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Critique de Allantvers


Pour avoir entendu il y a quelques années lors d'une lecture publique « à l'aveugle » les premières lignes du Rivage des Syrtes et avoir été instantanément happée par sa musicalité sourde et son mystère, je pressentais que la découverte de ce livre serait une aventure particulière : hors des normes, exigeante, mais d'une densité rare. Cette première approche m'a aidée à aborder ce livre réputé difficile en m'ayant en quelque sorte préparée à ne pas appréhender la difficulté ou la crainte de l'ennui d'une intrigue que je savais peu développée, car la certitude était là de vivre a minima une pure expérience littéraire de qualité exceptionnelle.
Pressentiment confirmé dès les premières pages, dans lesquelles je me suis laissée couler avec délices, sans tout à fait lâcher prise car la prose sophistiquée de l'auteur requiert une attention constante ; les phrases, longues et profondes, vous enserrent comme des lianes ou des nuages de brume pour vous enfoncer dans l'atmosphère de torpeur vaguement oppressante du récit. La découverte de la chambre des cartes, deuxième ou troisième chapitre du livre, est une expérience que je ne suis pas prête d'oublier.
Bien sûr j'ai peiné sur quelques longueurs et autant d'incompréhensions. Mais la puissance d'évocation est telle, l'écriture multidimensionnelle qui vous fait voir, sentir, ressentir chaque lueur et chaque ombre, chaque brise de vent et chaque morsure du soleil, qui lève des ombres au fur et à mesure qu'elle se déploie pour en révéler de plus obscures encore, cette écriture porte en elle un tel pouvoir d'envoûtement que, chose rare me concernant, j'ai accepté de renoncer à analyser et comprendre ce dont au fond il retournait dans cette histoire de guerre larvée, de bout du monde, d'attente nerveuse et angoissée d'un cataclysme libérateur.
Je vais donc laisser ces sensations se sédimenter et maturer en moi avant que n'en remonte, peut-être, le sens.
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