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Critique de ThaliaCaldin


Nos Étoiles Contraires (The Fault In Our Stars) est un roman de John Green qui est paru en 2012. C'est l'histoire d'une jeune fille de 33 demi-années (16 ans et demi), Hazel, qui est atteinte d'un cancer de la thyroïde stade 4. Depuis qu'elle a 13 ans, elle fête ses demi-anniversaires. Elle fait cela car elle sait qu'elle ne pourra pas atteindre un âge “normal”. Tous les jours, un chariot portant une bonbonne d'oxygène suit Hazel. Son dernier traitement semble avoir arrêté l'évolution de la maladie. Malgré cela, Hazel sait qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre.
Chaque semaine, sa mère la traîne à un groupe de soutien fréquenté par d'autres jeunes atteints du cancer. C'est là qu'elle rencontre Augustus. Gus est beau, grand et en bonne santé : tout le contraire d'Hazel. Seule sa jambe artificielle témoigne son début de cancer des os, en rémission depuis un an. Hazel et Augustus vont rapidement se trouver des points communs, notamment en matière de littérature, et, avec le temps, ils vont tomber amoureux l'un de l'autre. Pour elle, le temps est compté, mais leur histoire d'amour est plus forte que la maladie et elle les entraîne dans des projets fous, ambitieux et surtout pleins de vie.

Voici un extrait du livre, un de mes préférés. Il s'agit de la première rencontre entre Hazel et Augustus. Cela se passe à une séance du groupe de parole, présidée par Patrick.

“ – Augustus, peut-être aimerais-tu partager tes peurs avec le groupe ?
[…]
– J'ai peur de l'oubli, a-t-il répondu sans attendre. J'en ai peur comme un aveugle que je connais a peur du noir.
[…]
– Quelqu'un aimerait rebondir là-dessus ?
Cela faisait trois ans que je ne fréquentais plus d'établissement scolaire. Mes parents étaient mes deux meilleurs amis, le troisième était un écrivain qui ne connaissait même pas mon existence. J'étais plutôt timide, pas du genre à lever la main. Et pourtant, pour une fois, j'ai décidé de m'exprimer. J'ai levé à demi la main, ce qui a rendu Patrick fou de joie.
– Hazel ! s'est-il aussitôt écrié.
Il devait croire que j'allais enfin parler à coeur ouvert, entrer vraiment dans le groupe. Je me suis tournée vers Augustus Waters, et il s'est tourné vers moi. Il avait des yeux d'un bleu translucide.
– Un jour viendra, ai-je dit, où nous serons tous morts. Tous. Un jour viendra où il ne restera plus aucun être humain pour se rappeler l'existence des hommes. Un jour viendra où il ne restera plus personne pour se souvenir d'Aristote ou de Cléopâtre, encore moins de toi. Tout ce qui a été fait, construit, écrit, pensé et découvert sera oublié, et tout ça, ai-je ajouté avec un geste large, n'aura servi à rien. Ce jour viendra bientôt ou dans des millions d'années. Quoi qu'il arrive, même si nous survivons à la fin du soleil, nous ne survivrons pas toujours. du temps s'est écoulé avant que les organismes acquièrent une conscience et il s'en écoulera après. Alors si l'oubli inéluctable de l'humanité t'inquiète, je te conseille de ne pas y penser. C'est ce que tout le monde fait.
Je tenais ça de mon troisième meilleur ami cité plus haut, Peter van Houten, le mystérieux auteur d'Une impériale affliction, le livre qui était ma bible. À ma connaissance, Peter van Houten était la seule personne qui a) semblait comprendre ce que ça faisait de mourir alors que b) il n'était pas mort. Mon intervention a été suivie d'un long silence au cours duquel j'ai regardé se dessiner sur le visage d'Augustus un grand sourire, pas le petit sourire boiteux du garçon qui se la joue sexy, mais son vrai sourire, trop large pour sa figure.
– Mince, a-t-il dit tout bas. Tu n'es pas banale, toi, comme fille.”

C'est un livre qui, s'il parle du cancer n'est pas, comme on pourrait s'y attendre, triste et morbide. L'humour est très présent, malgré le caractère dramatique de l'histoire. Comme il est dit sur la quatrième de couverture “Alors qu'on craint ne ressentir que de la tristesse en le refermant, ce livre nous fait aimer la vie plus que jamais.” On pourrait le qualifier de “belle leçon de vie” mais je pense que c'est bien plus qu'une leçon de vie. Ce livre nous permet de nous rendre compte de la chance qu'on a d'être vivant ; oui, en fermant ce livre on se sent vivant, immortel : infini. À travers Hazel, on comprend son combat, sa lutte contre son cancer. Sa lutte contre elle-même. Bien qu'elle soit aussi adapté à un public plus mûr et averti, c'est une lecture idéale pour un(e) adolescent(e), car on s'identifie très facilement aux personnages. Hazel n'est pas qu'une cancéreuse, elle est aussi une ado comme les autres
Ce n'est pas un livre écrit pour les cancéreux ou les non-cancéreux ; c'est un livre dans lequel tout le monde peut se reconnaître. Qu'importe qui nous sommes, d'où l'on vient, la lecture de ce livre nourrit notre âme. Vers la fin du livre, il y a un moment où on s'arrête, et où on comprend. Quoi ? Pourquoi ? Je ne suis même pas sure que l'auteur le sache. Toujours est-il qu'on se sent plus riche intellectuellement parlant. C'est ce genre de livre qui nous suit toute notre vie, glissant ses mots dans notre esprit et nous faisant sourire dans n'importe quelle situation. John Green, s'il n'est pas encore très connu aujourd'hui, sera demain à la littérature pour adolescents ce que Harry Potter est à la littérature pour enfants. Ces livres qu'on relit 10 ans plus tard, ces livres qu'on redécouvre inlassablement, ces livres qui marquent nos esprits comme nous voulons marquer l'histoire.
Enfin, si je devais donner une note à ce livre sur une échelle de 1 à 10, je donnerais 9. Car, comme Hazel, je garde le 10 en réserve.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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