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Critique de pile


pile
05 février 2012
A Brighton, deux bandes rivales se disputent le même territoire où racketter les bookmakers. le chef d'une des deux bandes vient d'être assassiné. Son second, Pinkie Brown, un jeune homme de 17 ans, décide alors pour le venger d'assassiner l'employé d'un journal qu'il tient pour responsable de la mort de son chef. Mais deux femmes vont être impliquées dans l'affaire. La première Rose, une jeune serveuse de 16 ans, est en mesure de démolir l'alibi que s'est forgé la bande de Pinkie. Pour la faire taire, Pinkie entame alors une relation avec elle… La seconde Ida Arnold, une femme qui a un peu flirté avec l'employé du journal juste avant sa mort, ne croit pas, contrairement à la police, qu'il s'agit d'un décès accidentel. Elle est donc bien décidée à faire éclater la vérité…

Roman écrit par Graham Greene en 1938, Rocher de Brighton était initialement un roman policier. Mais Graham Greene l'a réécrit et n'a finalement conservé que les cinquante premières pages de son récit policier. Dans la préface de la collection Pavillons poche, Graham Greene, qui devait tenir le roman policier pour un genre mineur, déclare même qu'il a regretté avoir conservé ce début de roman. J'imagine qu'en refusant l'étiquette de roman policier, il rejette l'intrigue au second plan. Il est vrai que nous savons dés le début qui a tué. Il n'y a pas dans ce roman d'énigme à résoudre. Mais ce qui intéresse Graham Greene est plutôt le destin de ses personnages : celui de Pinkie qui incarne le mal et celui de Rose, l'innocence et l'aveuglement, mais un aveuglement choisi.

Les deux personnages principaux du roman, Pinkie et Rose, sont catholiques. Ils ne vont pas à la messe mais croient tous les deux, elle au ciel et lui à l'enfer et la damnation, tandis qu'Ida ne croit qu'au surnaturel et aux superstitions. J'avoue que le rapport à la religion de Graham Greene m'échappe un peu. Il fait de la croyance de Pinkie ce qui l'entraîne toujours plus loin dans le mal. Il fait même dire à un prêtre qu'”un catholique est plus capable que quiconque de faire le mal”, car les catholiques sont “plus en contact avec le diable que les autres gens”.

Le rapport à l'amour et à la sexualité des deux personnages principaux est également un peu étrange. Chez Pinkie, il y a un traumatisme de l'enfance, celui d'avoir assisté aux ébats de ses parents. Et pour Rose, il y a l'idée de devenir, grâce à la nuit de noces, une femme à part entière, l'égale de sa mère, une femme libre, même s'il faut en payer le prix par un mauvais moment à passer.

Le langage parlé domine le roman. Mais entre deux dialogues, s'intercalent un récit et des descriptions écrits dans une langue belle et étrange à la fois, tant les images de Graham Greene sont singulières.

Je ne saurais dire si j'ai aimé ce roman. Je l'ai trouvé excellent, mais je ne me suis pas sentie de grandes affinités avec l'univers de Graham Greene. Je suis malgré tout décidée à le lire de nouveau…
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