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Critique de Sharon


Sharon
16 septembre 2017
Je vais vous parler aujourd'hui d'un roman policier qui m'a vraiment énormément plu, au point qu'à peine fini, j'allais chercher le premier tome de la série à la bibliothèque.
Qu'est-ce qui m'a donc tant plu dans cette lecture ? Les personnages, tout d'abord. Nous trouvons un duo classique, l'archéologue spécialiste en datation Ruth Galloway, dont le nom fleure bon la Grande Bretagne et l'inspecteur Harry Nelson, qui n'est pas sans rappeler un autre inspecteur, américain celui-ci, et aussi un célèbre amiral. Classique, oui, sauf dans leur portrait. J'en ai plus qu'assez de ces livres dans lequel des personnages féminins ont des physiques parfaits, des hanches "minces", des ventres "plats" ou alors des "courbes pulpeuses". Ruth, et bien, est une femme qui ne rentre pas dans cette injonction littéraire et sociétal, elle a une silhouette un peu ronde, banale, porte des vêtements confortables, pratiques et ne fait rien pour modifier sa silhouette. Célibataire, athée convaincue ayant du mal avec ses parents "born again", elle est passionnée par son métier et adore son chat, qui le lui rend bien. Elle a des amis, très différents d'elle parfois. Je pense à Shona, la femme fatale splendide et flamboyante ou Cathbad, l'excentrique sur qui elle peut toujours compter.
L'inspecteur Harry Nelson est un enquêteur survolté. le flegme anglais ? Vous le trouverez dans un autre roman, sans doute, mais là, non. Homme de terrain, Nelson ne ménage pas sa peine, utilise au mieux les capacités de ses enquêteurs, et va au bout des pistes qui se présentent à lui, sans rien négliger. Côté vie privée, il ne se ménage pas non plus. Marié, deux filles, il essaie de mener une vie de famille, une vie de couple presque sereine. Oui, tout est dans le presque, comme souvent, mais Nelson aime les siens, personne ne peut dire le contraire.
Pour ces deux personnages singuliers, pour des personnages secondaires qui le sont tout autant, et qui se découvriront peu à peu au cours de la lecture, il fallait une intrigue qui l'est tout autant. La découverte du squelette d'un enfant décapité n'est pas une affaire banale. Pas de faux suspens : le lecteur sait le plus vite que la technique le permet que nous ne sommes pas face à une tombe médiéval. Comme le lieu a été il y a quelques décennies un orphelinat, le lecteur a forcément des références, des clichés qui lui viennent, surtout quand il apprend que deux enfants, frère et soeur, ont disparu et que nul, en dépit des recherches effectuées, ne sait ce qu'il est advenu d'eux. Cold case ? Oui, presque, parce que Nelson va aussi relancer cette enquête, retrouver des personnes qui ont vécu dans cet orphelinat. le prêtre, d'abord, qui, à prêt de 80 ans, semble avoir conservé la même bienveillance. Un ancien pensionnaire, qui garde un bon souvenir de lui et de cet époque. Une soeur, tourmentée par l'âge et la maladie. Les propriétaires aussi, dont la volonté de transformer les lieux a conduit à retrouver le corps, ainsi que celui d'un chat décapité. Nelson retrouve aussi un des policiers qui a enquêté pendant les années 70 et se souvient de l'énergie déployée à l'époque.
Energie, oui, c'est le mot qui domine vraiment parce qu'à la force déployée par les enquêteurs pour découvrir la vérité s'oppose une autre force qui fait tout pour nuire à l'enquête. Pas les traditionnels bâtons dans les roues des puissants pour que l'on ne sache rien, non - bien trop classique. C'est à la fois plus subtil et plus violent. 
Si vous aimez les romans policiers, la mythologie, si vous savez que l'homme est capable du meilleur mais aussi du pire, si vous êtes capable de regarder en face sa cruauté et sa violence, alors vous aimerez lire ce livre.
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