Il y a eu elle. Ses retrouvailles avec elle-même. Au fil des semaines, la carapace dans laquelle elle s'était enfermée a craqué, et Marie s'est découverte. Elle a souvent pensé à la petite fille qu'elle était. Elle s'est souvent demandé ce qu'elle penserait de celle qu'elle est devenue. Dans son imagination, ce soir, la petite fille sourit.
Elles étaient toutes les trois à une période charnière en se rencontrant. Fragilisées, en quête de bonheur. Ça crée des liens forts.
Les rides ne sont pas des barrières aux sentiments. (...)
Le corps change pas les sentiments.
Elle avançait sur un chemin dont elle connaissait chaque brin d'herbe, chaque caillou, la destination ; elle le quitte pour un autre, sauvage et inconnu. Elle trébuchera sans doute, glissera parfois, tombera dans les pièges, certainement. Visibilité zéro. L'année à venir s'annonce mystérieuse, excitante, angoissante. Elle l'aborde joyeuse, forte et pleine d'espoir
Camille entre dans la salle d'eau et entreprend de rassembler les produits de beauté.
-Bordel, mais c'est Sephora ici !
Les jeunes mariés se sont promis de rester liés jusqu'à ce que la mort les sépare. Elle a essayé de s'y tenir, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'elle attendait cela avec impatience.
Les coups de coeur, c'est comme les tremblements de terre: on ne pas lutter.
La maladie lui a pris sa mère. Elle s’est logée dans son sein, qui l’avait autrefois nourrie avec amour, a répandu son venin, lui a fait croire qu’elle pouvait combattre, qu’elle l’avait vaincue, s’est faite discrète quelques temps, puis est revenue plus forte pour asséner le coup de grâce.
Son cœur, Marie compte bien le garder pour elle. La dernière fois qu’elle l’a confié à quelqu’un, il le lui a rendu en mauvais état. Elle en a déduit que les gens ne faisaient pas attention à ce qui ne leur appartenait pas et l’a mis à l’abri dans du papier bulle. On n’a pas besoin d’être deux pour être heureux. Comme si la vie se résumait à ça, comme si le bonheur n’était accessible qu’aux paires. Il y a bien d’autres choses à faire qu’aimer quelqu’un…
Les coups de cœur, c’est comme un tremblement de terre : on peut pas lutter