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Citations sur Art Nouveau (31)

Les sociétés ne se délitent pas sous la charge des sollicitations égoïstes. Elles pourrissent sur pied, faute d'avoir su faire bourgeonner le mystère. Nous avons faim de tabous. Nous nous mourons de la pauvreté de nos rêves. En leur absence, nous sommes de grands orphelins à l'ombre de nos désastres intimes. Nous achoppons à nous construire, parce que nous le voulons trop. Nous avons voulu nous convaincre qu'il n'est rien de valeur qui ne soit tangible. Parce que c'était facile. Parce que c'était idiot. Parce que nous manquons, peut-être, de courage. De désir. Nous étions, déjà, pomme, plutôt qu'Adam, ou Ève. Fruit vert, ou blet, dont la gratuité est absurde.
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Prise de panique, sans plus personne pour la tenir en bride, la haridelle qui tirait la carriole sur laquelle reposait le catafalque et le cercueil s'emballa. Elle fonça droit devant elle. Le mort eut la frayeur de sa vie.
(page 114)
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La faillite d'un régime est avant tout celle de ses élites. Les raisons, les prémices de la chute d'un empire, sont peut-être à chercher dans ses salons mondains.
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Aucun art, semble-t-il, n’a tout à la fois réifié, aimé, idéalisé, sanctifié les femmes autant que l’« art nouveau ». Il s’est épanoui dans une débauche de sensualité et de vie, avant que de pourrir dans l’horreur et la mort de la guerre. Comme si la balance de l’Histoire avait, sur un coup de tête, décidé qu’il était grand temps de mettre fin aux frivolités.
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Le rêve a la fragilité du miracle. Il n’est pas d’illusion si vacillante, ni si nécessaire. Les empires ne meurent pas de leurs blessures de guerre. Ils s’écroulent dès lors que la machine à rêve faillit.
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Si l’importance de l’architecte n’est pas encore pleinement appréciée, c’est parce que le langage qu’il utilise pour s’adresser au public est, dans la plupart des cas, complètement inintelligible.
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Si la respectabilité, dûment acquise ou pas, va souvent de pair avec un carnet de commandes fourni, il est en tout cas avéré que la mauvaise réputation éloigne systématiquement les affaires.
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"La faillite d'un régime est avant tout celle de ses élites. Les raisons, les prémices de la chute d'un empire, sont peut-être à chercher dans les salons mondains."p.176
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A l'équidistance du pont François-Joseph et du pont des Chaînes, le cabinet occupait le quatrième étage d'un immeuble récent. Il fallait attendre l'après-midi pour que la lumière naturelle éclaboussât les pièces. C'était alors un éblouissement. Les langues de feu du fleuve, en contrebas, se reflétaient dans les hautes vitres en venaient miroiter sur les moulures du plafond. Dans l'été indien, fumer sur les balcons devenait un plaisir du roi. On attendait que le soleil se couchât, sur l'autre rive, en caressant l'espoir fou que la mécanique céleste se déréglât, que le désir de soir fût suspendu au bon vouloir de Dieu.
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Pourquoi, au fond, chacun voulait-il sa propre pierre tombale ? Les hommes laissaient-ils tous sur la terre une marque si indélébile, si personnelle, qu'elle dût être jetée à la face des générations futures ? Ou bien, justement, leurs sépultures étaient-elles des caches-misères ? Des cris de désespoir face à la splendide amnésie de l'Histoire ? Des poing dressés, contre le trop juste rouleau compresseur de l'oubli ? Lajos Ligeti n'aimait pas les cimetières. Il était malhonnête, à son sens de construire pour ceux qui n'avaient plus droit de regard. Pour lui, toute sépulture était kitsch.
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