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Critique de migdal


Ayant emprunté à un ami ce livre devenu introuvable, j'ai lu avec intérêt la thèse de Sylvain Gouguenheim qui démontre comment la culture grecque a survécu aux grandes invasions, à la chute de l'empire romain d'occident, aux conquêtes arabes du haut moyen âge et valorise le rôle des émigrés orientaux, notamment syriens, qui ont emporté dans leurs bagages l'héritage antique et l'ont transmis à l'Europe. Ces réfugiés étaient chrétiens, juifs ou incroyants et nullement convertis à l'Islam.

Cette migration compléta les échanges, jamais interrompus, avec l'empire romain d'orient où le melting pot byzantin reste un phare de la pensée jusqu'à sa chute en 1453 qui date la fin du moyen-âge.
Par ailleurs, en occident, les moines du Mont Saint Michel, dont Jacques de Venise, traduisent en latin l'oeuvre d'Aristote au XII siècle et ces travaux qui ont survécu aux révolutions et aux guerres sont archivés et consultables en notre XXI siècle.

Ces faits prouvent que le monde arabe eut un rôle minime et postérieur dans la transmission des connaissances antiques en mathématiques, médecine, philosophie, et science. L'auteur rappelle que le mode de pensée islamique est un filtre qui génère indifférence ou rejet du raisonnement abstrait et s'interroge sur la perméabilité d'une civilisation à l'autre car TRADUIRE n'est pas seulement un problème linguistique, c'est un défi plus élaboré qui suppose que les concepts et les principes soient compris et partagés à l'unisson (pensons par exemple à la condition féminine).

Alors d'où vient la légende que le soleil d'Allah illumine l'occident ? En partie du National Socialisme comme le prouve (en Annexe 1) l'auteur en dévoilant le CV de Sigrid Hunke, formée par Himmler avant d'être admise au conseil des affaires islamiques du Caire d'où elle a propagé ses thèses.

L'Europe médiévale, malgré les invasions et les pillages, n'est nullement un « âge sombre », mais une période où la culture antique a semé les germes de la Renaissance permettant ainsi de développer progressivement la civilisation née à Athènes, Byzance, Jérusalem et Rome.
C'est le mérite de Sylvain Gouguenheim de souligner la valeur de cet héritage et de rendre hommage aux humbles passeurs que furent les moines, notamment ceux du Mont Saint Michel.
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