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J'ai apprécié l'évaluation par l'auteur de l'apport du cinéaste Carol Reed avec lequel il a travaillé à son propre roman en même temps que le cinéaste réalisait le film que nous connaissons tous avec la musique d'Anton Karas "Le joueur de cithare.".
"En réalité le film est meilleur que l'histoire écrite car, dans le cas présent il représente l'état définitif de l'histoire."
Cela éclaire d'une façon originale l'éternel débat sur la question de l'adaptation des romans au cinéma.
L'histoire se déroule à Vienne dans l'immédiat après guerre, alors que la ville est répartie en 4 secteurs comme Berlin.
Trois personnages principaux se partagent la vedette, Rollo Martins, Calloway et Harry Lime.
Graham Greene dit de Rollo Martins, Buck Dexter de son pseudo, qu'il écrit des romans bon marché comme le cavalier solitaire de Santa-Fe.
Rollo Martins doit rencontrer son ami d'enfance Harry Lime, mais lorsqu'il arrive à Vienne c'est pour apprendre que Harry est mort renversé par une voiture.
Très vite, il acquiert la conviction qu'il ne s'agit pas d'un accident mais d'un meurtre.
Et sa rencontre avec Calloway, un officier britannique ne laisse pas de le surprendre quant aux activités de Harry à Vienne.
Les personnages secondaires du roman sont surprenants, le docteur Winkler, dont la "mince moustache noire ressemblait à une cravate de soirée", Kurtz qui "avait l'air de s'être grimé pour plaire à des écolières romanesques.", Anna Schmidt la Hongroise au père Nazi qui craint les Russes, Cooler "le type du philanthrope qu'on voit débarquer au milieu d'une épidémie de typhus.", le chauffeur à l'origine de l'accident qui a couté la vie à Harry le connaissait très bien.
Les déambulations de Rollo dans Vienne l'amènent à rencontrer de nombreux témoins et à entendre un grand nombre de mensonges. Il est pris dans une toile de demi vérités. l'histoire fait penser à John le Carré et à Eric Ambler.
Sollicité par le centre culturel anglais pour présenter ses romans, Rollo éprouve quelques scrupules à abandonner son enquête sur le meurtre de son ami.
"Chaque fois qu'on lui rappelait Mr Crabbin, malheureux représentant du service des Relations Culturelles britanniques, Rollo Martins rosissait d'ennui, d'embarras et de honte."
Rollo est seul et sa conviction n'est qu'un fantasme pour la plupart de ses interlocuteurs mais il n'en a cure, même si "la solitude marchait sur le trottoir, à son côté, parmi la foule."
Vienne est un immense marché noir dans lequel chacun essaye de tirer son épingle du jeu. Cooler un américain témoin de l'accident de Harry a mis de côté 25000 dollars avec ses combines sur des pneus. L'approvisionnement militaire attise les convoitises, notamment l'essence, et cela semble la norme...
Mais Rollo, malgré les informations de Calloway, ne peut croire que Harry se soit laisser allé à entrer dans ces trafics...
Il est convaincu que l'enquête sur l'accident de Harry a été bâclée et qu'en plus des deux témoins, il y avait "un troisième homme" sur les lieux de l'accident...
Rollo ira jusqu'au bout de son enquête et se trouvera confronté à une réalité qu'il aura du mal à croire...
Admirable !
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Pas plus emballée que ça par ce thriller/ roman noir sur fonds de mise en place de guerre froide dans la Vienne de l'après-guerre. Il faut dire que, n'ayant pas vu le film et jamais lu Graham Greene, je m'en faisais l'idée d'un roman psychologique très littéraire : tout faux !
« le troisième homme » a été écrit pour le cinéma, sous forme de roman d'abord puis transcrit en scenario par l'auteur. Cela se sent, ce roman/scenario est cadencé comme un film des fifties peuplé d'homme en complet et chapeau noir et rebondit de scène en scène à la poursuite de ce mystérieux troisième homme.
Il y a certes une atmosphère oppressante de bruits de bottes et de ville nocturne occupée par les différentes forces victorieuses, dont on perçoit les tensions, atmosphère interlope aussi avec en toile de fonds les trafics inavouables des temps de guerre. Mais tout cela va un peu vite, le traitement de l'intrigue et des personnages a quelque chose de superficiel, et s'il y a un message au-delà de ce qu'induit ce climat, je suis complètement passée à côté.
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Le troisième homme est un petit chef-d'oeuvre artistique, l'ambiance étant le moteur central du récit. Dans une Vienne d'après-guerre sous occupation alliée, l'auteur nous immerge dans une noirceur à l'atmosphère inquiétante, décrivant une ville où une tension exacerbée règne en permanence.
Oscillant entre romans policiers, opus d'espionnage et mélodrame noir, l'histoire nous livre un fil rouge conducteur avec la recherche d'un homme disparu par son meilleur ami.
Comme une sombre lumière, cette quête se transforme en un oxymore énigmatique sur la personnalité du disparu. Entre coups de théâtre rocambolesques, romance froide et chemin initiatique sur l'amitié, le récit est avant tout un extraordinaire tableau mélangeant décor expressionnisme et scénario de film noir.
Une superbe adaptation cinématographique sera faite simultanément en 1949 avec le grand Orson Welles.
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Le troisième homme - Vienne, immédiat après-guerre. La ville en ruines est occupée par les puissances victorieuses du second conflit mondial. Rollo Martins est à Vienne à la demande de son ami Harry Lime. Quand il arrive en ville, on lui indique le lieu de l'enterrement de Lime. Ainsi Harry est mort. La police évoque un accident de voiture, mais les témoignages se contredisent et Rollo pressent que la mort de son ami est suspecte. le récit est fait par l'inspecteur Calloway de la police britannique. Dans les ruines de la capitale autrichienne, les hommes se croisent et s'interrogent au sujet du mystérieux troisième homme et d'un odieux trafic de pénniciline.

Première désillusion - le petit Philippe est envahi d'une allégresse folle quand ses parents partent en vacances. Seul dans la grande maison familiale avec Baines, le maître d'hôtel, et son épouse, la gouvernante, Philippe croit toucher la liberté. Mais Mrs Baines règne en dragon sur la demeure vide et sur son époux. Baines ressase inlassablement son passé en Afrique et ses exploits. Entre les deux adultes, Philippe découvre certaines vérités gênantes: les petits secrets de Baines et les manoeuvres des grandes personnes. Pour se protéger des difficultés, il se retranche au plus profond de son enfance, au mépris de l'amitié, mais au profit de la justice.

Le style des deux nouvelles est très différent. Celui de la première est sur le mode du rapport de police, sans émotions, neutre et clinique. le second texte laisse davantage de palce à l'émotion, on s'attache davantage au petit héros. J'ai apprécié la concision des phrases et l'économie de mots.
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J'ignorais que ce roman était à la base une commande pour le cinéma, dont a été tiré le scénario du film "le troisième homme" archi-célèbre pour sa petite musique entêtante, son atmosphère lourde d'angoisse, la présence imposante d'Orson Welles et le prix du Festival de Cannes.
Si l'atmosphère de Vienne d'après-guerre est remarquablement transcrite dans ce film, il en va de même dans le roman, car Graham Greene, ayant lui-même exploré la ville en 1947, a parfaitement su en rendre l'atmosphère glauque et désespérée.
Le lecteur découvre une capitale en ruines, déserte sous la neige et la froidure de février, découpée en tranches par les troupes d'occupation : américaines, anglaises, françaises et russes, où il convient de montrer patte blanche pour circuler d'une zone à l'autre.
Dans ce monde délabré, dévasté par la guerre, suant le désespoir, il faut survivre et pour cela avoir recours à n'importe quel expédient, aussi certains n'hésitent pas à se lancer dans les trafics les plus louches et les combines les plus ignobles.

Invité à rejoindre son ami Harry Lime, perdu de vue depuis de longues années, le héros dès son arrivée à Vienne apprend que celui-ci est décédé au cours d'un accident, dont les circonstances lui paraissent peu claires. Décidé à comprendre ce qui s'est véritablement produit, il ira de surprise en surprise, à la recherche de la vérité et du troisième homme, que ce soit dans les théâtres miteux, les bars louches, les tripots, les égouts de la ville ... ou en sondant la noirceur de l'âme humaine.
Graham Greene nous offre ici un échantillon de triste humanité en symbiose avec les ravages causés à la ville par la folie des hommes.
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Dans son roman "Viva" Patrick Deville évoque le séjour que Graham Greene effectua au Mexique en 1937 et rapproche la Grande Roue Ferris qui est omniprésente dans le roman "Au dessous du volcan" de Lowry et celle qui, à Vienne, fournit le décor d'une des scènes clé du roman (et du film) "Le 3eme homme". J'ai donc saisi cette occasion pour lire ce roman que j'avais récupéré quelques semaines plus tôt dans une boite à livres, heureuse coïncidence. En fait de roman, il ne s'agit à proprement parler que d'un scénario pour le film que Carol Reed a réalisé en 1947 avec Orson Welles dans le rôle de Harry Lime. Lire le scénario sans avoir vu le film (comme c'est mon cas) est un peu frustrant car on sent que l'auteur va au plus court, ne s'embarrasse guère de psychologie et laisse au réalisateur, au directeur musical (Anton Karas) et au directeur de la photographie (Robert Krasker) le soin de de rendre sensible les rapports étranges entre les protagonistes avec, en toile de fond, l'atmosphère glauque de Vienne, administrée à cette époque par quatre puissances étrangères, les russes, les américains, les britanniques et les français. Si la lecture de ce scénario m'a un peu déçu (et notamment sa fin), il me tarde néanmoins de voir enfin ce film.

Dans l'édition du Livre de poche, on a droit à un "bonus" : le scénario écrit par Greene pour un autre film de Carol Reed, "Première désillusion" (The Fallen Idol en VO). Et c'est une très bonne surprise car ce scénario-là m'a davantage captivé que celui du "3ème homme" : Philippe, un garçon de 7 ans, dont les parents sont partis en vacances pour quinze jours, est resté dans la grande demeure familiale à la charge du majordome Baines et de sa femme, une personne autoritaire et très à cheval sur les principes. Baines, qui a baroudé de longues années en Afrique, confie à Philippe qu'il n'est pas heureux en ménage. Philippe, très fier de la complicité qui s'établit entre lui et le majordome, va découvrir que la jeune personne que Baines fait passer pour sa nièce est en réalité sa maîtresse (prénommée Emmy dans le scénario et Julie dans le film, le personnage étant interprété par la superbe Michèle Morgan). Mais Mme Baines n'est pas une femme à s'en laisser compter et les choses vont très mal tourner...

J'ai pris davantage de plaisir à lire le scénario de "Première désillusion" que celui du "3eme homme". Mettre le jeune garçon comme témoin des turpitudes de ce couple de domestiques, en l'absence de ses parents, puis ensuite comme acteur dans la résolution du drame (après une errance dans la ville à la résonance toute psychanalytique) rend l'histoire très poignante. Peut-être y a-t-il chez Greene une réminiscence de "Ce que savait Maisie" de Henry James ? C'est en tout cas un texte qui m'a vraiment séduit.

Notation : 6/10 pour le 3eme homme et 8/10 pour Première désillusion, donc au final 7/10 pour les deux réunis.
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Le Troisième homme est surtout célèbre pour le film qui en a été tiré mais vaut tout à fait la découverte en soi, pas seulement la curiosité du cinéphile. Dans une Vienne post-guerre,ruinée et occupée, coupée en quatre par les puissances victorieuses, Rollo Martins arrive sur l'invitation de son ami d'enfance Harry Lime, juste pour apprendre la mort de celui-ci. Quand la police militaire lui explique que Harry était soupçonné de trafic de pénicilline, il prend sur lui de trouver la vérité pour laver l'honneur de son ami. Seulement, les choses semblent bien embrouillées, à commencer par les circonstances exactes de la mort de Harry.

Un texte court, ramassé, avec une ambiance crépusculaire tenant autant au thème qu'à la ville en ruine, partagée comme un butin de guerre, des personnages intéressants et un suspense bien mené, le Troisième homme se révèle une longue nouvelle d'excellente qualité qui devrait être lue par tous les curieux.
Dans l'édition que j'ai sous la main, Robert Laffont 2001, il y a en plus une très intéressante préface de Graham Greene lui-même, sur la genèse de cette oeuvre, et une autre nouvelle :Première Désillusion, qui tord complètement le coeur dans ce portrait d'un enfant confronté pour la toute première fois au poids des secrets.
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Ce livre ce fût d'abord pour moi dans les années 50 une musique : celle de Anton Caras; puis je découvris le très beau (pour moi) film. La guerre froide signifiait quelque chose pour nous.
Et de fil en aiguille le livre ! l'écriture de Graham Greene me plût. J'ai lu toute son oeuvre: policier, espionnage, religion ... Ce fût l'un de mes premiers Livre de Poche (édition du 4ème trimestre 1962 et aussi le premier livre que je reliais personnellement)
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Curieux roman policier. Un rythme lent, procédant par séquences successives, dans la Vienne de l'après-guerre divisée en zones américaine, russe, britannique et française. Personnages louches, marché noir et trafics en tout genre. L'ambiance, inquiétante, est plutôt bien rendue, avec cette sensation de danger qui rôde partout et de mensonges permanents qui nimbent les personnages.

Le récitant est finalement un personnage secondaire, ne jouant qu'un rôle mineur, ce qui est assez surprenant. le héros est ce britannique à la recherche de son ami, qu'il méconnait, dont il ne s'est jamais rendu compte de la véritable personnalité (et de la véritable activité). Et c'est là que le bât blesse, car cette personnalité étonnante, qu'on sent fascinante, est à peine ébauchée. On aurait souhaité qu'elle soit plus visible, qu'elle se dévoile plus, qu'on puisse la toucher, lui donner une épaisseur. Mais elle ne fera que passer (en sifflotant), sans nous livrer tous les mystères de sa complexité.

Après ma lecture, je me renseigne, et je découvre qu'il s'agit d'une sorte de scénario pour un film que je n'ai pas vu (ou alors il y a longtemps et je ne m'en souviens plus) et publié après la sortie du film. Cette info permet de mieux comprendre la construction assez étrange du roman. Mais elle n'explique pas que le personnage de Harry Lime (le vrai mystère) ne soit pas mieux défini, exploré et exploité. Car il possède en lui un énorme potentiel romanesque. Peut-être est-ce mieux dans le film ? A voir.

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Dans le Vienne de l'après guerre Johnny Martin doit y retrouver son ami d'enfance Harry Lime. A peine arrivé, il apprend la mort de celui ci. Est elle vraiment accidentelle? Ne croyant pas à l'accident, il mène sa propre enquête.

C'est une rude tâche pour lui car dans ce Vienne morcelée entre les zones d'occupations, il ne sait en qui avoir confiance. Il aurait dû se douter que son enquête aurait des conséquences fâcheuses.

Pour savoir lesquelles, il n'y a qu'une seule chose que vous puissiez faire, celle de vous installer pour lire ce livre exceptionnel du Grand Graham Greene
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