me suis alors portée sur le dessin pour y trouver mon bonheur. Tout est axé sur le protagoniste, les décors et détails sont insignifiants. J'ai quand même aimé l'illustration de Dieu et quelques expressions de visage.
Il y a beaucoup de références cinématographiques qui, pour moi, n'apportent rien à l'histoire, sauf à se dire « tiens, je le connais celui-là ».
Quelques scénettes m'ont franchement interloquées comme celle de Tintin devenu le capitaine Tintin portant la casquette et le capitaine Haddock devenu Haddock et affublé de la fameuse chevelure à houppette. Où en est l'intérêt ?

Peut-être n'ai-je rien compris à ce livre.
Heureusement, tout n'est pas perdu puisqu'à la fin de l'album, l'auteur décortique, explicite les différentes sortes d'humour et ses choix, intellectualise son travail. J'avoue avoir encore moins compris cette démarche.

Autrement, un bel album, une belle couverture et je suis curieuse maintenant de lire d'autres avis.
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Quand l'inspiration n'est plus là, mieux vaut arrêter. Il ne suffit pas de clamer vouloir arrêter la connerie et il ne suffit pas non plus de s'en prendre aux « bourgeois » pour se rendre légitime à l'écriture alors qu'il n'y a plus rien à dire. Certes, la connerie et l'esprit dominant (que certains appellent donc encore « bourgeois » avec un retard de plusieurs siècles) sont des luttes acceptées d'éternité : il sera toujours difficile de demander à quelqu'un souhaitant les mettre à mal de ne pas s'exprimer à ce sujet. Ce n'est pas pour autant qu'il ne sera pas possible de reconnaître qu'aucune véritable intrigue ne soutient cet album, que les blagues répétitives deviennent rapidement lourdes quand elles ne sont pas, tout simplement, dénuées du moindre aspect comique. Daniel Goossens explique en postface que « Cognard utilise l'humanisme avec une grande maladresse ». Cognard ou Goossens ? La maladresse est en effet perceptible mais elle semble vouloir se mettre du côté du « bien » et en perd tout intérêt. Les blagues dérisoires sur Dieu, auquel tout un chapitre sera même consacré, ne font que brasser les éternels clichés de la contestation libertaire progressiste (la fameuse « bourgeoisie » que Goossens disait vouloir combattre ?).


Le manque d'inspiration qui fait le thème de cet album est donc patent aussi bien sur le plan du scénario (mais à la limite, cela aurait pu n'être pas un problème) que sur le plan des blagues en elles-mêmes qui sentent bon le gauchisme soixante-huitard qui n'a jamais su se reconnaître comme son propre ennemi : le bourgeois. La postface restera la partie la plus intéressante de cet album. Nous pourrons comprendre la démarche qu'a voulue suivre Daniel Goossens, bien qu'il ne me semble pas qu'elle transparaisse en actes dans l'album.
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Robert Cognard est un vieil humoriste à court de gags. Son préféré : un poilu en tutu faisant le danseur en patin est complètement éculé. Toute la société semble contre lui.

C'est certainement un album que je n'aurai jamais lu si on ne me l'avait pas offert, car je sais que j'ai souvent du mal à rentrer dans ce genre d'univers. Et effectivement je n'ai absolument pas compris où voulait nous emmener l'auteur. Au départ je me suis dit "bon le Robert c'est un impulsif, un comique raté, et il est mis au rebut et on va avoir une critique des dérives de la société version humour" mais si ça démarre comme ça, cela part vite en cacahuète. On plonge petit à petit dans l'absurde, c'est un enchaînement de situations sans queue ni tête que je n'ai vraiment pas trouvé drôles. Bref je me suis ennuyée, j'ai même eu du mal à ne pas sauter quelques dialogues.
Le dessin marche bien avec le ton humoristique mais on ne pas dire non plus que je l'ai apprécié. Par contre j'ai trouvé la colorisation assez sympathique, crayonné couleurs pastels, elle est la seule touche délicate dans cet album que j'ai trouvé dénuée de sens.
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critiques presse (6)
LeMonde
31 août 2022
Le nouvel album du dessinateur ouvre sur un monde où l’humour grince, la satire mord et le rire est fou.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LigneClaire
25 juillet 2022
Bon, c’est vrai on a tardé à parler de ce qui sera l’album de l’année, en nettement moins traumatisant que Le Petit Frère. Il faudrait élever une statue à Daniel Goossens car il a ouvert La Porte de l’Univers.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDGest
21 juillet 2022
Brillant, méticuleusement construit et rempli de moments pas piqués des hannetons, La porte de l’univers en fait simplement trop. Ni raté, ni réussi, l’album démontre principalement que le dérisoire n’a pas besoin de justification ou d’explication pour exister et étonner.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
07 juin 2022
Un excellent album acidifiant qui nous ouvre la porte sur un univers humoristico-cérébral particulièrement subjuguant auquel nombre d’artistes des 7e et 9e art ont adhéré. Pourquoi pas nous ?
Lire la critique sur le site : Sceneario
Bibliobs
16 mai 2022
Sakamoto days est un manga à la fois drôle et badass. [...] Les découpages sont très dynamiques, les situations rocambolesques, Sakamoto utilise souvent les décors lors des combats.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
ActuaBD
08 mai 2022
Au centre de cet album, le sentiment de déclassement : Robert Cognard est un humoriste en fin de carrière. Mais alors dans le genre pathétique : mal rasé, pas franchement lavé, il sent un peu l’alcool et surtout, il n’a plus aucune idée, mais aucune !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Car ceux qui construisent un mur pour arrêter le torrent de la connerie ont raison. Et ceux qui ajoutent de l’eau au torrent qui fait écrouler le mur de la connerie se trompent. Ceux qui ont choisi le mur avaient le nez creux. Et c’est la poule qui a fait l’œuf. Et pas l’inverse comme le prétendent ces crétins de communistes. J’ai donc envoyé mon fils ajouter une pierre au mur qui arrête le torrent de la connerie. C’était clair dans mon esprit, comme projet, mais mon fils est maladroit. Il ne sait pas se débrouiller avec les gens, il s’emporte facilement. Il a fait une installation avec des planches et des clous, pour frapper l’imagination. Il y avait une rupture, un message. Il y avait un discours. C’était un dispositif assez frontal, avec son protocole, mais complètement immersif. Les artistes contemporains, avec leurs trucs et leurs machins, on dirait des éboueurs, mais ils frappent l’imagination pour les siècles des siècles. Quand je l’ai vu gravir sa colline pleine de Romains avec ses planches, je lui ai dit : fous-moi ça à la poubelle. Et vous savez ce qu’il m’a répondu ? Il m’a répondu : Père, pourquoi ? Pourquoi m’as-tu abandonné ? Sublime… Mais les hommes n’ont pas compris le sens profond du message de mon fils. Ce message, c’est que quand les bras levés, la souffrance atteint un paroxysme intolérable, on doit pouvoir les baisser. Essayez d’installer un lustre au plafond, que c’est vraiment de la camelote, et vous comprendrez ce que je veux dire. Ill est rentré tout cabossé de son installation à dispositif frontal avec protocole immersif. Ensuite, il est reparti. Depuis, je n’ai pas de nouvelles.
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Oooh Corto Maltese ! Mais alors vous rêvez d’être emmenée par un beau marin ? Vous aussi, vous êtes attirée par la lumière ? Il n’existe pas d’âme vraiment simple et pure ? Vous savez, Corto Maltese, c’est juste le prestige de l’uniforme. Le p’tit foulard, les p’tits galons, la casquette de marin… Les vrais marins, ça se pomponne pas. Ça a pas l’temps pour la galipette. Y a donc que moi de lucide ? Si Corto Maltese avait eu le même succès avec une casquette Pernod, j’aurais dit Chapeau l’artiste ! C’est facile quand on est marin et beau. Moi, vous croyez qu’on me ferait une gâterie à l’œil avec la casquette de Corto Maltese ? On ferait la fine mouche, oui !
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Moi, je veux exprimer le rire brut ! Celui des misérables et des damnés ! Celui du peuple, des gens qui mangent des pommes de terre ! Celui des jambes poilues sous un tutu, du violon qu’on scie mais qu’on n’entame pas, de la punaise sur la chaise. Je veux faire sentir le glissement de la peau de banane sous le patin à roulettes. Un comique, c’est pas un génie, nom d’une pastèque en slip ! C’est un écorché vif, prêt à se déculotter pour le public ! Einstein pour faire rire, il tirait la langue. C’est ça l’génie ? Un sous-Zavatta ? Moi, je tirais la langue à quatre ans comme Mozart !
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Victime de la société bourgeoise ? Mais la société bourgeoise ne vous oblige pas à faire le pitre, monsieur le révolutionnaire. Elle vous offre la possibilité de métiers honorables, comme avocat ou médecin, qui feraient de vous un bourgeois comme les autres.
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Dans une société démocratique où plein de connivences sont en conflit, la plus facile à laquelle se convertir, celle qui attire instinctivement les esprits, est l’humanisme. L’humanisme est une connivence comme les autres, pas une théorie scientifique avec obligation de résultat. Son envie de dominer, l’humaniste la fait passer pour un combat juste, dans des scénographies manichéennes. L’humanisme ne s’embarrasse pas de justification intellectuelle, ne fait pas d’hypothèse, il a toujours raison.
Les connivences qui ont des conflits d’opinions avec l’humanisme sont souvent obligées de se tortiller dans des justifications louches que l’humanisme aime à réprimander de ses yeux ronds indignés. Il vaut mieux être celui qui se scandalise que celui qui s’énerve. En démocratie, la politique ayant horreur du vide et comme il n’y a pas de dictateur, c’est l’humanisme qui prend le pouvoir. Il y a des gens qui utilisent l’humanisme avec une grande méchanceté.
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Vidéo de  Goossens
A l'occasion d'une exposition sur l'auteur et dessinateur Goossens, organisée pour le festival Quai des Bulles à Saint-Malo en octobre 2023, Nicoby et Olivier Maunaye sont allés à sa rencontre dans son atelier de l'Oise.
Daniel Goossens revient sur son travail de dessinateur, de ses dessins d'enfant à la carrière qu'on lui connaît notamment chez Fluide Glacial.
Réalisation : Nicoby et Olivier Maunaye
© 2023 Quai des Bulles
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