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Tian Kewei, fils de paysans moyen-riches, est repéré par le chef des gardes rouges qui, après la famine liée au Grand Bond en avant, sévissent dans son village. Laissant sa famille et l'Himalaya pour rejoindre les Beaux-Arts de Pékin, le jeune artiste talentueux va connaître un destin exceptionnel.

Comme dans tout bon régime autocratique dans la République Populaire de Chine, fondée par Mao Tse Toung en 1949, règne l'arbitraire, la délation, la corruption, les exécutions sommaires, les tortures, qui broient l'individu et réduisent sa marche de manoeuvre à peu de chose. Un monde où soumission et compromission permettent à certains comme Kewei, peintre paysan devenu peintre du régime pendant la révolution culturelle, de passer du statut d'esclave à celui de membre du Parti, en participant à l’édification de l’art prolétaire dévoué tout entier au régime.

Après un début difficile (un style trop alambiqué à mon goût) j'ai aimé l'histoire de Tian qui rappelle, avec réalisme et poésie, la terrible mise au pas des Chinois par Mao Tse Toung. L'application d'une idéologie à l'origine de la « rééducation » et la mort de paysans — affamés par la collectivisation — et de citoyens soupçonnés d'être des « droitiers ».

Inutile de dire que les victimes ont été multiples, comme pendant la révolution, nommée assez ironiquement culturelle qui en 1966, avec les gardes rouges, a consolidé le pouvoir de Mao, en éliminant des milliers d'intellectuels, élites et cadres du Parti. Une violence à laquelle l'État chinois n'a pas renoncé, comme l'attestent les événements de la place Tian'anmen.

Assurément, un roman d'un grand intérêt pour qui veut tenter de comprendre un pays qui n'a pas fini de nous étonner.
 
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Une découverte impromptue, époustouflante, au fil des flâneries de cette rentrée littéraire, et je n'ai pas résisté à ce roman, mettant en scène la Chine des années 50,avec au centre l'enfance et l'existence d'un paysan-peintre, Kewei...


Son propre père, paysan était doué et passionné par la peinture... Il eut une
existence terrible car il n'était pas assez docile avec le nouveau régime
de Mao...mais il aima son fils, lui transmis ce qu'il pût... car même sa
femme trouvait que c'était un malheur , une fatalité que leur fils aime
dessiner comme son père !!

"Xi Yan répondait que ça ne servait à rien, l'école , qu'on n'y enseignait pas comment devenir un bon paysan. Yongmin regardait tristement son fils. Il pensait au contraire que l'éducation était importante. Qu'il fallait que son fils apprît à lire et à écrire. Pour mieux savoir peindre et atteindre à la "Triple perfection "- alliage de la peinture, de la calligraphie et de la poésie". (p. 43)


Un roman d'une grande force dramatique et documentaire sur la longue période de bouleversements et de terreur distillée par le Grand timonier, des années 50 aux années 70...

Cette histoire ne peut que marquer les lecteurs tellement elle est terrible, sans la moindre ouverture vers un ailleurs !!! le périple de cet enfant de paysan doué pour le dessin nous prend "aux tripes " !...
Il parviendra à survivre juste grâce à ses dons, mais il ne connaîtra jamais la liberté, ni la possibilité de gouverner son destin !

Cette année particulièrement... j'ai lu plusieurs textes sur la Chine, le régime de Mao, la politique de l'enfant unique... mais celui-ci, écrit par un écrivain français est un véritable uppercut ...
Nous , lecteurs, avons froid dans le dos... de lire cette surabondance de barbaries, d'exactions provoquées par un parti ou un système politique, qui s'érigent en "Vérité unique" , pendant de si longues années !!...

Au nom d'une seule idéologie, tout est permis pour annihiler la liberté de penser... de chaque Chinois !! Très peu de livres en dehors du Petit livre rouge, qu'il faut savoir par coeur... sans parler de l'art qui ne sert qu'à célébrer le culte de la personnalité de Mao...

Très égoïstement, en parcourant ces destinées individuelles broyées par un système, nous ne pouvons que louer d'être né dans un pays démocratique, où les individus sont libres, et possédant un minimum de droits !

L'impression d'étouffer dans cette toile d'araignée, cette propagande constante du grand timonier, du soir au matin... qui dénie tout libre- arbitre à son peuple. Notre peintre-paysan n'a pas le moindre choix. Il opte pour le moindre mal... Il obéit en évitant de réfléchir, juste pour "sauver sa peau" !!!...

Un roman d'une très grande densité... impossible à oublier. Même si j'ai infiniment apprécié, je serai contente, après cette lecture, de me plonger dans un univers plus léger!!!

Notre héros ou anti-héros, Kewei, au fil d'années de souffrances, humiliations, vexations, dressages intensifs, parviendra grâce à sa docilité et ses talents de peintre ,au sommet du Parti; Cela sera à son tour de juger, rejeter , réprouver ou censurer telle ou telle oeuvre !!.

Comme il arrive dans des circonstances extrêmes... Les victimes deviennent à leur tour des bourreaux... Kewei... n'en arrivera pas là, et encore...la propagande maoïste, la peur et parfois la terreur, la misère...le broiera, lui fera oublier l'indépendance et la bienveillance contre-révolutionnaire de son père paysan-peintre, "moyen-riche"...Pour atteindre les honneurs et la considération sociale, plus de sentiments, ni de réactions aux injustices...Un individu, talentueux, brisé par un système totalitaire...

Et quelle sombre ironie que ces termes proclamés à chaque instant du quotidien des chinois , pendant de longues années: cette fatidique "Révolution culturelle prolétarienne", qui assujettira tout un peuple, et massacrera la culture à coups de censure , d'embrigadement, de morts et d'emprisonnements... ...sous le joug d'un seul homme , Mao Zedong !!

"Kewei, dans Pékin, vaquait désormais avec l'assurance de qui est devenu intouchable. du statut d'exécutant, il avait accédé à celui de mandataire. Il avait partout l'illusion de s'être extirpé de sa condition de subalterne. Et partout, il le montrait... Sommes-nous maîtres de nos destins, esclaves de nos egos ? Maîtres de nos rêves, esclaves de ce qui les concrétise ?
Le printemps ne réchauffait pas encore le monde dans ses paumes que Kewei, dans la foulée de son acceptation au Parti, intégrait déjà le département de la Propagande. (...)
mais ici, on ne peignait pas. On décidait ce qu'il fallait peindre. Ici, on gouvernait l'art. "(p. 299)

Bravo à l'auteur... le style, les multiples informations, les personnages bien campés, et attachants, la poésie lorsqu'il est question de la beauté, de la peinture, de la nature ou de l'enfance...etc. On peut également "saluer" la connaissance très approfondie de l'auteur pour son sujet ...

Inutile de préciser mon grand intérêt pour ce roman, vu l'abondance des citations déjà transmises , et encore, ...en me freinant...!!

Je reste très curieuse des écrits et des thématiques de cet écrivain, auquel
je trouve un talent certain et des sujets passionnants , "compacts"... comme la censure, la perte de liberté, la culture enrégimentée... Je pense que ma prochaîne lecture sera "les âmes rouges" , sur la période post-stalinienne, où la censure sévit sur la culture , et plus spécialement sur le Cinéma et la Littérature ! "Les âmes rouges" sont parallèlement, à la fois une ode à l'Amitié et à la dissidence !!...

Des sujets brûlants et universels...
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Je me suis levée très tôt ce matin pour terminer les soixantes pages restantes de ce roman qui m'a scotché du début à la fin.
Je pensais écrire mon avis dans les jours à venir, mais je n'ai pu me résoudre à partir au travail sans parler de ‘Maîtres et esclaves' qui est pour moi un coup de coeur.

L'histoire se déroule dans la Chine des années 50, au moment de la construction de la République Populaire. Les communistes ont enfin le pouvoir et leur travail de propagande peut commencer : façonner les gens pour les rendre esclaves de l' idéologie communiste, confisquer les propriétés sans se soucier de la pauvreté extrême, utiliser l'art et la littérature pour ‘ attaquer et détruire l'ennemi'…
C'est Kewei, un garçon doué pour le dessin qui leur fournira l'occasion. Fils d'un paysan moyen- riche, il doit peindre pour servir la grande cause. Ce sera un long et douloureux voyage pour Kewei, mais ainsi pour d' autres personnages dont le lecteur fera la connaissance au fur à mesure de l'histoire.
Maîtres et esclaves est un roman poignant et très documenté qui mêle avec habilité la fiction et la réalité historique. Il y a des passages d'une grande beauté poétique, des extraits qui expriment tout ce que je ne peux pas écrire dans cette chronique spontanée. Je posterai probablement quelques unes des citations restantes, si l'opportunité se présente…
A lire sans tarder !
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Je ne peux que rajouter ma voix au concert de louanges qui a salué ce roman depuis sa parution en librairie.
Richement documenté sur la vie quotidienne, Paul Greveillac nous offre une Histoire de la Chine à travers la peinture au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, art de propagande ou art de résistance.

Tian Kewei naît en 1950 dans un petit village du Sichuan.
Dès son plus jeune âge, le garçonnet n'a qu'une obsession, dessiner inlassablement du matin au soir, suivant en cela les traces de son père, propriétaire terrien, jugé gravement subversif par la République populaire. Soucieux de se libérer de l'emprise paternelle, Kwei s'emploie à rester dans le moule afin de ne pas déplaire aux autorités.
Les idéologies, le régime totalitaire, la peur, les dénonciations, l'asservissement, tout est détaillé et raconté avec force et puissance tout comme les conséquences de la Révolution culturelle.

« Maîtres et esclaves » est roman dense, parfaitement documenté, servi par une écriture précise et agréable.
Kewei et les personnages secondaires sont complexes, souvent sombres, parfois tendres, mais tellement attachants que l'on a envie de les plaindre même si parfois on les déteste, ils ne laissent jamais indifférents. Ils sont décrits avec cynisme et un soupçon de cruauté, mais tellement de réalisme, qu'ils semblent être là, tout près, et nous font réagir en voyeur de leurs tourments ou de leurs turpitudes.

Paul Greveillac a le talent rare de mêler la grande histoire à la petite, sans jamais perdre le lecteur ni le lasser tant son propos est limpide.
En ce qui me concerne, arriver à me passionner avec un roman ayant pour toile de fond la Révolution culturelle chinoise n'était pas gagné.
C'est pourtant totalement réussi.





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[Lu dans le cadre d'une opération Masse critique Babelio]

Né en 1950 dans une famille de paysans « moyens-riches », Kewei dessine et peint, d'instinct, depuis sa plus tendre enfance. En 1958 (Kewei a 8 ans), le « Grand Bond en Avant » - qui fera 45 millions de morts - s'abat sur la Chine, suivi, quelques années plus tard (1966) de la Révolution culturelle : époque de terreur absolue avec les Gardes Rouges puis la guerre civile, le bannissement des « quatre vieilleries » (les vieilles idées, les vieilles coutumes, les vieilles habitudes, la vieille culture), le petit Livre rouge, les dénonciations entre voisins et au sein des familles, les autocritiques et humiliations publiques, les lynchages, les jugements expéditifs et les exécutions sommaires…

Repéré par un Garde Rouge pour son talent de dessinateur, Kewei, désormais pensionnaire au « centre culturel pour l'édification des masses » apprend la peinture à l'huile et le portrait de propagande ; il sera ensuite étudiant en agronomie, avant d'intégrer les Beaux-Arts de Pékin, sur ordre du pouvoir. Ostracisé par ses camarades et ses professeurs en raison de ses origines sociales « suspectes » de paysan moyen-riche, il apprend à étouffer sa sensibilité d'artiste, à dissimuler sa tristesse et sa nostalgie (la nostalgie est un sentiment « bourgeois »), pour réussir à s'intégrer et, tout simplement, à survivre.

L'une de ses estampes, « La mariée parle », repérée par l'épouse de Mao, change son destin : c'est le début d'une ascension qui conduira jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir celui qui est « devenu l'aspirant dignitaire aux dents longues » (p. 264), celui qui, à force de reniements, de trahisons, de bassesse et de flatterie, saura se construire au sein du Parti une position inattaquable d'impitoyable censeur pour toute une génération d'artistes… quitte à y laisser son âme et son coeur, pour son plus grand malheur.

Du "Grand Bond en Avant" jusqu'à nos jours, Paul Greveillac dresse avec ce roman extrêmement documenté et saisissant de réalisme le portrait d'un monde d'une violence inouïe où règnent en maîtres la peur, le fanatisme, la corruption, l'arbitraire, la lâcheté et l'absence de toute forme de loyauté et d'honneur. Mais au-delà de ce parcours historique - que j'ai trouvé assez époustouflant - des heures les plus sombres de la Chine communiste, il explore également deux thématiques extrêmement riches et complexes : d'une part le dévoiement d'une vocation soumise à la terreur de la dictature et la destruction d'un talent confronté aux nécessités de la survie ; d'autre part le processus de manipulation des consciences qui transforme une victime a priori innocente en serviteur zélé et consentant de ses persécuteurs, au point de devenir elle-même, à son tour, un bourreau entièrement dévoué au régime qui l'a détruite.

« Maîtres et esclaves », ou comment faire partie des uns ou des autres, au gré des caprices des puissants et des fous, de la destinée et de l'Histoire, au gré, également, de ce qui, au plus profond, tisse la trame de nos êtres… "Sommes-nous maîtres de nos destins, esclaves de nos ego ? Maîtres de nos rêves, esclaves de ce qui les concrétise ?" (p. 299)

Avec ce grand et beau roman que j'ai beaucoup aimé, Paul Greveillac nous immerge dans un univers terrifiant qui donne matière à réfléchir et nous offre, de surcroît, un excellent moment de littérature.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette belle découverte de la rentrée littéraire 2018 !
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Immersion dans la Chine de Mao jusqu'aux évènements de la Place Tian'anmen. Maîtres et esclaves est un roman sur fond historique qui nous fait vibrer grâce à une écriture limpide et riche "croquant" des personnages attachants qui "s'adaptent" plus ou moins, ou pas du tout au régime politique de leur pays.

Une très belle découverte que je vous invite à partager. Au plaisir de lire vos prochains billets !
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Après Les Âmes Rouges, immersion dans le système totalitaire soviétique, Paul Greveillac m'a de nouveau conquise avec ce dernier roman qui donne des visages à la grande mutation sociale que fut la République populaire de Chine en 1950.

Par la vie de son personnage principal, petit paysan du Sichuan doué pour le dessin, c'est une projection documentée qui s'associe à un souffle romanesque maîtrisé. Traversant les soubresauts de la Révolution culturelle, Tian Kewei poursuit une route personnelle semée d'embûches (famine, misère, famille bouleversée, dénonciations, persécutions), à travers 50 années de communisme, où la violence du terrorisme d'Etat est toujours au coin du chemin.

Artiste à la fois reconnu, ignoré puis à nouveau sorti du placard aux hasard des fluctuations politiques, Tian poursuivra vaille que vaille une adhésion au système jusqu'à devenir membre du Parti, plus par instinct de survie pour lui et ses proches que par idéologie.
C'est son fils qui ouvrira la porte à la contestation pour le meilleur et le pire, reniant ainsi les choix de ses ainés.

Captivant du début à la fin, Paul Greveillac est un conteur à la plume aisée, lyrique, capable de raconter la violence des faits et la détresse des êtres, tout en parsemant son récit d'aphorismes assez bien troussés et de fulgurances comiques. Au-delà de l'immersion dans la Chine de Mao et dans la politique de ses successeurs, s' ouvre aussi une réflexion sur l'utilisation de l'Art comme arme de propagande.

Un excellent livre romanesque sur fond historique qui se démarque dans le panorama éditorial actuel, trop tourné sur l'autofiction à mon goût.
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Un roman qui débute pendant les atrocités de la révolution culturelle et qui se poursuit jusqu'en 1989 en Chine.
On suit le destin de Kewei.
C'est sombre comme l'époque ; il est question de pauvreté, de violence, de misère, de famine, de froid, de délation, de dictature, de culte de la personnalité, de lavage de cerveau et de grande solitude aussi.
Il est très difficile de s'attacher aux personnages tant tout cela est réaliste.
L'écriture est ciselée, élégante et sans jugement dans sa description de la brutalité des faits.
Il y a néanmoins quelques longueurs surtout sur la fin.
Cela reste un roman puissant.
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Maîtres et esclaves, dans ce roman,  point de champs de coton ni de Grand méchant blanc.
Pas d'Afrique noire ni d'Amérique esclavagiste.
Ici c'est d'abord la province du Sichuan, où naît en 1950 celui que l'on suivra tout au long du récit. Kewei, fils de paysans, enfin, d'une mère paysanne, parce que le père,  lui ne pense qu'à dessiner des oiseaux.
Kewei montrera très tôt des prédispositions pour le dessin ce qui lui vaudra d'être repéré par un garde rouge qui facilitera son départ pour une grande école d'art de Pékin.
Au-delà de la petite histoire de ce personnage, c'est la Grande que développe Paul Greveillac.
De la politique du "grand bond en avant", (si ça ne vous dit rien je vous invite à consulter vos dictionnaires, encyclopédies ou autres Wikipedia, vous risquez comme moi d'apprendre des choses effarantes), qui causa la mort de dizaines de millions de chinois, aux événements tragiques de la Place Tian'anmen , en passant par la "grande révolution culturelle " chère à  Mao Zedong.
Pendant que l'Europe se reconstruisait dans une certaine euphorie d'après-guerre, la Chine vivait des heures sombres.
Paul Greveillac nous les rappelle au fil des pages.
Il nous raconte l'une des pages les plus dramatiques de l'histoire de notre monde.
On a arrêté, emprisonné, humilié, exécuté des hommes et des femmes.
On a créé et entretenu la famine qui poussa certains au cannibalisme.
En toute impunité on a détruit,  déchiré,  brûlé des oeuvres.
Par opportunisme ou par peur de représailles on a craché sur des hommes et des femmes, on les a insulté, battu, banni.
Mao et son petit livre rouge ont endoctriné tout un peuple épris de liberté le conduisant à l'asservissement.
Kewei est tantôt spectateur tantôt acteur.
Il comprend bien vite son intérêt à choisir le camp des maîtres du pays.
Même si, tout-puissant qu'ils soient, ceux qui dirigent peuvent se retrouver bien vite au bas de l'échelle.
Kewei est égoïste.
Enfin, le lecteur que je suis à bon rôle de penser cela, de mon fauteuil confortable, comment puis-je juger ceux qui ont vécu cet enfer quand nos dirigeants d'alors fermaient les yeux ?
Aurai-je moi aussi montré du doigt le belligérant Ou l'aurai-je protégé, secouru, caché ?
Greveillac ne fait pas le procès de son personnage il s'en sert pour nous guider dans cette Chine au passé douloureux.
Quand la Chine s'éveillera...le monde tremblera a écrit Alain Peyrefitte.
L'auteur de ce livre, nous ouvre les yeux.
Voilà par où sont passé les Chinois pour s'éveiller au monde aujourd'hui.
Je ne sais pas si nous devons trembler, mais ce que je retiens de ce magnifique roman c'est que le peuple chinois, lui, a dû beaucoup trembler pour en arriver là.
Ah ! J'allais oublié, ce roman parle d'art aussi.
D'art interdit, d'art modifié,  d'art conditionné, d'art autorisé. D'artistes muselés. Et enfin, d'art libéré...
Assurément l'un des grands romans de la rentrée.

Merci aux Editions Gallimard et à Babelio pour cette magnifique découverte littéraire.


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C‘est dans « La Blanche » de Gallimard que sort ce superbe roman.
Dans les années 50 nait dans le Sichuan un jeune garçon, Kewei, dans une famille paysanne qualifiée de moyenne-riche, ce qui ne va pas nécessairement l'aider dans la nouvelle Republique populaire de Chine.
Ce jeune enfant est attiré par la peinture tout comme son père, et il va connaître tous les remous de l'Histoire chinoise et de sa révolution culturelle.Son ambition et son aveuglement en feront un des grands peintres du Parti, jusqu'à ce que l'Histoire se retourne contre lui.
P.Greveillac , drôlement bien documenté sur la vie quotidienne de l'époque, et grâce à une sublime écriture fait traverser à son héros cette période tumultueuse, au travers de la peinture , art et propagande.
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