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Critique de Oliv


Oliv
16 février 2015
Ceux qui connaissent mes goûts savent que la Russie, bien que je n'y aie jamais mis les pieds, est l'un de mes territoires d'exploration littéraire favoris. Et dans ce pays, je me sens de plus en plus attiré par la mystérieuse Sibérie, cette région vaste comme un continent, dont la toponymie nous est si peu familière qu'elle semble tirée d'un monde imaginaire : les régions de Touva, de Daourie, de Primorié, les villes de Soussouman, de Vanino, de Tchita, les Monts Saïan et Sikhote-Aline... Sauf qu'à la différence de Cédric Gras, je me contenterai de rêver à ces endroits, que lui a réellement parcourus et dont il a tiré ce récit de voyage.

Premier point qu'il est nécessaire d'éclaircir : le titre. "Le Nord, c'est l'Est", cela apparaît limpide quand on découvre que pour les Russes le Nord est moins une notion purement géographique qu'une affaire administrative. "Sever", le Nord, ce sont ces terres encore sauvages où l'on peut voyager des jours durant sans rencontrer âme qui vive (hormis des ours et des tigres), là où le quotidien des hommes est si rude que le pouvoir central est contraint d'y favoriser l'émigration par des primes et des salaires avantageux, en bref : le Nord, il s'agit grosso modo de la Sibérie, quand bien même celle-ci se trouverait à l'est du pays.

De l'immense masse sibérienne, Cédric Gras s'est surtout intéressé à la frontière méridionale, autrement dit le "Nord" qui se trouve au Sud-Est de la Russie. A pied, en train, en avion, en auto-stop, le voilà donc parti dans ces confins de la Fédération où se mélangent les peuples slaves, mongols, chinois, et une multitude d'ethnies autochtones telles que les Bouriates ou les Toungouses.

Je n'ai encore jamais lu un livre sur cette région qui ne soit pas passionnant, et celui-ci l'est, assurément. le seul reproche que je lui adresserais, c'est d'être trop court. A peine plus de 200 pages pour une telle expédition, ce n'est pas assez. On en voudrait le double, voire le triple ! Il faut dire que l'auteur n'est pas de ceux qui s'étendent, qui s'étalent, qui s'écoutent parler : il y a dans son écriture de la concision, parfois une sorte de retenue, et ce n'est pas forcément un défaut. Mais on aimerait passer plus de temps avec ces amis d'un jour rencontrés au hasard d'un chemin, on aimerait déambuler plus longuement dans les rues de ces villes du bout du monde ; hélas ! les présentations sont à peine faites qu'il faut déjà rejoindre une gare pour aller voir ailleurs. Ceci étant, lorsque l'on regrette qu'un voyage ne fût pas plus long, n'est-ce pas le signe qu'il fut agréable ? J'avais déjà repéré "Vladivostok", le précédent ouvrage de Cédric Gras ; cette courte virée en sa compagnie m'aura donné envie d'y retourner.

Merci aux éditions Libretto et à Babelio de m'avoir permis de lire cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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