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Critique de Artelode


Je ne pensais absolument pas lire ce livre. Enfin, pas tout de suite… Et encore moins en écrire un article ! Seulement voilà, il fallait que je vous raconte les circonstances de mon achat. D'où la chronique…

Imaginez. Un samedi matin, vous sortez de la boulangerie, baguettes sous le bras (pains au chocolat aussi… et quelques pâtisseries…). Vous vous dirigez vers la maison de la presse pour acheter votre journal (quelques magazines aussi…) et là, vous tombez nez à nez avec une dame âgée qui ressemble comme deux gouttes d'eau à votre grand-mère. Pendant que vous lisez (comme d'habitude) la quatrième de couverture de tous les bouquins de l'espace librairie, celle-ci vous lorgne intensément par-dessus ses lunettes à bords épais, se dirige ensuite vers vous, le pas confiant et l'oeil vif, et vous affirme, en pointant du doigt Nos étoiles contraires : « Ce roman-là, il faut le lire ! ». Vous essayez alors d'engager une discussion, mais les réponses sont laconiques, le regard se fait perçant. Que faites-vous dans un cas pareil ? Eh bien, vous dites « Oui Madame », vous achetez le bouquin et ressortez de la boutique, en ayant oublié le journal et les magazines. J'exagère à peine…

Voilà comment Nos étoiles contraires s'est retrouvé dans ma bibliothèque… Et si je recroise un jour Madame le Doigt Pointé et le Regard Perçant, je la remercierai tant ce livre m'a émue.

Au-delà des limites

"[…] je me suis demandé si ce qu'on dirait de moi après ma mort se résumerait […] à mon combat héroïque, comme si je n'avais rien fait d'autre de ma vie que d'avoir le cancer."

Dans Nos étoiles contraires, Augustus et Hazel se rencontrent dans un groupe de soutien dirigé par Patrick, dont le cancer lui a « pris ses couilles ». Entre deux séances, il y a plus ou moins de monde. Tout dépend de la nature, de la lourdeur des traitements, la mort est parfois passée par là…. Les deux jeunes gens vont s'aimer passionnément, sans faire toute une histoire de ce cancer qui les dévore de l'intérieur, car ils refusent de se définir, d'être définis par la maladie. Un échange de livres sera à l'origine d'un séjour à Amsterdam, chapeauté par la mère d'Hazel, au cours duquel une entrevue prévue et très attendue, mais pour le moins étrange, va avoir lieu… La littérature, toujours la littérature, apparaît en filigrane, telle une musique incessante et salvatrice, pour ainsi dire…

Ces adolescents ou jeunes adultes vivent pleinement, posant un regard singulier sur l'amitié, l'amour, les relations humaines et le monde. Qu'en est-il de la vie lorsqu'elle semble devoir – vouloir – s'arrêter, à plus ou moins long terme, alors qu'elle démarre tout juste ou presque ?

"Certains infinis sont plus vastes que d'autres."

Nos étoiles contraires n'est pas un roman larmoyant, absolument pas moralisateur. Bien au contraire, il agit comme un kaléidoscope d'émotions, nous fait nous sentir pleinement vivants, en tant que la fiction ouvre sur une multitude de possibles. Réalisme et imaginaire se croisent joliment.

De l'humour, une écriture poétique et efficace

Au fil des pages, des dialogues sérieux ou décalés, rythment le récit. Hazel et Augustus aiment les mots, nous font partager et savourer leurs jeux littéraires. Les adultes – entre silences, sous-entendus de circonstances, soupirs, pleurs, rires ou tentatives de rationalisation – entourent de bienveillance et d'amour les deux protagonistes. Les réactions, les maladresses des uns et des autres sont touchantes, les situations charmantes et désarmantes.

S'il est toutefois difficile de s'ôter de la tête cette maladie qui leur colle à la peau – Hazel se déplace toujours avec sa bombonne d'oxygène – on ressort un peu déboussolés mais heureux de cette lecture qui a le mérite de soulever des thèmes très durs mais de nous faire sourire, rire et réfléchir sur nous-mêmes...

Un excellent roman ! Un coup de coeur !
Lien : http://lecalepindunelectrice..
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