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Critique de Edwige94


Je retiendrais les mots de Markus Zusak au sujet de ce livre : « Un roman sur la vie, la mort et les gens qui se retrouvent coincés entre les deux » et je préciserais que les « gens » sont des ados ce qui change la donne. En effet ces enfants que la maladie rend matures plus vite qu'il ne faudrait ont pleinement conscience qu'ils peuvent mourir, puisque leurs copains tombent comme des mouches autour d'eux et que leurs parents suintent l'angoisse et la tristesse, mais ils réalisent surtout qu'ils ne vont pas vivre. L'auteur s'appuie essentiellement sur ce fil rouge : quelle aurait pu être ma vie si je n'avais pas été malade ? Aurais-je aimé avec passion, réalisé mes rêves ? Et puis il y a l'autre question existentielle : pourquoi eux ? Pourquoi le cancer prend dans ces pinces ces êtres sans défense que sont les enfants ?
Hazel lit en boucle « Une impériale affliction » de Peter van Houten, elle a 17 ans et va mourir d'un cancer qui attaque ses poumons et la fait souffrir à chaque respiration. Augustus a le même âge, ils se rencontrent lors d'une réunion d'un groupe de parole. Ils tombent amoureux mais Hazel s'autorisera-t-elle à aimer persuadée qu'elle mourra avant Augustus qui lui est en rémission ? « le truc avec la souffrance, c'est qu'elle exige d'être ressentie, a acquiescé Augustus en me regardant », la souffrance tant physique que morale. Et puis aimer, c'est se projeter dans l'avenir.
Hazel est comme les personnages d'« Une impériale affliction », suspendue en mode pause. La rencontre avec l'auteur à Amsterdam va lui révéler la force de l'amour d'Augustus et lui faire prendre conscience qu'elle doit vivre le temps qui lui est compté au lieu de l'imaginer comme dans un roman. « Vous, enfants malades, êtes inévitablement stoppés : vous êtes condamnés à vivre le restant de vos jours comme les enfants que vous étiez au moment de votre diagnostic, des enfants qui croient à une vie après la fin d'un roman. Et nous, adultes, cela nous fait pitié, alors nous payons pour vos traitements, pour vos machines à oxygène. Nous vous nourrissons alors qu'il y a peu de chance que vous viviez assez longtemps pour… Vous êtes les effets secondaires d'un processus évolutif qui fait peu de cas des vies individuelles. Vous êtes une expérience de mutation ratée. » dit l'auteur Peter van Houten à Hazel et Augustus lors de leur rencontre. La cruauté et la force de ces mots permettent à Hazel de s'autoriser à aimer et de comprendre qu'il n'y a pas toujours de causalité aux atrocités de la vie mais qu'il y a obligation d'en assumer les conséquences : « Après tout, les jeunes atteints d'un cancer sont les effets secondaires des mutations incessantes qui permettent la diversité de la vie sur la terre », « J'ai compris alors que les hommes ne peuvent se satisfaire de rêves réalisés, car il reste toujours l'idée que tout peut être refait, en mieux. »
C'est aussi ce que je dirai de ce livre où John Green nous indique de nombreuses voies de réflexion philosophique sur la vie, la mort et sur ce que nous en faisons, utilisant parfois l'humour, privilégiant toujours la profondeur des sentiments et la beauté intérieure mais qui me laisse penser que ce n'est pas tout à fait abouti.
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