Citations sur Aliénor, Episode 1 : L'origine de toutes les haines (12)
Il était minuit lorsqu'elles sortirent du bois. Elles levèrent alors les yeux et contemplèrent la magnifique voûte stellaire s'offrant à elles. Au centre du ciel, une majestueuse étoile indiquait le chemin de l'Orient. Alexia la fixa, montra un léger sourire, puis des larmes vinrent couler le long de ses joues d'enfant. Mais cela n'avait plus rien à voir avec ses pleurs de gamine : elle était submergée par la beauté d'un astre si petit et qui pourtant brillait si fort à ses yeux. Elle en ignorait la raison, mais elle ressentait un étrange lien avec cet événement. Un profond sentiment de déjà-vu immergeait son âme, dans une torpeur teintée d'une nostalgie trop improbable pour une petite n'ayant guère eu le temps de connaître l'idée même de souvenir... Ce fut la tête haute que l'on laissa nos trois amies à leurs rêveries...
De temps en temps, certains les suppliaient de leurs laisser la vie, les mains sur la tête. Mais ils connurent le même sort : les inexorables moissonneuses de mort devaient avoir leur ration d'âme : c'était là, leur seule raison d'exister.
Elle fut gagnée par un sentiment de toute-puissance qui la fit frémir de plaisir. Alors, s'extirpa d'elle un rire maléfique qui retentit dans toute la bâtisse, glaçant d'effroi chacune de ses occupantes. Au cœur de l'hiver, le mal enveloppa la demeure de ses bras ardents...
De la trahison, naît la déception, de la déception, la colère et " Pour la trahison, c'est la fureur qu'ils récolteront ! ", pensa-t-elle, l'espace d'une irréversible seconde.
Nous nous devons de porter le droit d'ingérence à un degré et une envergure jusqu'alors jamais vus. Vous croyez sûrement un tel exploit impossible, mais il existe une faille : les femmes, Messieurs, les femmes. Ce sont elles qui, de tout temps, ont réussi à exercer leur pouvoir par l'intrigue, à travers tous les grands régimes de l'Histoire.
Au cœur de l'hiver languissant, le mal enveloppa la demeure de ses bras ardents...
A chaque seconde, Alexia se délectait un peu plus de cette oasis de quiétude dont elle espérait, dans un instant de pure folie, ne jamais revoir la fin...
" Notre histoire commence là même où prend fin tout espoir. Nous sommes l'un de ces tristes jours de début de vingt et unième siècle, sous le soleil d'un pays paradisiaque au beau milieu des Caraïbes, Haïti. Cela fait longtemps que le repère à touriste a cédé la place à la misère et à la guerre. "
Ainsi, le domaine fut plongé dans l'obscurité de cette nuit sans lune, augurant d'un bien sombre présage...
Alors, se tenant droit et le menton haut, malgré ses joues rayées de larmes, elle avança vers la porte de la voiture qui lui était ouverte au bout de l’allée. Elle releva sa jolie robe bleue que sa mère avait achetée pour l’occasion, renoua ses longs cheveux châtains et grimpa avec difficulté dans la berline paraissant si haute à ses yeux d’enfant. Le véhicule démarra et la petite, debout sur la banquette arrière, essuya son petit nez en trompette malmené par son chagrin, puis observa une dernière fois sa maison devant laquelle ses parents se serraient mutuellement dans leurs bras, comme pour ne pas chuter dans l’abîme du désespoir. À mesure que la route défilait, le ciel s’éclaircissait, tel un signe du destin lui promettant des jours meilleurs.