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Critique de Bouteyalamer


Dans son entreprise de haute technologie, Christa Kristofersson se distingue par son autorité et sa froideur. L'intrigue commence par une visite à sa mère, institutionnalisée pour une indifférence totale à son environnement, et, à ce titre, considérée comme démente. Christa pratique un prélèvement génétique chez elle, puis chez ses fils jumeaux. Elle en tire une mutation qui la prédispose à la maladie de Damásio, une maladie génétique inconnue d'OrphaNet et de MedLine mais qui rend hommage au vulgarisateur des neurosciences : une forme familiale, sévère et progressive d'alexithymie, l'incapacité d'exprimer et de ressentir les émotions. L'affection est ici définie dans un mélange d'obscurité et d'invention verbale : « En l'absence de réactivité de leur humeur, les personnes souffrant d'athymhormie semblaient dénuées de motivation — désir ou angoisse —, comme si elles vivaient un grand vide mental. La perte de l'activation intérieure inhibait leur capacité de décision spontanée : il leur manquait le bouton “on” sur leur télécommande psychique. Pour terminer en beauté, l'émoussement du ressenti et de l'expression émotionnelle désagrégeait les interactions affectives des patients, avant de les condamner à un retrait social et à une irrémédiable apathie ». Comme attendu, Christa finit mal, mais Andrew, son assistant vocal devenu symbiote, va gérer pour elle son « tableau périodique des affects ». La seconde partie du roman se passe en 2099, entre les jumeaux déshérités au profit d'Andrew.

Il y a des trouvailles et de l'humour cynique comme dans le Neuromancien de Gibson. L'autrice a un style alerte quand elle ne se pique pas de détails, de diversions, de parenthèses, de guillemets et de notes de bas de page.
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