Départ pour la fin du XIXe siècle. le jeune Lajos Ligeti, apprenti architecte, décide de quitter Vienne et la maison parentale pour gagner Budapest, l'autre capitale du bicéphale empire d'Autriche-Hongrie. Il y découvre une ville bien différente de Vienne, peu développée, où tout reste à faire, et donc à construire. le jeune homme va devoir batailler pour s'y faire une place et tenter d'imposer son style et ses idées architecturales. Mais à la fois juif et étranger dans une société dans laquelle l'antisémitisme et le nationalisme s'exacerbent, son parcours ne sera pas sans risques ni embuches.
«
Art nouveau » est une vraie réussite. J'avais quelques appréhensions liées à la thématique architecturale, qui n'est pas particulièrement mon domaine de prédilection. Mais
Paul Greveillac parvient à la rendre de manière très vivante et dynamique, compréhensible aussi ! L'atmosphère générale du livre est très bien rendue et on à vraiment l'impression de naviguer au sein de cette période charnière de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. On ressent bien l'affaiblissement de l'empire d'Autriche-Hongrie, sa société rigide et corsetée, vestige d'un temps déjà révolu, mais aussi la montée des nationalismes et de l'antisémitisme, portant en germe les deux conflits mondiaux du siècle qui nait tout juste. L'écriture de l'auteur semble d'ailleurs taillée pour son sujet et son époque, avec juste ce qu'il faut de finesse et de raffinement pour prolonger l'immersion du lecteur.
Au final, on prend beaucoup de plaisir à suivre le parcours architectural et humain de Lajos Ligeti, entre grandeur et décadence. Une très jolie découverte.
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