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Critique de andras


andras
18 décembre 2017
Dans son roman "Viva" Patrick Deville évoque le séjour que Graham Greene effectua au Mexique en 1937 et rapproche la Grande Roue Ferris qui est omniprésente dans le roman "Au dessous du volcan" de Lowry et celle qui, à Vienne, fournit le décor d'une des scènes clé du roman (et du film) "Le 3eme homme". J'ai donc saisi cette occasion pour lire ce roman que j'avais récupéré quelques semaines plus tôt dans une boite à livres, heureuse coïncidence. En fait de roman, il ne s'agit à proprement parler que d'un scénario pour le film que Carol Reed a réalisé en 1947 avec Orson Welles dans le rôle de Harry Lime. Lire le scénario sans avoir vu le film (comme c'est mon cas) est un peu frustrant car on sent que l'auteur va au plus court, ne s'embarrasse guère de psychologie et laisse au réalisateur, au directeur musical (Anton Karas) et au directeur de la photographie (Robert Krasker) le soin de de rendre sensible les rapports étranges entre les protagonistes avec, en toile de fond, l'atmosphère glauque de Vienne, administrée à cette époque par quatre puissances étrangères, les russes, les américains, les britanniques et les français. Si la lecture de ce scénario m'a un peu déçu (et notamment sa fin), il me tarde néanmoins de voir enfin ce film.

Dans l'édition du Livre de poche, on a droit à un "bonus" : le scénario écrit par Greene pour un autre film de Carol Reed, "Première désillusion" (The Fallen Idol en VO). Et c'est une très bonne surprise car ce scénario-là m'a davantage captivé que celui du "3ème homme" : Philippe, un garçon de 7 ans, dont les parents sont partis en vacances pour quinze jours, est resté dans la grande demeure familiale à la charge du majordome Baines et de sa femme, une personne autoritaire et très à cheval sur les principes. Baines, qui a baroudé de longues années en Afrique, confie à Philippe qu'il n'est pas heureux en ménage. Philippe, très fier de la complicité qui s'établit entre lui et le majordome, va découvrir que la jeune personne que Baines fait passer pour sa nièce est en réalité sa maîtresse (prénommée Emmy dans le scénario et Julie dans le film, le personnage étant interprété par la superbe Michèle Morgan). Mais Mme Baines n'est pas une femme à s'en laisser compter et les choses vont très mal tourner...

J'ai pris davantage de plaisir à lire le scénario de "Première désillusion" que celui du "3eme homme". Mettre le jeune garçon comme témoin des turpitudes de ce couple de domestiques, en l'absence de ses parents, puis ensuite comme acteur dans la résolution du drame (après une errance dans la ville à la résonance toute psychanalytique) rend l'histoire très poignante. Peut-être y a-t-il chez Greene une réminiscence de "Ce que savait Maisie" de Henry James ? C'est en tout cas un texte qui m'a vraiment séduit.

Notation : 6/10 pour le 3eme homme et 8/10 pour Première désillusion, donc au final 7/10 pour les deux réunis.
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