Quant à Saint-Germain-des-Prés, trente et un tanka sur la main d'après

Un coup de tonnerre
Dans le ciel lumineux d’août
Fend la jupe en deux
Sa peau blanche comme neige
Inonde les draps fuchsia

Envoi

Sur papier bouffant
Ivoire combien de grammes
Tracés en un jet
Quant à Saint-Germain-des-Prés
Tanka sur la main d'après

Ralentir travaux
Tanka au bord de la fête
Sur son trente et un
Avec un signe et des lettres
Parmi les cristaux de quartz

XIII

À pleines volées
L'été sème des ombrelles
Au détour de l'air
Sommes-nous là près d'Edo
Ou à Paris zéro sept

Étude de Nathanaël Gobenceaux :

« C’est un quartier-surface, c’est une église-point, c’est un boulevard-ligne. Saint-Germain-des-Prés, c’est un repère dans l’espace. » (p. 38)

Échangeur de vent
À l’Odéon rendez-vous
Bus 63
Pour Maubert-Mutualité
Là-bas l’horloge s’agite

Loin de l’herbe folle
Au crépuscule doré
Sur la chaussée brute
Entre les automobiles
Mon scooter bleu se faufile

Étude de Nathanaël Gobenceaux :

« L’espace géographique peut se mesurer en tanka. » (p. 44)

Recueil de tanka, publié en juin 2011 aux éditions du tanka francophone
Préface de Jean Orizet, de l'académie Mallarmé, photo de couverture de Oskar Landi, photographe new-yorkais.

Prix Paul Éluard 2011
Exercice original ? Oui !


Aujourd’hui, à Saint-Germain-des-Prés, il fait pschitt en tanka. Après tout, pourquoi pas ? Ça n’est ni un cocktail à bulles ni une danse de l'ours. À la cour impériale de Kyōto, le tanka, c’est une forme poétique sacrée. L’auteur, lui, à Paris réinvente le tanka urbain.


Dimanche après-midi de préférence, à feuilleter chez soi.