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Critique de Taraxacum


Il y a plusieurs années de cela, j'avais déjà eu l'occasion de lire le Roi pêcheur. J'en gardais un souvenir enchanté mais, soyons honnête, assez flou, et j'étais curieuse de voir si la seconde lecture me happerait de la même façon.
Dans le château endormi de Montsalvage, le roi Amfortas et ses chevaliers attendent la venue du Pur, le chevalier qui sera le roi du Graal. Amfortas aurait pu l'être, sans doute, s'il n'avait chuté en tombant dans les bras de Kundry, envoyée par le magicien Clingsor précisément dans ce but. Depuis, son côté saigne et le Graal attend, et c'est là que débute la pièce, alors qu'un jeune chevalier inconnu vient de pénétrer dans la forêt entourant les lieux.

Évidemment, le déroulement de la pièce, ses thèmes, la confrontation du Roi pêcheur et de Perceval n'avaient plus la saveur de la surprise de la première fois. Cela n'empêche que j'ai de nouveau été charmée par ce texte, par la beauté de l'écriture de Julien Gracq, par la façon dont il travaille le thème si classique du Graal, par l'atmosphère extraordinaire qu'il offre à cette pièce. Montsalvage, on y est, on y croit, on a l'impression d'être pris aussi dans son ombre, et en même temps, quand paraît le Pur, on en vient aussi à se demander si c'est une si bonne idée... La pièce tourne toute entière autour d'Amfortas, plus qu'autour du classique chevalier errant qu'on voit si souvent dans les oeuvres inscrites dans l'histoire de la Table Ronde et cela donne une perspective très différente sur le thème: chez Gracq, le Graal est trop pur, trop terrible pour ce pauvre monde et c'est finalement la confrontation de l'humain et du divin que Perceval va devoir affronter ou refuser.

Une excellente pièce, pas assez connue.
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