Que l'on soit humain ou démon, que l'on soit dragon, loup, elfe, séraphin ou bien nain, nous sommes tous faits de chair et de sang. Nous sommes tous aussi doués de sensibilité, nous signons lorsque nous nous blessons, nous pleurons lorsque nous souffrons. Des futilités aux yeux de la majorité qui sont la preuve que nous logeons tous à la même enseigne, que nous sommes tous plus semblables que nous voulons bien l'admettre. Pourtant, nous nous haïssons et nous entretuons pour de vils motifs tels que la différence de culture, d'idéaux, de choix ou d'apparence.
Sur le point de mourir, il regarda son assassin et lui parla haut et fort : « Toi qui portes en ton cœur haine et désarroi, je ne te hais point. Je te confie notre monde, te voilà désormais roi. Je prierai depuis les cieux pour que tu t’en montres digne, pour que ton peuple te donne l’amour qu’il n’a jamais su me donner. Va, ne le déçois pas ».
"Hier n'est plus et demain ne sera peut-être jamais. Mais aujourd'hui est bien réel et, pour que demain se fasse, vivre ce jour comme s'agissait du dernier est essentiel." Zerkan Valren.
Elle avait un beau visage, un sourire radieux et chaleureux. De magnifiques cheveux de feu ondulaient et tombaient en cascade sur ses épaules. Ses gestes gracieux l’hypnotisaient comme au premier jour. Toutefois, en comparaison de son rire mélodieux, ce n’était rien. Pour elle, il donnerait sa vie à bien des égards. Elle faisait partie de ces personnes qui jamais ne l’avaient jugé et l’acceptaient pour celui qu’il était vraiment. Car son apparence atypique lui valait la malveillance d’un grand nombre de ses pairs. Ou peut-être son ascendance était-elle à l’origine de leur aversion ? Ou bien les deux, il l’ignorait. En tout cas, cette haine l’avait jadis fait souffrir. Par chance, ceux qui l’avaient recueilli dans sa prime jeunesse lui avaient prodigué tant d’amour, inculqué tant de sagesse qu’il avait surmonté la méchanceté de tous ces ignares.
Aujourd’hui, il était solide comme un roc, quoique parfois colérique. Aujourd’hui, il avait à ses côtés sa bien-aimée, cette merveilleuse femme à la chevelure de braise. Elle s’appelait Sheena et, elle aussi, elle l’aimait. Et comme chaque jour où le temps était clément, ils flânaient au sommet de la colline sur laquelle était bâtie la maison de son enfance, devenue foyer de leur vie d’adultes.
Mais, d’un autre côté, il marchait aussi d’un pas ferme à l’encontre de ces deux tourtereaux assis dans l’herbe. Il brûlait de rage et de malice, comme toujours, et il jubilait intérieurement pour ce qu’il s’apprêtait à faire. Toute son attention était rivée sur cet homme aux yeux hors du commun, au regard si particulier ; ceux qui le croisaient s’en trouvaient bien souvent démunis. Il s’approcha de lui, empoignant son épée à s’en blanchir les phalanges.