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Critique de Eric76


Comme il est difficile de parler de ce livre. Lire le « Rivage des Syrtes », c'est comme pénétrer dans une cathédrale. On est ébloui par la majesté de ces lieux chargés d'histoire ; on avance dans un silence recueilli ; on se sent humble ; on est hors du temps.
C'est un roman intemporel qui évoque la chute irrémédiable de la principauté d'Orsenna, pays imaginé par l'auteur. Un « pays de légende », un vieux pays, ankylosé, boursouflé, dont l'élite végète dans des palais déserts et moisis. Un peuple harassé, mais pétri de bonnes manières ; un peuple qui n'a plus de rêves, plus d'Histoire, qui a peur de son ombre et des soubresauts inquiétants qui agitent le Farghestan, son ennemi héréditaire. Un « pays de légende » si proche du notre !
C'est un roman minéral où les roches battues par tous les vents, les ruines ancestrales pénétrées de vieilles légendes, les palais inhabités et sans âme, les pas qui résonnent sur les dalles usées par les ans tiennent plus de place que les Hommes qui se contentent de passer, ombres éphémères et inquiètes.
C'est un roman désespéré avec comme seule issue la débâcle. Dès les premiers mots, ont la sent, on la voit venir, puis on l'espère car, à tout prendre, mieux vaut le désastre, cet écroulement soudain plutôt que de crever ensablé.
C'est un roman où l'on s'égare facilement, tant le chemin est étroit et tortueux, tant la brume qui nous enveloppe est épaisse.
Beautés figées et style baroque. Lecture difficile et exigeante. J'ai eu cette impression fugace, car tout est entouré de voiles et de brumailles, d'avoir frôlé du doigt quelque-chose d'essentiel liée à mon histoire, à mes vies antérieures, que sais-je, et d'être à certains moments touché par la grâce.




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