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Critique de JeanLouisBOIS


Critique de Bernard Quiriny Evène)

À bientôt 80 ans, le philosophe Nicolas Grimaldi revient dans ce livre sur une période pour laquelle il n'a jamais caché son hostilité : mai 68 et la dizaine d'années qui a suivi, celles du gauchisme, des bouleversements dans l'Université et de la transformation du rapport à l'autorité. Il vient à l'époque de soutenir une thèse dirigée par Paul Ricoeur, avec Jean Wahl et Ferdinand Alquié dans son jury. Mais, au moment de devenir universitaire, il découvre que l'enseignement supérieur tel qu'il l'a connu n'existe plus : les syndicats tiennent les instances de décision, les recrutements se font au localisme, la discipline laisse à désirer et les étudiants n'écoutent plus leurs professeurs. À Brest, à Poitiers, à Bordeaux puis à la Sorbonne, il mesure ainsi l'ampleur du changement en train de s'accomplir dans notre société, et se forge une âme de mélancolique désabusé, à la fois scandalisé et dépité par ce qu'il vit (les moeurs universitaires), voit (l'art moderne) et lit (triomphe de la sociologie, etc.). C'est cette déploration qu'il donne à sentir dans L'effervescence du vide, texte inclassable qui mélange épisodes autobiographiques, considérations personnelles et développements théoriques sur l'art, la démocratie, l'écriture, l'enseignement, etc. Qu'on soit sensible ou pas aux convictions de l'auteur, on peut goûter l'élégance de sa langue et apprécier (sans forcément l'approuver) sa posture très littéraire de contemplatif désabusé, dans la tradition d'un Chateaubriand, significativement cité dès la première phrase. Seul regret : que, par courtoisie ou savoir-vivre, il ne nomme par clairement certaines cibles qu'il attaque, même si on les devine facilement entre les lignes.
Lien : http://www.evene.fr/livres/l..
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