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Critique de Myrtle


Myrtle
09 décembre 2012
Seth Grahame-Smith récidive dans l'art du décalage avec une uchronie. Après avoir adapté Orgueil et préjugés à la sauce zombie, il réécrit l'Histoire américaine en y glissant des vampires prêts à tout pour servir leurs intérêts… Mais est-ce qu'Histoire et fantastique sanglant font-ils bon ménage ?

« le carnet commençait par ces six mots aussi absurdes que fascinants : Ceci est le journal d'Abraham Lincoln. »

Dès l'introduction, le lecteur est intrigué et accroché. L'auteur nous révèle qu'un mystérieux homme – Henry, un personnage clé du roman – lui a confié des carnets rédigés par Abraham Lincoln lui-même en lui demandant de rétablir la vérité. Cette biographie est découpée en trois parties : l'enfance du président, son combat contre les suceurs de sang et son accession au pouvoir. Nous découvrons alors qu'Abraham Lincoln a développé très tôt une haine contre les vampires – sa mère ayant été volontairement infectée par l'un d'eux – et qu'il a parcouru le pays avec sa hache pour les exterminer un par un !

Le lecteur est au courant du moindre épisode de la vie d'Abraham et de ses proches, et en apprend beaucoup sur ses amitiés, ses amours et tous les deuils qu'il a vécus, imputables aux vampires ou non. le récit est entrecoupé d'extraits de son journal intime et de photographies et peintures de l'époque – joliment falsifiées –, où l'on voit notamment le futur président trônant avec sa hache au milieu d'un tas de vampires ! Ainsi, cette biographie est étonnante tant elle est complète et ne néglige aucun moment de la vie de son sujet, tout en glissant de-ci de-là des combats contre les vampires…



Un petit peu d'ennui parmi de très bonnes trouvailles

Même si l'on ne peut que s'incliner devant cette idée de génie de mêler les vampires à la grande Histoire de l'Amérique, force est de constater que l'ennui pointe parfois le bout de son nez. Est-ce parce que l'Histoire évoquée ici est foncièrement américaine et exclut le lectorat français qui ne la connaît pas suffisamment ? Peut-être que le roman garde trop son sérieux ?

Pourtant, certaines idées sont particulièrement bien trouvées : Abraham Lincoln rencontre Edgar Allan Poe et tous deux échangent leurs connaissances sur les vampires, le romancier étant complètement exalté et le politicien consumé par la haine. On apprécie également l'implication logique des vampires dans cette époque : ils deviennent des esclavagistes pour avoir de la nourriture à portée de crocs, et ils investissent la politique pour obtenir de plus en plus de pouvoir.

L'auteur n'est pas non plus avare en scènes d'action et nous offre régulièrement de sanglants combats. Grâce à l'entraînement et les indications de son ami de longue date, Henry, – le même vampire qui aurait contacté Seth Grahame-Smith – « Abe » a pu tuer de nombreux vampires, qui tentaient de se mêler aux innocents humains.

Malgré des personnages et une histoire crédibles, certains passages historiques sont un peu longuets, notamment les responsabilités successives d'Abe en politique et les différentes positions des politiciens lors de la guerre de Sécession… Mais, la toute fin recèle une ingénieuse dernière surprise, faisant intervenir une autre grande figure historique, plus contemporaine cette fois-ci !

Lien : http://www.actusf.com/spip/A..
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