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Critique de tynn


tynn
13 septembre 2018
Après Les Âmes Rouges, immersion dans le système totalitaire soviétique, Paul Greveillac m'a de nouveau conquise avec ce dernier roman qui donne des visages à la grande mutation sociale que fut la République populaire de Chine en 1950.

Par la vie de son personnage principal, petit paysan du Sichuan doué pour le dessin, c'est une projection documentée qui s'associe à un souffle romanesque maîtrisé. Traversant les soubresauts de la Révolution culturelle, Tian Kewei poursuit une route personnelle semée d'embûches (famine, misère, famille bouleversée, dénonciations, persécutions), à travers 50 années de communisme, où la violence du terrorisme d'Etat est toujours au coin du chemin.

Artiste à la fois reconnu, ignoré puis à nouveau sorti du placard aux hasard des fluctuations politiques, Tian poursuivra vaille que vaille une adhésion au système jusqu'à devenir membre du Parti, plus par instinct de survie pour lui et ses proches que par idéologie.
C'est son fils qui ouvrira la porte à la contestation pour le meilleur et le pire, reniant ainsi les choix de ses ainés.

Captivant du début à la fin, Paul Greveillac est un conteur à la plume aisée, lyrique, capable de raconter la violence des faits et la détresse des êtres, tout en parsemant son récit d'aphorismes assez bien troussés et de fulgurances comiques. Au-delà de l'immersion dans la Chine de Mao et dans la politique de ses successeurs, s' ouvre aussi une réflexion sur l'utilisation de l'Art comme arme de propagande.

Un excellent livre romanesque sur fond historique qui se démarque dans le panorama éditorial actuel, trop tourné sur l'autofiction à mon goût.
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