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EAN : 9782246790730
176 pages
Grasset (01/02/2012)
3.83/5   6 notes
Résumé :
"Ce récit est un document.
Par petites touches accumulant les choses vues, les petits faits vrais, mêlant l'analyse à l'autobiographie, il relate avec l'objectivité d'un témoin ce que furent "les événements de 68".
Était-ce une farce ? Peut-être. En tout cas, cette farce aura duré quinze ans. Mais, bien qu'on l'ait eue longtemps sous les yeux, on y avait si peu cru qu'on ne l'avait pas vue.
Sans doute ce récit fait-il comprendre comment a pu se ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Philosophe, professeur des universités, amateur d'art, Nicolas Grimaldi consacre son dernier livre à faire un retour sur sa vie ou plutôt sur quelques évènements marquants dont il a été le témoin: mai 68, l'évolution de l'art contemporain, l'évolution de la vie intellectuelle en général.. Sa conclusion est sans appel: il relève dans tous les domaines de la pensée un effondrement sans précédent. Avec ce genre de prise de position, on peut craindre d'avoir affaire à la nostalgie d'un homme qui, abordant les 80 ans, rabâche le sempiternel "C'était mieux avant" ou "De mon temps...". Mais, et c'est en cela que le livre de Grimaldi demeure stimulant, sa nostalgie est d'une autre nature. Elle consiste en une sorte de combat ou même seulement de défense de valeurs telles que l'exigence et la rigueur intellectuelles, le sens de l'héritage des grands anciens et du rapport de la vie et du temps, quelques soient les domaines où elles s'exercent. Ce constat pessimiste que la pensée occidentale va à la dérive depuis près d'un siècle et que cette tendance s'accélère le conduit à formuler l'hypothèse que nous sommes à la fin d'une civilisation sans pouvoir déceler une continuité avec celle qui constituera l'avenir.
L'auteur porte donc un regard sans concession et sans illusion sur notre modernité contemporaine mais essaie malgré tout d'en tirer des conséquences constructives, c'est ce qui procure à ce livre son effet stimulant.
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Critique d'Olivier de Marc (Librairie Générale):

Nicolas Grimaldi, grand professeur d'université ayant terminé sa carrière à la Sorbonne, a produit dans l'ombre, à l'abri des médias si habiles à nous fabriquer de fausses gloires, une remarquable oeuvre philosophique.

Au soir de sa vie, il se livre dans son dernier ouvrage à une sorte d'autobiographie intellectuelle très touchante en revenant sur un évènement vécu par lui au premier plan : Mai 68. L'occasion pour Nicolas Grimaldi d'analyser ce qu'il estime être un séisme culturel et un véritable changement de civilisation. Alternant épisodes vécus et réflexion brillante l'auteur nous confesse , depuis lors, avoir vécu dans un monde qui n'était plus le sien, faisant de lui un être contemporain de rien ni de personne. Ses idées , ses repères sur la culture et la philosophie se trouvant déboulonnés .

Ce nouveau monde avide de chavirer la tradition, de renier tout héritage et dont les prémisses sont à chercher du côté de Marcel Duchamp puis du dadaïsme aura mis le culte du présent et de la nouveauté en première ligne. Alors qu'auparavant un artiste tel un artisan manifestait son originalité en s'écartant de la tradition qui l'avait formé, désormais l'originalité la plus débridée et la nouveauté seront les nouveaux repères. Tant et si bien que tout le monde pourra sérieusement se croire artiste.

L'analyse très fine étayée d'éléments autobiographiques fait de L'effervescence du vide un livre très singulier d'une belle et grave lucidité. le drame de 68 aura été d'oublier la célèbre formule de Bernard de Chartres, philosophe du XII° siècle : « Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants », tant il est vrai qu'on ne peut s'opposer et dépasser la tradition qu'en l'ayant assimilée.

L'essai de Nicolas Grimaldi , sorte de joli requiem, a l'originalité de produire une pensée stimulante à partir d'éléments vécus douloureusement. D'un drame intime il parvient à tirer une leçon de sagesse. Evoquant sa vie d'aujourd'hui, installé à Saint Jean de Luz, il écrit : « Là, enfermé dans une cellule, suffisamment entouré de livres pour n'y manquer pas plus d'amis que de conversation, je pourrais enfin me livrer à ce que ma vie professionnelle m'avait fait ajourner depuis quarante ans. A cela je donnais un nom : c'était la philosophie. »
Lien : http://librairiegeneralearca..
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Critique de Bernard Quiriny Evène)

À bientôt 80 ans, le philosophe Nicolas Grimaldi revient dans ce livre sur une période pour laquelle il n'a jamais caché son hostilité : mai 68 et la dizaine d'années qui a suivi, celles du gauchisme, des bouleversements dans l'Université et de la transformation du rapport à l'autorité. Il vient à l'époque de soutenir une thèse dirigée par Paul Ricoeur, avec Jean Wahl et Ferdinand Alquié dans son jury. Mais, au moment de devenir universitaire, il découvre que l'enseignement supérieur tel qu'il l'a connu n'existe plus : les syndicats tiennent les instances de décision, les recrutements se font au localisme, la discipline laisse à désirer et les étudiants n'écoutent plus leurs professeurs. À Brest, à Poitiers, à Bordeaux puis à la Sorbonne, il mesure ainsi l'ampleur du changement en train de s'accomplir dans notre société, et se forge une âme de mélancolique désabusé, à la fois scandalisé et dépité par ce qu'il vit (les moeurs universitaires), voit (l'art moderne) et lit (triomphe de la sociologie, etc.). C'est cette déploration qu'il donne à sentir dans L'effervescence du vide, texte inclassable qui mélange épisodes autobiographiques, considérations personnelles et développements théoriques sur l'art, la démocratie, l'écriture, l'enseignement, etc. Qu'on soit sensible ou pas aux convictions de l'auteur, on peut goûter l'élégance de sa langue et apprécier (sans forcément l'approuver) sa posture très littéraire de contemplatif désabusé, dans la tradition d'un Chateaubriand, significativement cité dès la première phrase. Seul regret : que, par courtoisie ou savoir-vivre, il ne nomme par clairement certaines cibles qu'il attaque, même si on les devine facilement entre les lignes.
Lien : http://www.evene.fr/livres/l..
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Les parties autiobiographiques sont très touchantes surtout dans le dernier chapitre, qui contient de très belles images sur les liens qui rattache l'homme à la vie. Parcontre la partie philosophique à faillit me luxer la voute craniène.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il ne suffit pas de coexister dans l'espace pour vivre dans le même temps. Seuls peuvent s'éprouver contemporains ceux qui partagent les mêmes affinités et les mêmes exigences, se référant aux mêmes évènements comme à des repères, et aux mêmes œuvres comme à des normes. (p.9)
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Pour expulser les poètes de la société, il n'y a donc nul besoin de gardiens, comme dans la cité platonicienne. Le tumulte de l'art contemporain y suffit. (p.75)
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L'humanité qui est donnée à tous en naissant n'est en fait que la liberté donnée à chacun de définir la sienne.[...] Aussi naissons-nous presque tous semblables et, sur le point de mourir, nous étonnons-nous d'en avoir rencontré si peu. (p.90).
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Vivre aussi insoucieux et ravi que s'il n'y avait plus d'avenir, c'est le principe même de la fête. C'est sa règle. Quiconque s'y dérobe s'en exclut. (p.150).
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Le propre de l'ennui consiste en effet dans le malheur de désirer sans savoir quoi désirer. Il est donc l'évidence et la douleur d'un désir sans objet. (p.17)
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Videos de Nicolas Grimaldi (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Grimaldi
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Avec la participation de: Alain Fleischer, Anastasia Colosimo, Anne Dufourmantelle, Avital Ronell, Barbara Cassin, Bernard Harcourt, Bernard Stiegler, Boris Cyrulnik, Bruno Karsenti, Camille Riquier, Catherine Chalier, Catherine Millet, Charlotte Casiraghi, Christian Godin, Claire Chazal, Claire Marin, Claude Hagège, Cynthia Fleury , Davide Cerrato, Denis Kambouchner, Dominique Bourg, Donatien Grau, Edwige Chirouter, Elisabeth Quin, Emanuele Coccia, Éric Fiat, Étienne Bimbenet, Fabienne Brugère, François Dosse, Frédéric Gros, Frédéric Worms, Gary Gillet, Geneviève Delaisi de Parseval, Geneviève Fraisse, Georges Didi-Huberman, Georges Vigarello, Géraldine Muhlmann, Gérard Bensussan, Hakima Aït El Cadi, Jean-Luc Marion, Jean-Pierre Ganascia, Joseph Cohen , Judith Revel, Julia Kristeva, Laura Hugo, Laurence Devillairs, Laurent Joffrin, Luc Dardenne, Marc Crépon, Marie Garrau, Marie-Aude Baronian, Mark Alizart, Markus Gabriel, Marlène Zarader, Martine Brousse, Corine Pelluchon, Maurizio Ferraris, Mazarine Pingeot, Michael Foessel, Miguel de Beistegui, Monique Canto-Sperber, Nicolas Grimaldi, Olivier Mongin, Paul Audi, Perrine Simon-Nahum, Peter Szendy, Philippe Grosos, Pierre Guenancia, Pierre Macherey, Raphael Zagury-Orly, Renaud
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