Recherche coloc - Emmerdeurs, râleurs, lovers... s'abstenir !

Je tente de répondre mais il glisse ses clés et son portable dans ses poches, puis se dirige vers la porte d’entrée en énonçant sur un ton détaché :
je rentrerai tard. Je ne suis jamais là le vendredi soir. Au cas où tu aurais envie d’avoir mon emploi du temps aimanté sur le frigo… 

« - Tu es prête?
- Pour quoi?
- Tes oreilles sont ouvertes ?
- Qu'est-ce que tu... Je t'aime, Ada! Reste avec moi, ne pars pas! Jamais!
- Quoi?
- Mais putain, qu'est-ce que je pensais? Les saintes- nitouches n'ont rien à faire à Boston!
- Brody..
- Tu m'aimes, non ?
- Oui...
- Moi aussi. Moi aussi, putain! Moi aussi!
Il hurle, je ris et je pleure à la fois, ses mains me serrant follement contre lui
- Je pensais que je n'avais pas de famille, me murmure-til, des sanglots dans la voix. Mais j'en ai une! Depuis six mois, c'est toi ma famille. Toi, ta moustache, tes bonbons, tes blessures, tes dessins, tes mots doux, tes regards durs, ta bouche qui me rend dingue, ton corps qui me prive de sommeil..
- Brody, je te préviens, tu ne peux pas me dire des trucs comme ça et changer d'avis dans deux jours, deux semaines ou deux mois, soufflé-je dans son cou.
- Jamais de la vie. Je ne respire plus, sans toi..
- Et ton grand projet sur l'lle de Man?
- Mon grand projet, c'est toi. Toi et moi, on a une revanche à prendre sur la vie! On va lui montrer de quoi on est capables, à cette garce!
- Si tu me lâches en plein vol, je te tue.
Il se marre…. avant de me soulever du sol et de me serrer plus fort encore. »

« - Tu es une femme avec une âme d'enfant, une
moustache rousse, une étrange manie de donner des petits prénoms aux choses et une incapacité totale à écouter qui que ce soit.
Son accent irlandais chuchoté et son sourire moqueur tout près de mon visage me font un effet fou. Je lâche la mèche de cheveux que je venais de coller en travers de mon visage, comme une barrière entre lui et moi.
- Cette phrase était beaucoup trop longue, j'ai arrêté de t'écouter après « femme », répliqué-je »

« Ethel, je suis foutue! Incapable de savoir si mon architecte est gay ou pas. De quelle couleur sont ses yeux. S'il me drague ou s'il est juste sympa. Si c'est un serial killer ou seulement un emmerdeur. Et s'il me plaît plus qu'il ne m'horripile…. ou l'inverse. Viens me chercher, steuplé! »

« J'ai tant aimé cette ville, ce quartier, cette rue, cet immeuble. 10, Golden Lane, me revoilà. »

Au milieu de notre pause commune derrière le supermarché, je me retrouve quand même à apprendre à cette mère adolescente de 17 ans que je suis attirée par un mec gay.
Le monde à l’envers.
– Je ne suis même pas sûre qu’il le soit… confessé-je. Peut-être bi ?
– Tu lui as posé la question ?
– Bien sûr que non !
– C’est parce que les gens ne savent pas se parler qu’ils ne se comprennent pas ! bougonne la grande sage.
– Mais je ne peux pas lui demander ça, Ailis… Qu’est-ce que vous avez tous à croire que c’est si facile ?!
– Donne-moi son numéro, je lui demande, moi !
– Tu touches à ce téléphone, tu meurs !

[Tu me crois si je te dis que son tattoo a disparu ? Les décalcomanies, c’est plutôt homo ou hétéro ?]
[C’est surtout interdit au-delà de 10 ans…]