Au contraire, elle apprécie ce répit pré-mortem. Elle comprend malgré tout dans quelle situation elle se trouve. Elle se moque d'être là : "Ici cela coûte plus cher de faire survivre les gens que de les enterrer". La nuit est déjà tombée, mais la chaleur n'en reste pas moins étouffante, et seule une faiblarde ampoule permet de distinguer les contours de la pièce. Un enfant fait alors son entrée et secoue la captive de ses petits bras.
- Réveille-toi étrangère ! Tu dors depuis des heures et des heures ! Tu as assez dormi, allez !
La jeune femme entrouvrit légèrement les yeux puis les plissa, aveuglée par le peu d'éclairage ambiant. Elle se redressa lentement, du mieux qu'elle put, malgré les hématomes divers et variés tapissant son corps....
Ce n'était pas là l'ordre des choses, c'était le chaos de l'injustice !
Ainsi donc, la vérité était ailleurs…
Nous serons les maîtresses du Monde, car nous avons le pouvoir et celles qui possèdent le pouvoir président aux destinées de l' Humanité.
– Je m'en vais, ce sont des fous ici. Je vais mourir si je reste là. Je rentre chez moi !
– Mais c'est interdit ! Tu vas avoir des ennuis !
– Je m'en moque ! Je préfère prendre le risque plutôt que de rester dans cet enfer.
La pire malédiction dont un être puisse souffrir et celle de ne connaître personne. C'est cela que nous allons répandre sur le monde.
Les semaines passèrent et la vie au château continua son cours, dans la chaleur de l'été. Les pensionnaires progressèrent très vite, acquérant de grandes quantités de savoir dans de nombreux domaines et n'eurent de cesse d'améliorer leurs capacités physiques, grâce à un travail acharné. Les larmes et la sueur continuèrent à couler à flots, mais les efforts des enfants en furent toujours récompensés. Rapidement, la discipline régna en maître sur l'Académie et de solides liens de sonorité unirent chacune d'entre elles, sous le bienveillant regard de mademoiselle Haendel, restant en admiration devant les performances de ses petites protégées. ...