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Critique de Soune


Fosca, une dame de 87 ans, sait qu'elle va mourir. Au cours d'un voyage en voiture de la France vers l'Italie, cette dernière raconte à Constance, une jeune femme dans la trentaine, sa vie. Elle met l'accent sur ses amours, les hommes qui ont partagé sa vie, ses amis, ses espoirs et ses déboires, la manière dont elle a ressenti les faits qui ont marqué sa vie, sans pudeur et pourtant avec toujours la beauté des sentiments. Malgré certains évènements que d'autres raconteraient avec force larmes et mines tristes, Fosca rayonne, le sourire étant sa marque de fabrique. Elle a avancé dans la vie tête haute et souriante à la recherche de ses rêves et de ses désirs qu'elle n'ignora jamais. A la veille de mourir, elle raconte à Constance, une jeune femme rencontrée quelques jours plus tôt devant une bouteille de vin blanc comment elle s'est livrée aux hommes. C'était « la seule manière de vivre » lui dit Fosca. Pourquoi tant d'empressement devant une étrangère me demanderez-vous. Ce serait si simple que de vous répondre. Non… Je ne dirai rien. L'amour se lit et se vit plus longuement qu'en révélant en une phrase le fin mot de l'histoire.
Ce livre c'est l'histoire de Fosca mais c'est aussi l'histoire de ces deux femmes dont on apprend petit-à-petit le lien qui les unit, à travers les escales qu'elles font mais également au travers des gens qu'elles rencontrent. Ainsi c'est aussi l'histoire de Constance.
Une très belle histoire d'amour se cache dans cet ouvrage au milieu de toutes les histoires qui nous sont contées. Une vie est faite de plusieurs vies? C'est en tout cas le sujet de ce court roman de 154 pages. le véritable amour naît de plusieurs histoires, nous raconte l'auteur. Fosca apprend au cours de sa vie qu'il existe en effet plusieurs sortes d'amours. « le tout », précise-t-elle, « c'est de savoir faire la différence
».

Entre gravité et légèreté, entre douceur et respect, Fosca transmettra à Constance (et j'ose dire au lecteur) le douloureux bonheur d'aimer et d'être aimé. Plus qu'un simple témoignage sur une période de sa vie, ce livre est un véritable testament sur une certaine philosophie de vie grâce à une écriture vibrante d'émotions. On en apprend sur la vie, sur les femmes et sur les hommes tels par exemple cet extrait que je trouve particulièrement beau:

«Ma vertu, c'est les hommes. Mon rythme, c'est eux. Leur douceur. Il faut juste leur en laisser la possibilité, tu sais, le droit de l'être. C'est si dur de devenir un homme : c'est pour ça qu'il leur faut cacher cette douceur. Un homme doux transporte avec lui l'enfant qu'il a été et le vieillard qu'il sera, sa violence et la fierté de savoir y renoncer. Il est plus doux qu'un père et une mère, plus doux qu'une gorgée d'eau pour qui meurt de soif. Un homme doux, c'est toute la douceur du monde, c'est la salive sur un genou écorché, et la dernière rose en décembre, et la truffe de ton chien qui te fouille le visage à ton premier chagrin."
Encore un silence. Encore un soupir. Ce qui fait la force d'un homme, c'est sa douceur. »

Une rareté littéraire jouissive qui bouleverse par sa force, son honnêteté impudique et son pied-de nez au mode de vie qui défend le manque de prise de risques.
Lien : http://aupetitbonheurlapage...
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